(Montréal) Marc Dos Santos ne s’en cache pas : il a hâte au tournoi de relance de la Major League Soccer. L’entraîneur-chef des Whitecaps de Vancouver a hâte de voir sa formation rajeunie et remodelée affronter les champions en titre, les Sounders de Seattle. Et il a hâte au tournoi parce qu’il pourrait aider à semer de l’espoir dans l’univers du sport nord-américain, croit-il.

C’est le 8 juillet à Orlando, dans exactement trois semaines, que doit s’amorcer cette relance avec un rendez-vous tout floridien entre le Orlando City SC et l’Inter Miami CF. D’ici là, la pandémie de la COVID-19 n’aura sans doute pas fini de faire les manchettes, ce qui n’empêche pas le Montréalais de voir la tenue de ce tournoi d’un bon œil.

« On ne va pas à Orlando pour se promener dans la ville. On va être dans un hôtel, dans un complexe où tout le monde va être testé tout le temps », fait remarquer Dos Santos.

« On va rester dans le complexe, on va sortir seulement pour s’entraîner et jouer. Je trouve que c’est sécuritaire et que ça va donner de l’espoir, pas seulement pour le soccer, mais aussi pour les autres sports. C’est innovateur, c’est nouveau dans la MLS, ça va être suivi, c’est comme une mini Coupe du monde. Ça va être intéressant », a-t-il enchaîné.

Lors du tirage au sort jeudi dernier, les Whitecaps ont abouti dans le groupe B, en compagnie des Sounders, des Earthquakes de San Jose et du FC Dallas.

De ces trois formations, le duel contre les Sounders retient particulièrement l’attention de Dos Santos, à cause de la rivalité qui existe entre les deux clubs, plus rapprochés géographiquement que ne le sont l’Impact de Montréal et le Toronto FC.

« Pour moi, elle est aussi grande que celle entre Montréal et Toronto », affirme Santos, au sujet de la rivalité entre Vancouver et Seattle.

« La différence, c’est qu’on vit dans une culture sportive qui est beaucoup basée sur le hockey et les sports nord-américains, et l’unique rivalité que Vancouver a avec Seattle, c’est au soccer. À Montréal et Toronto, il y a le Canadien et les Maple Leafs. Ma façon de le voir, c’est le fait que l’on n’a pas une histoire de hockey et d’autres sports ; ça minimise la rivalité. »

Pour la première fois l’an dernier, Dos Santos a vécu cette rivalité entre les deux clubs de la côte du Pacifique, et il a vu toute l’importance que lui accordent les partisans des deux équipes.

« Lors de notre match à Seattle, le stade était plein et un grand groupe de ’fans’ a fait le voyage là-bas. Lors de notre partie au BC Place, les gradins étaient remplis. Les deux matchs ont été très serrés. Un a fini 0-0 et dans l’autre, on a perdu 1-0. Il y a beaucoup de rivalité sur le terrain. »

Si à Montréal les joueurs de l’Impact étaient unanimes pour dire qu’ils étaient heureux de se retrouver au sein du même groupe que le Toronto FC, le sentiment semble identique à l’extrémité ouest du pays par rapport aux Sounders.

« J’étais content quand on a su qu’on allait jouer contre Seattle et j’espère que nous les affronterons lors de notre premier match. Ce sont les champions en titre et de grands rivaux. Pour grandir en tant qu’équipe, il faut jouer contre un club comme celui-là », note Dos Santos.

En attendant, Dos Santos se concentre sur les séances d’entraînement de ses joueurs. Mardi, c’était la deuxième fois que les Whitecaps prenaient part à une session en équipe. Il s’agit d’une étape importante, estime-t-il, après les entraînements en solitaire.

« À partir du 1er jour où la COVID-19 est arrivée et que nous avons dû arrêter, nous avons vu chez les joueurs une grande responsabilité de rester en forme, de prendre soin d’eux, de travailler sur leur forme physique en attendant de savoir ce qui allait arriver. C’est sûr que quand tu fais du travail physique tout le temps, ça devient long, et nous on a fait du travail physique individuel durant trois mois. C’est long », a déclaré Dos Santos.

« La bonne chose, c’est qu’à partir d’hier (lundi), on a commencé à faire du travail vraiment relié à la partie tactique, au collectif. C’est comme si peu à peu, la vie revient doucement. Tu passes trois mois à faire du travail de préparation tout seul. Tu ne peux pas toucher à ton coéquipier, tu dois rester loin de ton coéquipier. Même les séances d’entraînement, on les faisait avec la préoccupation de la distance sociale. Là, on est capable de faire du travail d’équipe. C’est quelque chose de très positif. »

Si Dos Santos a hâte de voir le tournoi commencer, il n’est pas nécessairement pressé de partir pour la Floride. D’ailleurs, les Whitecaps ont déjà décidé de rester au pays jusqu’au 1er juillet. Le règlement de la MLS permet aux équipes de se présenter à Orlando seulement sept jours avant leur premier match.

« On préfère s’entraîner à la maison. On est capable de s’entraîner dans un bon environnement, dans un environnement que l’on contrôle plus parce qu’on est chez nous. On veut rester à la maison le plus possible, on pense même que pour les joueurs, pour les familles des joueurs, c’est mieux », a-t-il conclu.