Une figurine bobblehead à son effigie et un titre de champion dans la Major Arena Soccer League (MASL). Voilà les grandes lignes de la troisième saison de l’attaquant lavallois Robert Renaud au sein du Wave de Milwaukee.

Passons vite sur la figurine à tête branlante pour revenir sur ce match victorieux du 5 mai. Ce soir-là, Renaud et ses coéquipiers ont défait le Flash de Monterrey (5-2) devant 8000 partisans.

« L’ambiance était incroyable durant la finale, démarre-t-il en entrevue téléphonique. Ça fait 35 ans que cette équipe existe. Il y a beaucoup d’histoire avec 4000-5000 spectateurs à tous les matchs. On a une bonne base de fans, et la finale, c’était la cerise sur le gâteau. Ils ont crié tout au long du match. »

PHOTO FOURNIE PAR ROBERT RENAUD

Le Québécois Robert Renaud, joueur de la Major Arena Soccer League, possède sa propre figurine bobblehead.

Issu du futsal, soit du soccer en salle à cinq contre cinq, Renaud a intégré le Wave en 2016 dans la foulée des qualifications pour la Coupe du monde. L’entraîneur de l’équipe nationale canadienne, Kyt Selaidopoulos, qui a déjà joué à Milwaukee, l’a alors dirigé vers son homologue du Wave, Giuliano Oliviero. Depuis ses débuts, Renaud a inscrit 50 buts et fait 46 passes décisives en 52 matchs du calendrier. Il compte également trois buts en séries.

À première vue, le jeu de la MASL ressemble à un hybride de soccer et de hockey. On y retrouve notamment les mêmes dimensions qu’une patinoire — 200 pi de long et 85 pi de large —, un système de pénalités de deux ou cinq minutes et des bandes particulièrement utiles en défense ou en attaque. Le rythme du match, d’une durée de 60 minutes, est aussi soutenu avec des changements toutes les une ou deux minutes.

Le Wave de Milwaukee en action

« Par rapport au soccer extérieur, tu vas faire beaucoup plus de sprints. L’effort est plus court, mais plus intense. À ce niveau-là, je le comparerais au hockey, indique Renaud qui dresse ensuite un autre parallèle. »

« Les mouvements sont assez proches de ceux du futsal, mais je le rapprocherais du basketball. Tu dois suivre ton adversaire tout le temps et ne pas le perdre défensivement. C’est aussi un jeu de possession contre possession. »

La MASL est née en 2014 après la fusion de la Professional Arena Soccer League (PASL) et de la MISL (Major Indoor Soccer League). Cette saison, 17 équipes se sont affrontées lors d’une saison qui s’est étendue du 30 novembre au 14 avril. Après 24 matchs, les huit meilleures équipes se sont retrouvées en séries. Outre les équipes américaines, on retrouve Monterrey, finaliste malheureux, et les MetroStars de Mississauga, en banlieue de Toronto. Et Montréal ?

« Je pense qu’il pourrait y avoir une équipe [à Montréal] et qu’il y a la base de partisans. Il faut juste quelqu’un qui investisse dans le projet. Je sais que la ligue serait ouverte à ça, d’autant plus qu’il y a des équipes comme Baltimore ou New York, qui ne sont pas trop loin. Il y aurait une division parfaite. »

Les partisans de l’Impact reconnaîtront plusieurs noms parmi les joueurs de la MASL : Tony Donatelli, Freddy Moojen, Ze Roberto, Mauricio Salles ou encore Stephen DeRoux. Mais la MASL a fait les manchettes, cette année, grâce à l’arrivée de Landon Donovan, joueur emblématique de la sélection américaine, avec les Sockers de San Diego.

« C’était énorme pour la ligue, reconnaît Renaud. Il y a beaucoup de monde qui suit le soccer et qui ne connaissait pas vraiment la MASL avant l’arrivée de Donovan. Un mois après, c’est Jermaine Jones [un autre ancien membre de la sélection américaine] qui a signé. On retrouve aussi Dwayne De Rosario, Kevin Ellis. Ça montre le niveau auquel la ligue évolue. »

Le transfert se fait parfois dans l’autre sens. L’attaquant Adrien Perez a ainsi rejoint le Los Angeles FC (MLS) après avoir disputé plusieurs saisons dans la MASL.

En fin de contrat

En plus de son statut de joueur, Renaud est également l’entraîneur d’une équipe de jeunes au Wisconsin. Il devrait cependant revenir au Québec au courant du mois de juin.

« Je ne sais pas si je vais être capable de m’entendre avec une équipe puisque les championnats [intérieur et extérieur] se chevauchent. Je vais au moins tenter de m’entraîner avec l’une d’elles », dit-il.

Il ne sait pas non plus ce qui l’attend par la suite puisque son contrat avec le Wave se terminait cette année. Dans tous les cas, il n’en gardera que de bons souvenirs… dont une bobblehead au style rétro.