On avait quitté Zakaria Messoudi au terme de la première saison USL du FC Montréal en 2015. On l'a retrouvé, cette semaine, heureux d'avoir participé à la conquête des Carabins de l'Université de Montréal et particulièrement enthousiaste sur ses projets qui mettent les études au centre de sa vie. «Oui, il y a beaucoup de choses qui se sont passées», a-t-il d'emblée convenu à propos des dernières années.

Ce qui s'est passé d'abord, c'est ce départ en Norvège où l'ancien joueur de l'Impact a porté, pendant deux ans, les couleurs du club de première division Odds BK. «J'ai eu pas mal de blessures la première année, ce qui n'a pas été facile pour mon intégration dans l'équipe. La deuxième année s'est vraiment bien passée. J'ai peu joué, mais je me sentais bien physiquement. On te juge souvent sur ta première année et c'est ce qui s'est passé pour moi.»

À Skien, ville de 50 000 habitants où le jeune homme de 25 ans résidait, les sorties ont été peu nombreuses. Loin du cocon montréalais, il ne lui a pas été facile d'apprivoiser un nouvel environnement. Heureusement, il a pu compter sur l'aide d'amis qui sont aussi passés par là. «Au début, il y a eu un choc culturel, mais ç'a été l'expérience la plus enrichissante de toute ma vie. Olivier Occean, mon coéquipier à Skien, m'a beaucoup aidé. Patrice Bernier m'a aussi été d'un très grand soutien. C'est un grand homme. Durant ma longue blessure, ils ont beaucoup été là pour me soutenir mentalement.»

L'hiver 2017-2018 a été un tournant. L'éloignement commençait à lui peser. Lors d'un crochet par le Portugal, au mois de janvier, il a compris qu'il ne supportait plus les règles du jeu du monde professionnel. «J'ai pris la décision que c'était terminé parce que ça ne me convenait pas. Je trouvais que les décisions prises étaient vraiment floues et extrêmement subjectives. Je connaissais ma valeur et je ne voulais pas laisser ma vie entre les décisions de personnes au jugement subjectif. Personne ne m'enlèvera le foot parce que c'est ce qui me procure du plaisir et j'ai simplement besoin d'un ballon pour en avoir.»

Au même moment, il choisit de reprendre les études et de s'inscrire en année préparatoire à l'Université de Montréal. Il parle alors à l'entraîneur Pat Raimondo et à l'adjoint Wandrille Lefèvre, qu'il a côtoyé chez l'Impact. «J'avais encore envie de jouer un peu. Je me suis dit que ça allait être une bonne transition entre ma vie de joueur et celle d'étudiant. On m'a mis en contexte assez rapidement. On m'a dit que le programme n'avait jamais gagné le championnat canadien. C'était un challenge excitant et c'est ce qui fait vivre chaque athlète. Ça m'a poussé et ça s'est très bien passé à la fin.»

En raison de sa carrière professionnelle, le milieu offensif ne comptait qu'une seule année d'admissibilité dans le circuit universitaire. 

Le contexte lui était favorable puisqu'il retrouvait une équipe des Carabins qui avait atteint la finale en 2017. «J'ai rarement vu un groupe aussi soudé. On est comme des frères dans ce vestiaire-là et c'est vraiment touchant. En arrivant ici, j'ai vu qu'il y avait un réel objectif et plein de gars qui voulaient se battre pour arriver jusqu'au bout. Ça m'a vraiment entraîné avec eux. Le crédit revient à tout le monde. J'ai eu énormément de plaisir dans ce groupe de frères.»

À l'heure actuelle, Messoudi hésite entre deux programmes scolaires: la psychologie et le travail social. Et le ballon rond? Serait-il tenté par la nouvelle Première Ligue canadienne? «Je me suis un peu questionné sur ça. Si ça me permet de concilier les deux, pourquoi pas. Mais dans ma tête, je suis complètement passé à autre chose.»

Photo Martin Chamberland, Archives La Presse

En 2015, Zakaria Messoudi a disputé 22 matchs avec le FC Montréal lors de la première saison du club dans la USL. Le milieu de terrain a par la suite mis le cap sur la Norvège, le temps de deux saisons, avant de revenir au pays plus tôt cette année.