Confronté à son lot d’incertitudes et en panne offensivement lors du camp d’entraînement, l’Impact a longtemps cru au coup parfait, sur le terrain du Deportivo Saprissa, avant de céder à deux reprises en fin de rencontre, mercredi soir. Le match nul de 2 à 2, source de regrets par son scénario, place tout de même l’Impact en bonne position avant le match retour au Stade olympique la semaine prochaine. Au rayon des inquiétudes, Rudy Camacho, Orji Okwonkwo et Romell Quioto sont tous sortis sur blessure.

Diop gagne la bataille

C’est Clément Diop qui a remporté la bataille du camp l’opposant à Evan Bush. Le sentiment d’une passation que l’on sentait depuis la fin de la dernière saison s’est donc confirmé, hier, lorsque les alignements ont été dévoilés. Peu sollicité en première mi-temps, hormis quelques sorties et ballons aériens, le gardien franco-sénégalais a ensuite multiplié les sauvetages et limité la remontée costaricaine. Diop ne pouvait cependant rien sur la tête de Johan Venegas et le jaillissement de Jonathan Martinez. Plus que ses arrêts, c’est la sérénité affichée, surtout lors des temps forts adverses en deuxième mi-temps, qui a de quoi rassurer ses coéquipiers.

Jeu direct

Dans le contexte de ce match aller, à l’extérieur et contre un adversaire en avance au niveau physique, Henry avait opté pour une ligne défensive avec cinq joueurs. Pour autant, l’Impact n’a pas misé sur un bloc très bas pour passer à travers le premier quart d’heure. Au contraire, c’est la pression des trois attaquants qui a permis d’exploiter la mauvaise relance de David Guzman et d’ouvrir rapidement la marque. À chacune des récupérations du ballon en milieu de terrain, l’intention était claire : vite jouer vers l’avant. En deuxième mi-temps, les Montréalais, qui ont perdu trop de ballons au milieu, ont dû composer avec leur propre déclin physique, mais aussi avec la pression accrue des Costaricains. Avec le ballon, ils n’ont pas été en mesure d’être aussi opportunistes dans le camp adverse.

Un trident intéressant

Ils ne sont restés ensemble qu’une petite demi-heure sur le terrain, mais le trident offensif composé de Quioto, Bojan et Orji Okwonkwo a rapidement montré de belles choses. Le cocktail est particulièrement intéressant en raison des capacités de distribution, autant dans le jeu court que long, de l’Espagnol et de la rapidité de ses deux compères. Le deuxième but avec la longue ouverture de Bojan vers Quioto en est l’illustration parfaite. Henry s’est tourné vers Maxi Urruti après la sortie du Nigérian sur blessure (28e). Comme d’habitude, l’Argentin n’a pas ménagé ses efforts défensifs. Il aurait même pu inscrire le troisième but montréalais sans une faute signalée avant sa magnifique frappe croisée. Lassi Lappalainen peut également s’intégrer
dans ce système avec Bojan en faux numéro 9. Lors du dernier quart d’heure, on a cependant vu ses lacunes dans la finition.

Un suspense relancé

Marquer un but à l’extérieur – qui sert à départager les deux équipes en cas d’égalité à l’issue des deux matchs – est l’objectif de chaque entraîneur. Avec deux buts, l’Impact se place dans une situation favorable avant le duel de mercredi prochain. Un match nul de 0-0 ou 1-1 lui permettrait ainsi de se qualifier pour les quarts de finale. Dans ce contexte, où l’initiative doit revenir à son adversaire, Henry va-t-il maintenant le même schéma tactique, et la même approche, ou revenir en 4-3-3 aperçu en Floride ? On pourrait surtout assister à une valse de joueurs avec des retours des blessés, comme Taïder ou Lappalainen, et peut-être l’absence de ceux sortis prématurément, samedi.