Un ex-membre du personnel d'entraîneurs de l'Impact est aux premières loges pour assister à la folie qui s'est emparée de Cincinnati depuis l'annonce de son passage en MLS pour la saison 2019.

Ancien entraîneur des gardiens avec l'Académie, puis avec l'équipe première montréalaise, Jack Stern occupe les mêmes fonctions avec le FC Cincinnati (USL) cette année.

« Les derniers jours ont été gros, mais j'ai ressenti un fort soutien populaire dès mon arrivée en janvier, précise-t-il en entrevue. Où que tu ailles dans la ville chaque jour, tu vois des gens avec le maillot de l'équipe et tu vois des drapeaux. »

L'annonce officielle, qui n'a surpris personne tant elle flottait dans l'air, a réuni des milliers de partisans en plein centre-ville mardi après-midi. Vingt-sixième club à se joindre à la MLS, le FC Cincinnati disputera ses premiers matchs dès l'an prochain, c'est-à-dire avant Miami et Nashville. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il est en avance sur les autres petits nouveaux.

Le FC Cincinnati n'a été fondé qu'en 2015, mais l'objectif de son propriétaire majoritaire, le milliardaire Carl H. Lindner III, a toujours été de faire le saut dans la MLS. Les structures sont déjà en place, les projets sont ambitieux - avec un stade de 21 000 places et un centre d'entraînement tout neuf -, et l'appui des partisans est immense.

« Même si le club n'a que trois ans d'existence, il y a une grosse culture de soccer à Cincinnati. C'est une ville où les jeunes ont grandi en jouant au soccer et cela a contribué à instiller une bonne connaissance du jeu, ajoute Stern. C'est un peu similaire à Montréal, en fait. Il y a beaucoup d'immigration, avec un héritage allemand dans la ville, et j'ai rencontré plusieurs Anglais également. » 

« J'ai été surpris de voir à quel point les gens de Cincinnati connaissaient le soccer et à quel point ils prenaient ça à coeur. »

Cette saison, l'équipe attire 24 417 spectateurs par match, ce qui lui conférerait le cinquième rang dans la MLS au chapitre des assistances. On se souvient aussi de son aventure en Coupe des États-Unis, en 2017, avec trois foules de plus de 30 000 personnes et des scènes de liesse qui ont fait le tour du continent.

« Nous avons un groupe de supporters, The Bailey, derrière le but. Tout au long du match, ils chantent, ils jouent du tambour et ils déclenchent de la fumée quand nous marquons, décrit Stern. Cela donne une ambiance très européenne. Les gens ne viennent pas seulement pour passer du bon temps, mais pour voir Cincinnati gagner. »

De bons souvenirs

Âgé de 30 ans, Stern a été entraîneur des gardiens au sein de l'Académie de West Bromwich Albion de 2009 à 2014. Le Britannique, marié à une Québécoise, s'est joint à l'Impact en 2014, où il s'est notamment occupé des gardiens du FC Montréal (USL) durant deux saisons. Il a ensuite intégré le personnel d'entraîneurs de Mauro Biello avant la campagne 2017. Après le ménage d'octobre dernier, il n'a pas mis beaucoup de temps à trouver un autre emploi.

« J'ai rencontré Alan Koch [entraîneur du FC Cincinnati] lorsque nous faisions un cours pour la licence A en 2015. Je connaissais aussi Yoann Damet [entraîneur adjoint], qui était à l'Académie de l'Impact auparavant.

« Il y avait deux personnes que je connaissais à Cincinnati et quand j'ai appris que je n'allais pas rester avec l'Impact, c'est une option qui s'est rapidement présentée. Je savais qu'il y avait de l'intérêt et je savais aussi que ce serait un projet spécial avec la perspective de se joindre à la MLS. »

Le pari a été payant, même si Montréal gardera toujours une place spéciale pour Stern. « J'ai conservé de bonnes relations, que ce soit avec des gens de l'Académie ou de la première équipe. Je parle encore à plusieurs joueurs, et plus particulièrement les gardiens. L'Impact est un club formidable et je n'en garde que de bons souvenirs. »