Prolifique buteuse dans les rangs universitaires, l’attaquante canadienne Évelyne Viens a officiellement lancé sa carrière professionnelle dans le cadre de la Coupe du Défi de la Ligue nationale de soccer féminin (LNSF), en Utah.

Et après un calendrier préparatoire interrompu par la pandémie, l’athlète de 23 ans originaire de L’Ancienne-Lorette apprécie les moments qu’elle passe avec le Sky Blue du New Jersey.

« Le fait d’arriver dans la ligue et de pouvoir simplement jouer, il s’agit d’une sensation extraordinaire. Avec tout ce qui est arrivé avec le coronavirus, sans savoir si nous allions même avoir une saison, le simple fait de voir du soccer et de jouer avec les meilleures au monde était très agréable », a déclaré Viens.

Le Sky Blue (1-1-1) a gagné son dernier match, 2-0 contre le Dash de Houston, lors duquel Viens a été dépêchée sur le terrain pendant la 82e minute de jeu.

Lors de la partie d’ouverture contre le OL Reign, Viens s’est présentée sur le terrain à la 77e minute. Elle a commencé le match suivant et a joué pendant la première demie face aux Royals de l’Utah, le 4 juillet.

Viens a été sélectionnée au cinquième rang du repêchage spécial de la LNSF le 16 janvier à Baltimore. Rebecca Quinn est la seule Canadienne à avoir été réclamée plus tôt que Viens, au troisième rang par le Spirit de Washington en 2018.

La première sortie de Viens au camp d’entraînement n’a duré que cinq jours à cause de la pandémie. Elle a traversé le confinement avec d’autres recrues du Sky Blue avant que les équipes ne reprennent l’entraînement.

« Lorsque nous avons repris le soccer, c’était tellement agréable de pouvoir seulement faire notre travail et ce que nous adorons. »

Viens a attiré l’attention à l’Université de la Floride du Sud, marquant 73 buts en 77 matchs en carrière, des records d’équipe et de l’American Athletic Conference (AAC).

Elle détient aussi des marques d’équipe et de l’AAC avec 169 points et 360 tirs, et de l’AAC pour les points par match (2,19), les buts par match (0,95) et les tirs par match (4,68).

Ses 25 buts lors de son année senior sont inégalés au sein de son école et de l’AAC lors d’une même saison.

Maintes et maintes fois elle a montré qu’elle pouvait déjouer les défensives adverses et marquer de loin grâce à ses puissants tirs.

En 2019 seulement, Viens a mérité six fois le titre de Joueuse offensive de la semaine dans l’AAC.

Tous ces exploits sont d’autant plus impressionnants que Viens ne s’exprimait que très peu en anglais lorsqu’elle a amorcé l’université en Floride. Aubrey Megrath, une ancienne cochambreuse, a qualifié l’anglais de Viens de « zéro ».

« Chaque fois que nous lui parlions et lui disions quelque chose du genre’Hey, comme vas-tu ?’, chaque fois, elle répondait’Good’. Peu importe ce que vous lui disiez,’Good’ », a raconté Megrath au quotidien Tampa Bay Times.

Du travail assidu et de l’aide de l’université ont changé ça.

Viens n’avait pas prévu se joindre à une université américaine, mais elle a attiré l’attention d’un entraîneur-adjoint à l’Université de la Floride du Sud qui allait surveiller une autre joueuse dans l’équipe rivale. L’université lui a demandé de venir visiter l’école.

« Après une visite, je me suis dit’Je pense que la Floride est l’endroit pour moi. Ç’a m’a donné une grande occasion de me développer en tant que personne et en tant que joueuse de soccer. Ç’a vraiment changé ma vie. »

Si Viens est passée plutôt inaperçue, c’est parce qu’elle ne faisait pas partie de l’équipe du Québec parce qu’il lui aurait fallu quitter sa famille pour aller à Montréal.

Viens a été sélectionnée au sein de l’alignement provisoire du Canada en vue du tournoi de qualification olympique de la CONCACAF, en janvier, mais elle n’a pas réussi à mériter une place au sein de la formation. Elle espère obtenir une invitation au prochain camp d’entraînement.

« J’aimerais représenter mon pays mais en même temps, je veux seulement une chance au camp. Juste pour être capable d’apprendre des meilleures et de compétitionner contre elles. Ce serait une opportunité fantastique. »