Pendant que des clubs de la MLS ont commencé à tenir des séances d’entraînement individuel, ou sont sur le point de le faire, l’Impact de Montréal doit attendre pendant une période indéterminée après avoir essuyé un refus jeudi après-midi.

La Direction régionale de la santé publique de Montréal s’est opposée à la demande de l’Impact dans une brève communication avec les dirigeants de l’équipe montréalaise.

Une réponse qui a déçu et surpris le président Kevin Gilmore, dont la déception était légèrement amplifiée par le fait que le Toronto FC et les Whitecaps de Vancouver, les deux grands rivaux canadiens de l’Impact en MLS, ont obtenu le feu vert.

« Je suis déçu parce que l’idée derrière ça — et ça vient de la ligue et ça vient des clubs — c’est qu’avec l’arrivée du beau temps et les parcs qui sont remplis à craquer, on veut éviter des situations où nos joueurs décident d’aller s’entraîner dans nos parcs, s’exposent à une possibilité de contamination, et d’avoir accès à nos terrains privés, avec un protocole précis qui élimine l’interaction entre eux, élimine l’interaction avec les entraîneurs sauf à une distance pas de six pieds, mais encore plus », a déclaré Gilmore dans une entrevue avec La Presse canadienne.

« On est très surpris, a-t-il renchéri. On venait de finir une vidéo qu’on allait partager et qui démontre comment les joueurs doivent procéder. Avec un plan du Centre Nutrilait, où se stationner dans des espaces désignés qu’on aurait partagés avec les joueurs, avant, pour éviter toute confusion. Alors, surpris et déçu, oui. »

L’Impact avait besoin d’une autorisation de la Ville de Montréal avant de soumettre son protocole à la MLS à des fins d’approbation. Déjà mercredi, l’équipe avait révélé qu’elle était incapable d’acheminer ce protocole parce que le dossier bloquait à la Ville de Montréal.

« Nous tenons tout d’abord à vous rappeler que le cadre global pour la reprise graduelle des activités économiques est défini au niveau provincial. Pour le moment, les activités sportives professionnelles ne sont pas ciblées pour une réouverture prochaine », a déclaré Jocelyne Boudreault, une porte-parole du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, dans un courriel envoyé à La Presse canadienne jeudi.

« Au niveau régional, a ajouté Mme Boudreault, on s’affaire présentement à définir le cadre de santé publique pour la reprise des activités municipales et communautaires. Nous ne recommandons pas, en date d’aujourd’hui, la reprise des activités sportives organisées. »

Cette réponse de deux paragraphes est également celle qui a été envoyée à l’Impact, selon ce qu’a confié Gilmore.

« Ce qui me tracasse là-dedans, c’est’les activités sportives organisées’, a déclaré le président de l’Impact. Ce n’est pas vraiment une activité sportive, ce sont des entraînements individuels sur un terrain privé. »

Le 1er mai, les dirigeants de la MLS avaient annoncé dans un communiqué qu’ils donneraient la permission aux 26 équipes de la ligue de tenir des séances d’entraînement individuel, uniquement à l’extérieur, et dans un cadre très strict, à compter du mercredi 6 mai.

Le communiqué stipulait que les séances d’entraînement ne peuvent pas être incompatibles avec les politiques émises par les autorités locales de santé publique et gouvernementales.

« Tous les plans doivent être révisés et approuvés par le personnel médical du club et par des experts locaux en maladies infectieuses avant d’être présentés à la Major League Soccer », précisait le communiqué.

En plus de toutes les précautions sanitaires, incluant la prise de température au moment de l’arrivée dans les installations, chacun des terrains doit être divisé en quatre quadrants, au maximum, sur lesquels ne peut se trouver plus qu’un seul joueur pendant la séance. Le partage de matériel est interdit, tout comme le jeu (passes, tirs) entre les joueurs.

Le protocole mis de l’avant par la MLS inclut également la répartition dans le temps des départs et des arrivées des joueurs et du personnel, avec des places de stationnement désignées permettant de maintenir une distance maximale entre les véhicules ; l’utilisation par les joueurs d’un équipement de protection individuel entre l’aire de stationnement et le terrain, à l’aller et au retour ; l’utilisation par le personnel d’un équipement de protection individuel approprié tout au long de l’entraînement, tout en restant à au moins trois mètres des joueurs en tout temps.

« C’est un protocole extrêmement strict, a affirmé Gilmore. L’idée, c’est de donner à nos joueurs un lieu d’entraînement complètement sécuritaire qui va, en effet, limiter les risques de contamination ou de contagion non seulement entre eux et d’autres, mais entre leur famille et d’autres. C’est ça l’idée. Ce n’est pas de rouvrir des parcs. »