(Manchester) On ne peut pas encore affirmer que Liverpool sera champion, mais la course au titre semble bel et bien terminée pour Manchester City, battu chez lui par son rival honni United (2-1) samedi pour la 16e journée de Premier League.

Avec 14 points de retard sur Liverpool, vainqueur sans forcer (3-0) à Bournemouth, la messe semble dite pour les tenants du titre. Les flots de partisans des « Citizens » qui ont quitté les tribunes du stade deux minutes avant la fin du temps additionnel en disaient plus que toutes les analyses.

Fragile derrière, émoussé devant, City n’est peut-être pas passé à côté de son derby, mais la victoire des Red Devils, toniques en première période et héroïques en seconde, est tout à fait méritée.

Un résultat important à plus d’un titre.

Il les replace au classement à la cinquième place, à cinq longueurs de Chelsea, quatrième et qui tient la dernière place qualificative pour la Ligue des champions malgré sa défaite 3-1 contre Everton.

Cette victoire est aussi un fantastique pied de nez d’Ole Gunnar Solskjaer à ses critiques : le Norvégien avait un plan, et ses troupes l’ont appliqué à merveille.

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Ole Gunnar Solskjaer

City était pourtant prévenu : United a toujours répondu présent dans les gros matchs. C’est, après tout, la seule équipe à ne pas avoir baissé pavillon en Premier League devant Liverpool cette saison (1-1).

Rashford précoce

Ils ont confirmé cette bonne habitude en attaquant le match pied au plancher, ne laissant aucun répit à leurs voisins pendant une demi-heure.

Solskjaer avait manifestement très bien étudié les matchs où City a peiné cette saison, surtout ceux des deux autres équipes — en laissant Liverpool hors catégorie — à avoir battu City cette saison en championnat : Norwich (3-2) et Wolverhampton (2-0).

Solide en défense, mais avec beaucoup de projection à la récupération du ballon, l’attaque Daniel James-Anthony Martial-Marcus Rashford, avec Jesse Lingard en soutien, a déchiré un nombre incalculable de fois le rideau défensif bleu ciel.

Pendant 20 minutes, Ederson a admirablement tenu son rôle de dernier rempart, repoussant des gants ou du pied les tentatives de James (2e), Lingard (9e) ou Martial (19e).

Mais c’est de Marcus Rashford qu’est venue l’ouverture du score. Bernardo Silva, dans sa surface, a tenté de défendre sur une percée de l’attaquant international anglais, mais à la manière d’un attaquant, le déséquilibrant au genou.

Si l’arbitre a laissé l’action se poursuivre, la VAR a confirmé ce que tout le monde avait vu à vitesse réelle, et Rashford, au point de penalty, a pris Ederson à contre-pied.

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Il s’agit de son 13e but de la saison toutes compétitions confondues, autant que sur toute la saison dernière ou sur celle d’avant, à la différence qu’il n’a disputé que 21 rencontres pour le moment, contre respectivement 47 et 52.

La détresse de City

Loin de réveiller City, ce but a semblé les plonger dans les affres du doute, et après avoir vu Rashford envoyer une frappe sans élan sur le haut de la transversale (27e), Martial a doublé la mise.

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Sa façon de jouer à « à toi, à moi » avec Daniel James dans les 30 derniers mètres adverses, face à une défense qui l’a laissé se retourner et frapper dans un trou de souris en dit long sur les carences dans ce domaine des hommes de Guardiola (2-0, 29e).

City a ensuite mis le pied sur le ballon, mais ce n’est qu’à la 34e minute que sa première frappe cadrée est intervenue par David Silva, et encore, De Gea n’a eu aucun mal à la cueillir dans la niche.

La seconde période a ressemblé à un interminable exercice d’attaque-défense et United a défendu tant qu’il a pu, avec toujours un pied, une cuisse, une tête pour barrer le chemin du but.

Nicolas Otamendi, qui avait remplacé John Stones, blessé, à l’heure de jeu, a tout de même réduit le score de la tête sur corner à 5 minutes de la fin du temps réglementaire (2-1, 85).

Les 10 dernières minutes, en comptant le temps additionnel, ont été étouffantes, mais United a tenu bon et savoure autant sa victoire que la détresse de son rival.