Le vestiaire de l'Impact est divisé en plusieurs clans dans cette lutte pour les séries.

D'un côté, il y a ceux qui se concentrent sur leur propre travail sans s'occuper des résultats des concurrents directs (« Tout le reste est du bruit, les équipes qui le comprennent accomplissent des choses que les autres pensent impossibles », philosophe Quincy Amarikwa). De l'autre, il y a ceux, comme Evan Bush, qui ont tendance à bien suivre les matchs de l'Union de Philadelphie, de DC United ou du Revolution de la Nouvelle-Angleterre. 

Et puis, au milieu, il y a Samuel Piette. « Notre destin est entre nos mains parce que si on gagne nos cinq derniers matchs, on est en séries. Mais je regarde les résultats des autres équipes et je me réjouis si nos concurrents peuvent perdre quelques points », dit-il.

Faisons alors un petit jeu de prédictions avec le joueur de champ le plus utilisé par Rémi Garde. À défaut de remporter tous les points d'ici la fin de la saison, combien d'unités garantiraient une place en séries ? À l'heure actuelle, le bleu-blanc-noir pointe au sixième rang avec 39 points. 

« On a trois gros matchs à la maison incluant celui contre New York City [samedi à 19 h 30]. Si on obtient les neuf points, on se met dans une très bonne situation, répond-il. Mais avec l'état d'esprit actuel, on peut aussi battre n'importe qui à l'extérieur. Neuf ou dix points, ce serait bon, mais je ne sais pas si ce serait suffisant. »

Le Repentignois est prudent, mais il ne cache pas son plaisir de vivre une course aux séries pour la première fois. L'an dernier, l'Impact avait totalement sombré à partir de la mi-août. Cette fois, les voyants sont davantage au vert depuis la défaite subie à Toronto (3-1) le 25 août.

« Ça nous a réveillés. Ça nous a fait prendre conscience qu'on n'avait pas accompli ce qu'on voulait. Ça a été un bon wake-up call parce que, depuis ce match-là, on fait très bien. Ce n'est pas dû au hasard. »

- Samuel Piette

Depuis la sortie au BMO Field, l'Impact a effectivement battu les Red Bulls de New York et l'Union en marquant sept fois et en retrouvant les vertus défensives du milieu de campagne. Piette complète l'analyse : « On fait passer le collectif avant les individualités. Avant, c'était un peu plus le problème. Il y avait des joueurs qui pensaient peut-être plus à eux-mêmes [...] alors qu'en ce moment, tout le monde est concentré, sur la même longueur d'onde et a le même objectif. On voit vraiment qu'on joue en équipe. »

DES APPORTS POSITIFS

Dans les dernières semaines, trois joueurs ont fait leurs débuts, soit Bacary Sagna, Micheal Azira et Amarikwa. Le milieu de terrain et l'attaquant sont arrivés sur la pointe des pieds, mais ils ont eu leur mot à dire dans les dernières performances.

« Micheal, c'est un bon joueur défensif et offensif. Il n'a pas peur d'aller au contact et il gagne beaucoup de duels. Il est toujours disponible et aime participer à la possession de l'équipe. C'est le même type de joueur que Ken [Krolicki], mais avec plus d'expérience. Ça fait en sorte qu'il se montre un peu plus et qu'il apporte un peu plus dans le jeu », soutient Piette.

Et Amarikwa, buteur à Philadelphie ? En vrac, quelques mots viennent en tête pour le désigner : pugnace, puissant, généreux dans l'effort, altruiste, capable de bien tenir le ballon...

On parle aussi d'un joueur très cérébral dont les mêlées de presse peuvent prendre des allures de mini-conférence de croissance personnelle. « Mon travail est de comprendre ceux qui sont autour de moi, raconte-t-il en prenant ensuite une pause. Je me décris comme un joueur d'utilité. Je dois placer les autres dans une position pour qu'ils aient du succès. »

Depuis le début de l'année, et aussi dans les derniers matchs, le visage de l'Impact a donc énormément changé. La seule constante est la présence de Piette qui va annoncer, ce soir, un 30match consécutif. « Je me sens bien. On n'a qu'un match par semaine, donc, on a quand même le temps de bien récupérer. Il y a un gros sprint et beaucoup de matchs qui s'en viennent, mais on est tellement dans un moment excitant que les émotions et le côté psychologique passent par-dessus le physique. »

Des retrouvailles pour Sagna

C'est un jour de retrouvailles pour Bacary Sagna avec la venue du New York City FC entraîné par le Catalan Domènec Torrent. Ce dernier a longtemps été l'assistant de Pep Guardiola, notamment lorsque le latéral droit jouait à Manchester City. « Je l'apprécie énormément. Il est adepte du beau jeu et je sais que ça va faire un bon match. Il va faire le maximum pour que son équipe joue au foot avec la possession du ballon. New York est une belle équipe qui a énormément évolué durant les dernières saisons. »

Photo Michael Perez, Associated Press

Quincy Amarikwa