(Vancouver) La façon dont la Major League Soccer (MLS) gère le déplacement de ses équipes et planifie son calendrier soulève des préoccupations après des épisodes difficiles pour deux équipes canadiennes.

L’Impact de Montréal devait s’envoler pour Boston mardi soir, mais leur vol a d’abord été retardé de cinq heures, puis totalement annulé.

Les équipes de la MLS ont droit à quatre vols nolisés par saison et doivent faire appel à des compagnies aériennes commerciales le reste de l’année.

Après l’annulation de son vol commercial mardi, l’Impact a été contraint d’utiliser l’un de ses vols nolisés, mercredi matin, pour pouvoir disputer son match contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre à l’heure.

Le porte-parole de l’équipe, Patrick Vallée, a expliqué que ce changement avait entraîné des problèmes logistiques, notamment la recherche d’un aéroport pouvant accueillir un vol de dernière minute et le passage aux douanes.

Il a ajouté que les joueurs sont finalement arrivés à leur hôtel vers 15h30, mercredi — à peine quatre heures avant le coup d’envoi du match.

«L’élément positif est que nous avons gagné le match, a reconnu Vallée en faisant allusion à la victoire de 3-0. Je ne sais pas s’ils l’ont utilisé comme une motivation supplémentaire, et non comme une excuse, et ils ont très bien réussi.»

L’Impact a demandé à la ligue de reporter le match, car les entraîneurs se demandaient si les joueurs pourraient bien se préparer, a précisé Vallée.

Un employé de la MLS au courant de la situation a mentionné que les responsables de la ligue avaient examiné la situation et déterminé que l’Impact ne serait pas désavantagé en raison de ces retards. Le match s’est donc déroulé comme prévu.

L’employé, qui a requis l’anonymat, a ajouté que lorsque des situations similaires se présentent, elles sont examinées au cas par cas, en tenant compte de la sécurité des joueurs et de la manière dont les équipes en seraient affectées.

L’Association des joueurs de la MLS a fait connaître ses inquiétudes sur la situation de l’Impact sur Twitter, affirmant que «ces problèmes de déplacement ont un impact significatif sur la sécurité et les performances, ce qui devrait être la priorité absolue de toutes les personnes concernées.»

Le gardien montréalais Evan Bush a également exprimé ses inquiétudes concernant le voyage problématique de son équipe sur Twitter.

«Cela n’a jamais été une affaire de "commodité" pour nous, a-t-il écrit mercredi soir. C’était une question de s’assurer que les joueurs ne risquent pas de se blesser. Ne laissez pas notre résultat de ce soir effacer le fait que c’était un fiasco complet.»

L’Impact n’est pas la seule équipe canadienne à se préoccuper des déplacements dans la MLS.

Plus tôt cette semaine, l’entraîneur des Whitecaps de Vancouver, Marc Dos Santos, a demandé à la ligue de revoir son calendrier afin que les clubs ne soient pas obligés de parcourir le continent dans un laps de temps réduit.

Les Whitecaps ont connu une période exténuante de huit jours plus tôt ce mois-ci où ils ont joué un match vendredi soir à Chicago, suivi d’un autre le mercredi soir à Vancouver et d’un troisième samedi après-midi à Orlando.

«Quand nous sommes arrivés à Orlando jeudi soir, nous ne savions pas ce qui nous avait frappés. Et vendredi matin, quand nous nous sommes levés, c’était le choc et la récupération a été difficile», a prétendu Dos Santos.

Le soccer est un sport d’endurance et les athlètes de haut niveau ont besoin de plus de temps pour récupérer entre deux matchs, a-t-il ajouté.

«Je suis déçu que le match (d’Orlando) n’ait pas été disputé avec au moins 72 heures de récupération. Je ne cherche pas d’excuses. Dans les grandes ligues du monde, vous devez donner les 72 heures de récupération.»

Les Whitecaps ont subi un revers de 1-0 à Orlando samedi dernier, après avoir remporté une victoire 1-0 à domicile contre le Los Angeles FC et livré un match nul de 1-1 à Chicago.

En tant que club le plus au nord-ouest de la ligue, les Whitecaps ont l’habitude des longs déplacements.

Le personnel de l’équipe pose différentes actions pour que les joueurs restent en santé et en excellente condition physique au cours de leurs déplacements, a déclaré le Dr Ben Sporer, spécialiste des sciences du sport et qui travaille avec l’équipe.

Une attention particulière est accordée à la nutrition et à l’hydratation en déplacement, et les athlètes restent sur l’horaire de la côte ouest, mangeant, dormant et s’entraînant à la même heure qu’à Vancouver, a-t-il expliqué.

«Nous les maintenons en quelque sorte sur le même modèle auquel ils sont habitués, a avancé Sporer. En gros, du point de vue des joueurs, ils n’ont pas l’impression de faire face à ce changement de rythme circadien qui vous affecte et provoque la fatigue, plus tard dans la journée.»

Alors que la plupart des ligues sportives de haut niveau ont des horaires de déplacement chargés, le soccer est un sport différent du basketball ou du hockey, et le corps des joueurs doit réagir en conséquence, a-t-il ajouté.

«Avec l’impact de matchs de 90 minutes, c’est très exigeant physiquement. Il y a beaucoup de course pendant 90 minutes, ils courent sans cesse pendant cette période, il n’y a pas de pause tout est donc une question de récupération.»

La ligue doit s’assurer que, si une équipe joue un match en milieu de semaine, son calendrier de déplacement laisse suffisamment de temps aux joueurs pour se reposer et s’entraîner, a déclaré Dos Santos.

«Quelque chose doit être fait, a-t-il dit. Le calendrier de la MLS va être de plus en plus condensé, il y aura de plus en plus de séquences de trois matchs en huit jours.»