(Montréal) Avant que ne s’amorce la saison 2020, les dirigeants de l’Impact de Montréal avaient placé bien en vue la Coupe des Voyageurs, emblème du Championnat canadien de soccer gagné contre le Toronto FC en septembre dernier, dans le hall d’entrée des bureaux de l’équipe. Pour l’y revoir l’an prochain, il faudra un petit miracle et une forte dose de caractère.

Avec une victoire face au Toronto FC mercredi soir au stade Saputo, les hommes de Thierry Henry se seraient confortablement installés dans le siège du conducteur dans leur lutte pour un retour en finale du Championnat canadien. Un match nul aurait réduit leur marge de manœuvre, certes, mais la cible serait restée très atteignable.

Mais en l’espace de quelques secondes à peine, une mauvaise décision de Rudy Camacho — celui-là même qui avait joué les héros huit jours plus tôt en marquant le seul but du match sur la pelouse du Toronto FC — avec une minute à écouler au temps réglementaire a lancé Jozy Altidore vers le filet de Clément Diop, et la troupe torontoise vers une victoire in extremis de 2-1.

Soudainement, la mission s’est compliquée.

Après le match, il n’était pas nécessaire de se trouver à quelques pieds de Thierry Henry ou de ses joueurs pour percevoir le choc qu’ils venaient d’encaisser.

« C’est un match que nous ne pouvions pas laisser glisser comme ça », a admis le milieu de terrain Samuel Piette en visioconférence.

« Une nulle aurait été très bonne pour nos chances de terminer au sommet de ce tournoi contre les équipes canadiennes. Elle aurait été bonne pour le classement de la MLS. Ç’aurait été bon pour le moral et l’atmosphère dans le vestiaire d’obtenir un match nul contre Toronto et d’aller jouer les deux matchs importants contre Vancouver. Mais en perdant et en donnant trois points à Toronto, nous avons rendu notre tâche bien plus difficile qu’elle ne l’aurait été avec une nulle. C’est dévastateur de perdre de cette façon, parce que je pense que nous avons donné le match », a-t-il renchéri.

Aussi démoralisant puisse-t-il être, l’échec a le mérite de rendre le portrait très clair. Si l’Impact veut atteindre la finale du Championnat canadien — contre les représentants de la Première Ligue canadienne, probablement vers la fin du mois de septembre —, il devra d’abord gagner ses deux matchs sur le terrain des Whitecaps, à commencer par celui de dimanche.

En supposant qu’ils réussissent un balayage, les hommes de Henry devront avoir aussi créé un écart favorable de +4 au chapitre des buts marqués et encaissés, le troisième critère retenu après les points et les victoires pour départager deux équipes à égalité au classement final.

À l’heure actuelle, le Toronto FC affiche un différentiel de +4, comparativement à +1 pour l’Impact.

Dans les faits, deux victoires de 2-0 permettraient à l’Impact de réaliser pareil tour de force, en plus de lui rendre service au classement de la ligue.

« Nous sommes des professionnels, on est une équipe, on a un blason, on veut aller au plus haut. On a perdu le match de ce soir (mercredi) pour le classement (du Championnat canadien). Ça compte aussi pour la MLS », a rappelé Zachary Brault-Guillard.

« Il faut aller à Vancouver avec l’esprit de gagner ces deux matchs pour se positionner en haut du tableau pour les séries éliminatoires. On ne sait toujours pas pour la suite, comment ça va se passer, mais on attend. On envisage de faire un bon voyage là-bas à Vancouver et ramener les six points. »

Selon Piette, les deux duels à Vancouver donneront l’occasion aux joueurs montréalais de tester leur force de caractère et aussi de mettre en pratique les leçons qu’ils auront tirées du match de mercredi. Sans oublier de retenir les bonnes choses qu’ils ont accomplies.

« Je pense qu’il faut voir le positif de ce qu’on a fait. On s’est créé beaucoup de chances, on n’en a pas accordé beaucoup non plus. C’est sûr qu’il faut prendre ce match-là et apprendre, que ce soit des bons coups comme des mauvais coups. Si on s’était fait totalement déclasser, c’auraient été une autre tâche et d’autres trucs à remettre en question, mais je ne pense pas que ce soit nécessairement le cas. Il faut prendre le match d’aujourd’hui (mercredi), apprendre de ce que l’on a bien fait et surtout de ce que l’on a moins bien fait. »