En marquant deux buts dimanche dernier, Ignacio Piatti a gonflé sa production à 16 cette saison, un de moins que son sommet personnel. Il s'est également hissé parmi les cinq meilleurs buteurs de la MLS.

Pourtant, son nom n'est pas celui qui revient le plus souvent hors de Montréal quand il est question du scrutin pour le titre de joueur le plus utile de la dernière campagne dans le circuit Garber.

Josef Martinez est difficile à ignorer, lui qui a fracassé le record de buts en une saison de la MLS avec 30, en plus d'aider l'Atlanta United à s'approcher d'un premier titre de la saison régulière. Zlatan Ibrahimovic a répondu aux attentes du côté du Galaxy de Los Angeles avec 22 buts. Wayne Rooney retient aussi l'attention pour son rôle dans la remontée du D.C. United, avec 12 buts en 19 rencontres depuis son arrivée en Amérique du Nord.

De son côté, Piatti n'a peut-être que 16 buts en 31 sorties, mais il a aussi amassé 13 aides, dont cinq sur des buts décisifs, et il demeure le moteur offensif de l'Impact de Montréal.

«Je fais de mon mieux pour Montréal, a dit l'Argentin âgé de 33 ans, mercredi. Ça fait quelques années que je marque 17 buts. [...] Ce n'est pas moi qui décide. Je fais mon travail et on verra. L'important pour moi, c'est que les Montréalais, le président et l'entraîneur soient contents de mon travail.

«Nous sommes 11 joueurs sur le terrain, a-t-il ajouté. Parfois, ce sera moi qui ferai la différence, parfois ce sera un autre.»

Un chiffre joue en faveur de Piatti, celui du pourcentage des buts de son équipe auxquels il a participé. Avec ses 29 points, Piatti a participé à 61,7% des 47 buts de l'Impact.

Malgré ses 30 buts et six aides, Martinez n'a été impliqué directement que sur 52,2% des buts de l'Atlanta United. Pour sa part, Rooney (12 buts et sept aides) a contribué à 51,4% des buts du D.C. United depuis ses débuts le 14 juillet.

La saison dernière, Diego Valeri avait été élu le joueur le plus utile, après avoir guidé les Timbers de Portland vers le premier rang dans l'Association de l'Ouest. Il avait récolté 21 buts et 11 aides, participant à 53,3% des buts des siens.

Le rôle de Piatti au sein de l'Impact est donc toujours essentiel malgré les belles contributions offensives d'Alejandro Silva et Saphir Taïder cette saison. Les lacunes du côté des attaquants du Bleu-blanc-noir ont toutefois maintenu un lourd poids sur les épaules de l'Argentin.

«Il a des qualités techniques incroyables, a souligné l'arrière latéral et ancien international français Bacary Sagna en parlant de Piatti. En arrivant ici, je ne le connaissais pas du tout, mais j'ai vite réalisé à l'entraînement tout le talent qu'il a. Je ne suis pas surpris qu'il soit un des meilleurs joueurs de la ligue. Je pense qu'il mérite autant que l'on parle de lui que de Rooney. Il est décisif à chaque match, et ce n'est pas facile de faire ça.»

Si Piatti a été froissé par les commentaires du président Joey Saputo en mai, quand il avait maladroitement suggéré qu'il aurait peut-être avantage à investir le salaire d'environ 6 millions de Piatti dans trois joueurs à 2 millions, le milieu de terrain s'est aussi démarqué par son leadership à sa première saison comme capitaine de l'Impact.

«C'est un leader naturel, a affirmé Sagna. Il n'a pas besoin de parler, mais il donne l'exemple autant sur le terrain qu'en dehors. Tout le monde lui démontre un certain respect.»

«Il est un leader à sa manière, a ajouté l'entraîneur-chef Rémi Garde. Il est un joueur très régulier au plus haut niveau ici. C'est un critère qui doit être important dans la réflexion de ceux qui prennent la décision de choisir le meilleur joueur de cette ligue. [...] La régularité au plus haut niveau est quelque chose d'extrêmement difficile à atteindre, et ça a une très grande valeur. J'espère que "Nacho" (Piatti) aura un jour la reconnaissance de cette ligue, de ceux qui la suivent et l'aiment - une reconnaissance qu'il, pour moi, mérite.»

Piatti devra peut-être réussir une autre grande performance pour gagner des points. Certains participants au scrutin pourraient ne pas le considérer si l'Impact n'est pas en mesure de se qualifier pour les éliminatoires. Piatti aura une dernière occasion de laisser une bonne impression dimanche, quand l'Impact rendra visite au Revolution de la Nouvelle-Angleterre.

L'Impact aura alors besoin d'une victoire combinée à un revers ou un match nul du Crew de Columbus face au Minnesota United pour se faufiler en éliminatoires.