L’Impact de Thierry Henry se qualifie pour les séries éliminatoires grâce à deux buts tardifs

Romell Quioto a été le moteur offensif de l’Impact dès le début de la saison. À la 88e minute du dernier match du calendrier, dimanche, il a bouclé la boucle en marquant le but qui assurait aux Montréalais leur place dans les éliminatoires.

Quioto a placé son club en avance 3-2 en touchant le fond du filet sur une passe magnifique de Mason Toye. Pour le Hondurien, il s’agissait d’un huitième but cette année, une nouvelle marque personnelle en MLS.

Mais, en fait, c’est plutôt celui de Victor Wanyama – alors que le spectre d’une exclusion de l’après-saison planait de plus en plus sur le club montréalais – qui a propulsé l’Impact à l’étape suivante. Sa réussite de la tête sur coup de pied arrêté, survenue à la 74e minute, avait permis au bleu-blanc-noir de niveler les chances. Une balle qui provenait du pied de… Romell Quioto.

PHOTO MITCHELL LAYTON, USA TODAY SPORTS

Yamil Asad (11) et Victor Wanyama (2)

Le but du milieu de terrain d’origine kényane – son deuxième avec Montréal – créait donc l’égalité 2-2. Et, compte tenu des résultats des autres matchs, on sait maintenant que le match nul se serait avéré suffisant.

« Ce but de Wanyama nous a libérés », a dit Thierry Henry après la rencontre.

Jusque-là, on assistait à une deuxième demie plutôt tranquille. En comparaison avec la première, à tout le moins, très mouvementée du début à la fin. Dès les premières minutes, Clément Diop était resté au sol longuement à la suite d’un contact avec un joueur de D.C. United. Le Québécois James Pantemis, gardien substitut, s’échauffait. Touché au genou, Diop est finalement demeuré dans le match.

Avec ce gain, l’Impact (8-13-2) prend le 9e rang dans l’Est et il visitera le Revolution de la Nouvelle-Angleterre (8-7-8) – le 20 novembre, à 18 h 30 –, contre qui il a perdu trois de ses quatre matchs cette année. Ce sera toutefois sans Samuel Piette, qui a écopé d’un carton rouge dans les arrêts de jeu.

Montréal met fin à une séquence de trois revers. Par-dessus tout, il atteint les séries pour la première fois depuis 2016.

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Une première

On savait qu’en l’emportant, l’Impact n’avait pas à se soucier des résultats des autres matchs. C’est ce qu’il a fait. Mais avec 45 minutes à jouer, ça ne s’annonçait pas bien.

Montréal tirait de l’arrière 2-1. Ce qui le plaçait à ce moment 12e et hors des séries, en vertu de ce qui se passait ailleurs dans la ligue, alors que toutes les équipes étaient en action. Or, statistique inquiétante, l’Impact montrait une fiche de 0-10-0 lorsque mené à la mi-temps…

Sur Twitter, le service des communications de D.C. United en profitait d’ailleurs pour y aller d’un excellent clin d’œil à l’élection américaine. Et, surtout, d’une flèche bien sentie à l’endroit du président battu.

Les tweets en majuscules de Donald Trump feront assurément partie de son héritage dans la culture populaire.

Bref, si le portrait après 45 minutes plaisait évidemment à D.C., il en était autrement dans le vestiaire de l’Impact. Pour tenter de rallier sa troupe, Thierry Henry a eu ces mots.

« Je leur ai dit qu’on avait produit du jeu. Qu’il fallait continuer de frapper et de créer, a raconté le coach. Ils nous ont mis le K.-O. en première demie, mais on est revenus, on a redressé la tête. Cette équipe s’est battue. Ce match est un peu à l’image de notre saison. Il a toujours fallu se battre et on l’a fait. On mérite cette victoire. »

Dès le coup de sifflet initial, D.C. avait appliqué beaucoup de pression, se voyant entre autres refuser un but certain sur hors-jeu dès la septième minute. Deux minutes plus tard, Donovan Pines inscrivait les siens au tableau.

Le vent a pourtant tourné immédiatement après cette concrétisation de Washington.

Après avoir raté une belle occasion un peu plus tôt, l’Impact a nivelé la marque à la 13e minute, Bojan cueillant un ballon libre tout près du but pour faire 1-1. Facilement. Son quatrième.

« Ç’a été difficile. Je ne sais pas si les gens réalisent ce qu’a dû traverser cette équipe lors des deux derniers mois. Nous méritons d’accéder aux séries éliminatoires », a-t-il commenté au terme du match, faisant écho à son entraîneur.

Comme bien d’autres dans l’équipe, Bojan n’a pas vu sa famille depuis environ neuf mois.

L’ouragan Êta

En touchant le fond du filet pour D.C. United à la 33e minute, Ola Kamara a ensuite quelque peu scié l’élan des Montréalais, qui jouaient du soccer inspiré depuis une vingtaine de minutes.

Cette inspiration est toutefois réapparue dans les arrêts de jeu. À la 48e minute, Quioto a même frappé la barre transversale de la tête.

L’attaquant québécois Anthony Jackson-Hamel était du onze partant de Thierry Henry pour la deuxième fois seulement cette saison. Il a été remplacé à la 71e minute par Mason Toye, celui-là même qui a réussi la passe décisive sur le but de Romell Quioto.

Après le match, ce dernier s’est exprimé à propos de l’ouragan Êta qui a frappé l’Amérique centrale ces derniers jours.

« Je suis triste avec ce qui se passe dans mon pays et je prie Dieu pour les gens là-bas. C’est important pour moi de représenter mon pays, spécialement dans un moment comme celui-là. Je croyais que j’allais marquer ce but pour mon équipe et pour mon pays. »