(Londres) Nouvel accès de folie ou fair-play tendance masochiste ? L’entraîneur argentin de Leeds, Marcelo Bielsa, surnommé « le fou », s’est fendu dimanche d’un énième coup d’éclat en ordonnant à ses joueurs de laisser Aston Villa égaliser, offrant par ricochet à Sheffield, concurrent direct, une montée assurée en Premier League.

Pour les hommes dirigés par « El Loco », tout avait pourtant bien commencé : un but de Kalvin Phillips, à la 72e minute, permettait à Leeds de revenir à trois points de Sheffield (2e) au classement de la deuxième division anglaise, avec l’espoir de rejoindre leurs rivaux lors de la dernière journée (seuls les deux premiers sont automatiquement promus).

Malheureusement, le but qui devait perpétuer l’espoir avait été marqué alors que le « Villan » (et ancien Rémois) Jonathan Kodjia était à terre, blessé. Ses coéquipiers ont alors fondu comme un seul homme sur le buteur de Leeds, déclenchant une bagarre générale.

La fronde n’a pas tardé à se propager au banc, l’entraîneur-adjoint des Villans, John Terry (ex-défenseur central de Chelsea), reprochant à Leeds son manque de fair-play.  

Bielsa s’est alors empressé de laver l’affront en intimant l’ordre à ses joueurs, médusés, de laisser Aston Villa égaliser à 1-1, pour compenser le but de Phillips. Ce geste de fair-play coûte cher à Leeds, car les « Whites » n’ont empoché qu’un seul point.

Sheffield conserve cinq unités d’avance sur Leeds, à une journée de la fin du « Championship » (le nom de la L2 anglaise), s’assurant ainsi le deuxième (et dernier) billet pour la Premier League. En compagnie de Norwich qui avait déjà validé son billet samedi.

Fin de l’histoire ? Pas nécessairement, car Aston Villa occupe pour le moment la 5e place du classement. Or, les équipes classées de la 3e (Leeds) à la 6e place vont se retrouver en mai pour les barrages d’accession à la Premier League.

De quoi espérer de chaudes retrouvailles entre les deux clubs, avec un enjeu énorme. Mais ne comptez pas sur Bielsa pour remettre de l’huile sur le feu : « Ce qui s’est passé s’est passé et nous nous sommes comportés comme nous nous sommes comportés. C’est tout ce que je peux dire à propos de faits très clairs », a commenté, laconique, le fou soudain assagi.