(Madrid) Trois pénaltys, deux déçus : dans un match à rebondissements, l’Atlético Madrid et le FC Barcelone n’ont pas réussi à se départager (2-2) mardi soir lors de la 33e journée de Liga, et ouvrent la voie du titre au Real Madrid, seul en tête.

Le titre en Liga sera-t-il tranché par un homme au sifflet ? Avec trois pénaltys sifflés mardi soir, deux transformés par Saul pour l’Atlético (19e, 62e) et un par Lionel Messi (50e) pour le Barça après son corner presque direct (11e), l’arbitre Hernandez Hernandez a facilité la tâche du Real Madrid, qui reçoit Getafe jeudi (20 h GMT) et qui trône désormais seul en tête, avec en ligne de mire potentiellement quatre points d’avance sur son rival Barça en cas de victoire.

Trois pénaltys, voire quatre

Lionel Messi a fait tout son possible en offrant deux fois l’avantage aux Catalans, mais rien n’y a fait : l’Atlético d’un Yannick Carrasco intenable s’est accroché en jouant comme elle sait le faire, avec sa « grinta », en revenant deux fois au score.

Le corner du capitaine blaugrana Lionel Messi (11e) a été très légèrement détourné par Sergio Busquets puis par Diego Costa, qui a trompé Jan Oblak en déviant le ballon dans ses propres cages en début de match.

Et cinq minutes plus tard, ce n’était toujours pas la soirée de Diego Costa, mais bien celle Yannick Carrasco : le Belge a déborde côté gauche Arturo Vidal, qui le fauche. Le pénalty est tiré par l’hispano-brésilien, et arrêté par Marc-André ter Stegen.  

Mais l’arbitre avertit le portier allemand du Barça pour avoir quitté sa ligne trop tôt, et ordonne de retirer le pénalty. Saul s’en charge, et égalise en tirant au même endroit que Diego Costa quelques secondes plus tôt (19e).

« Il est redevenu le Carrasco que l’on connaissait, vertical, déterminant vers le but adverse. Il avait déjà joué un bon match contre Bilbao (1-1 le 14 juin), et aujourd’hui, c’est sans doute son meilleur match depuis qu’il est revenu au club », s’est réjoui Diego Siemone au sujet de l’international belge en conférence de presse d’après-match.

Trois pénaltys sifflés, ou plutôt quatre donc, en comptant cette première tentative à retirer.

À la 50e, Messi inscrit son 700e but en carrière (630 avec le Barça et 70 avec la sélection nationale argentine) d’une magnifique panenka sur pénalty, après que Felipe a très légèrement accroché Nelson Semedo dans la surface.

Mais Saul a répliqué… encore sur pénalty (62e), sifflé après un petit croche-pattes de Semedo sur Carrasco.

Setién, sur la sellette

Un nul parsemé de coups de sifflets, qui n’arrange personne : le Barça, qui s’est perdu en des disputes de vestiaires ce week-end et des résultats décevants (trois nuls et trois victoires depuis la reprise le 11 juin), a presque dit adieu à ses chances de titre… et met sur un volcan son entraîneur Quique Setién, engagé en janvier à la place d’Ernesto Valverde pour redonner de l’allant au jeu blaugrana, et lui faire retrouver son ADN disparu.

Une mission qu’il n’est pas en train d’accomplir, étant donné le manque de brio du jeu proposé ce mardi par les Catalans, dans un Camp Nou moins vide que d’habitude, ornés de milliers de tee-shirts floqués aux noms des supporters installés dans les gradins pour cette affiche.

Et les choix du tacticien sont plus que jamais incompris, alors qu’il a décidé de laisser l’international et champion du monde français Antoine Griezmann sur le banc tout le match, pour ne le faire entrer qu’à la… 90e minute.

« C’est vrai que c’est dur de le faire entrer ainsi, pour un joueur de son niveau. Mais les circonstances m’ont obligé à faire cela. […] Demain, je parlerai avec lui. Je ne vais pas lui présenter mes excuses, parce que c’est une décision que je dois assumer, mais je suis sûr que c’est une décision qu’il comprendra, car c’est un grand joueur », a maintenu Quique Setién mardi soir en conférence de presse d’après-match.

« Rappelez-vous une chose, nous sommes le Barça et tout cela n’est pas encore fini. Lutter jusqu’à la fin fait partie de notre ADN », avait écrit le défenseur catalan Gerard Piqué sur les réseaux sociaux, dimanche, quelques jours après avoir affirmé qu’il serait désormais « très difficile de gagner cette Liga », sur Movistar+.  

L’Atlético, pour sa part, stoppe là sa belle série de quatre victoires de rang en Liga. Les Colchoneros, en plein boum depuis la reprise du championnat, tiennent désormais solidement leur troisième place de Liga, alors qu’ils étaient distancés des places européennes au début de l’année 2020. Pour Simeone, « l’année de transition » aura duré six mois.