D’emblée, Thierry Henry s’est excusé pour son léger retard à la visioconférence organisée mardi après-midi par l’Impact. L’entraîneur montréalais avait, il faut le dire, une excellente raison à avancer. « On était en train de parler de la tactique et de comment on va pouvoir jouer là-bas à Orlando. »

Car, mine de rien, le tournoi MLS is Back approche à très grands pas. L’Impact s’envolera pour la Floride jeudi après-midi. Après quelques séances d’entraînement, mais sans disputer de match amical, il amorcera ensuite son tournoi le 9 juillet contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre.

Comme les 25 autres équipes, l’Impact plongera dans l’inconnu après une pause forcée de quatre mois. Une pause qui a brisé l’élan d’un bon début de saison.

PHOTO D’ARCHIVES BERNARD BRAULT, LA PRESSE

Le tournoi sera le premier évènement de la MLS depuis la mort de George Floyd et l’intensification du mouvement Black Lives Matter. Pour Thierry Henry, il est temps pour la MLS de passer de la parole aux actes et de montrer une unité forte.

« Je sais que nous avons perdu contre Olimpia [en Ligue des champions], mais je ne pense pas que nous méritions de perdre avec notre très bonne deuxième mi-temps. Nous sentions que nous étions sur le bon chemin […], puis tout s’arrête et tu dois recommencer », regrette Henry, qui concède toutefois avoir pu retrouver certains joueurs blessés.

Depuis la reprise des entraînements collectifs, il s’est donc attelé à rappeler les principes du début de saison. Sur le plan tactique, les enseignements ont été doubles. Après le 4-3-3 du camp d’entraînement, Henry s’est tourné vers un schéma à trois défenseurs, qui a apporté de belles garanties.

Ce n’est pas encore clair comment on va évoluer. On a essayé de toucher un peu tout avec ce qu’on a pu faire et ce qu’on nous a laissé faire.

Thierry Henry

Une chose est cependant certaine : il faut s’attendre à voir un important roulement au cours des matchs et d’un match à l’autre. En plus de la longue inactivité, les joueurs devront composer avec la chaleur et l’humidité de la Floride. Cinq changements seront permis lors des 90 minutes, et un sixième en cas de prolongation.

« Quand on a joué contre Saprissa ou en présaison, on a perdu pas mal de joueurs durant le match, ce qui m’a empêché de faire des changements à la fin. C’est bien d’en avoir cinq », a souligné Henry, en abordant ensuite la rotation.

« Peut-être que l’équipe qui va démarrer le deuxième match ne sera pas la même que celle du premier ou du troisième. Des joueurs seront peut-être amenés à jouer les trois matchs et d’autres non. »

Tous les joueurs aptes physiquement feront le voyage à Orlando. L’Impact tiendra deux derniers entraînements au Centre Nutrilait avant son départ.

Des contextes particuliers

La Floride a rapporté 6000 nouveaux cas de COVID-19 mardi. Malgré la détérioration de la situation, Henry maintient le même discours depuis le début de la pandémie : il va s’adapter à ce que préconise la MLS.

« La ligue a pris les précautions nécessaires et, pour l’instant, les joueurs sont bien. On verra comment ça va se passer là-bas. On se prépare pour jouer un tournoi, peu importe les conditions physique et mentale qui ne seront pas évidentes. »

Henry a d’ailleurs révélé que plusieurs proches, dans sa famille ou parmi ses amis, avaient été déclarés positifs à la COVID-19. « Tout le monde s’en est bien sorti », a-t-il précisé.

« C’était et c’est encore une situation étrange qui demande une adaptation. Nous ne serons plus les mêmes après la COVID-19. Tant qu’il n’y aura pas de vaccin, nous devrons respecter la distanciation et porter un masque. Être sur le terrain avec un masque et essayer de diriger une séance, ce n’est pas la chose la plus facile à faire. »

Black Lives Matter

Lisez le commentaire sur les réseaux sociaux de Thierry Henry publié le 2 juin dernier à ce sujet.

Je ne sais pas ce qui va se passer en Floride, ce qui va être permis de faire ou de ne pas faire afin d’afficher notre soutien à la cause. Il y a des choses que j’aimerais faire, mais que je garde pour moi. On verra ce qui va se passer. […] Il n’y a qu’une seule race, et c’est la race humaine.

Thierry Henry