Deux jours n'ont pas suffi pour panser les plaies chez l'Impact, alors que les joueurs de la formation montréalaise étaient toujours dégoûtés de leur performance du week-end.

Dans un match crucial dans la course aux éliminatoires, l'Impact a encaissé le plus cuisant revers de son histoire en MLS en s'inclinant 5-0 face au D.C. United.

«Il n'y a rien à retenir de cette rencontre, a affirmé le gardien Evan Bush lors du retour à l'entraînement de l'équipe, mardi. Nous avons mal joué dans les moments importants. En première demie, nous avons obtenu des occasions et le pointage aurait pu être égal ou nous aurions pu mener à la demie. C'était un match où nous ne pouvions pas nous permettre de gaspiller nos occasions. Nous avons concédé un deuxième but tôt en deuxième demie et nous avons arrêté de jouer. C'est ce qui m'agace, et qui a continué de me dégoûter au cours des derniers jours.»

L'absence de réaction de la part des joueurs après le but de Wayne Rooney à la 48e minute de jeu qui portait le score à 2-0 en faveur du United était toujours inexplicable aux yeux des joueurs.

«C'était le silence, a dit l'arrière latéral Daniel Lovitz quand il a été questionné sur ce qui se disait sur le terrain à ce moment. Il y avait un manque très net de leadership.

«C'est ce qui est le plus inquiétant. Le résultat est décourageant, mais la manière dont nous avons perdu l'est encore davantage. Je pourrais écrire un livre sur le match et tout ce que nous avons mal fait. Chaque but aurait son chapitre, et mon nom, tout comme celui de chaque joueur, reviendrait un peu partout.

«Nous avons tous une fierté, mais le leadership est la manière dont nous l'appliquons au sein de l'équipe. Nous devons mieux afficher notre fierté dans les moments importants. Ce match-là est un exemple parfait d'une situation où les choses ne sont pas allées en notre faveur et nous avons commencé à vouloir nous prendre en pitié. Nous devons nous serrer les coudes. Nous encaissons un but, deux buts, puis merde, un troisième. C'est impensable d'en encaisser un quatrième et un cinquième sans que quelqu'un réagisse, sans que quelqu'un reçoive un coup... Nous n'avons jamais réagi et ça s'est reflété dans le pointage final.»

Au cours des dernières semaines, l'expérience des joueurs de l'Impact avait souvent été mentionnée. Six des 11 joueurs partants contre le United étaient âgés d'au moins 30 ans et Garde avait reconduit la même formation partante pour une quatrième rencontre d'affilée.

Bush, qui essayait tant bien que mal de tourner sa langue sept fois dans sa bouche pour une rare fois devant les micros, a toutefois présenté une version différente de l'expérience de l'équipe.

«Peut-être que nous avons des joueurs avec beaucoup d'expérience internationale, mais notre ligue est différente de la majorité des autres, a-t-il rappelé. Il n'y a pas de séries éliminatoires en France ou en Angleterre. Quand vous vous battez pour une place en éliminatoires pendant les deux ou trois derniers mois de la saison, les matchs sont différents. Ce n'est pas comme une équipe de milieu de peloton qui n'aura peut-être qu'un ou deux matchs importants pour une qualification en compétition continentale. Dans une course aux séries, les matchs sont différents. Vous ne pouvez pas les approcher comme un match ordinaire. Vous devez être plus pessimistes dans votre manière de défendre et d'attaquer. Je crois que nous avons été trop naïfs dans plusieurs de ces situations.»

Ton différent pour Garde

Peut-être alarmé par l'état d'esprit de ses joueurs, l'entraîneur-chef Rémi Garde était beaucoup plus indulgent. Il a répété que le score ne reflétait pas l'allure de la rencontre et qu'il devait maintenant s'assurer de « remettre tout le monde à l'endroit ».

«Il y a eu des défaites beaucoup plus inquiétantes que celle-là, a-t-il insisté. Vous n'avez pas vu le pire de l'Impact, peut-être au tableau, mais pas d'un point de vue du contenu du match.

«Le sport de haut niveau est une remise en question perpétuelle. Après une victoire, il faut savoir se remettre en question sinon vous vous endormez. Là, il est plus facile de se remettre en question après une défaite comme celle-là.»

Garde s'est aussi porté à la défense de son groupe de meneurs.

«Je connais le groupe et je sais qu'il y a beaucoup d'insatisfaction, de déception. Mais c'est un groupe de qualité, a-t-il affirmé. Ce ne sont pas forcément ceux qui crient le plus fort qui sont des leaders. J'ai des leaders au sein de l'équipe - beaucoup, d'ailleurs - et ils étaient touchés par ce qui se passait.»

L'Impact occupe toujours le sixième et dernier rang donnant accès aux éliminatoires dans l'Est, mais son avance n'est plus que de deux points sur le United. Ce dernier a son sort entre les mains puisqu'il a deux matchs de plus à disputer d'ici la fin de la campagne.

Le Bleu-blanc-noir disputera sa prochaine rencontre samedi, quand il accueillera le Crew de Columbus. Le milieu de terrain Ignacio Piatti devrait être disponible pour ce match malgré une blessure à une cuisse subie face au United. Garde ne semblait pas particulièrement inquiet mardi, mais il a noté que l'état de santé de l'Argentin sera réévalué au cours de la semaine.

Par ailleurs, l'Impact a annoncé que les Canadiens Samuel Piette et James Pantemis, ainsi que le Finlandais Jukka Raitala ont été rappelés par leur équipe nationale respective. Ils ne rateront pas de rencontre en MLS puisque l'Impact sera en trêve internationale.