Le propriétaire Joey Saputo était tout à fait dans son droit de se présenter dans le vestiaire au terme du match de samedi. C'était peut-être même «nécessaire», selon l'entraîneur Rémi Garde.

«C'est le boss de tout le monde, je n'ai pas à commenter là-dessus, ce serait indécent, mais je peux vous dire que j'ai été habitué à cela à Lyon», a d'abord indiqué Garde, en faisant référence à son ancien club.

«Les joueurs doivent aussi savoir que ce n'est pas simplement les entraînements, puis une douche, puis un match et puis une douche, a-t-il expliqué plus tard. On a des responsabilités, moi le premier, c'est un club important dans la ville, c'est un club important dans la MLS. C'est important parfois, par différents moyens, qu'on nous remette devant nos responsabilités.

«Je pense au temps où j'étais joueur, je pense que c'est nécessaire, de temps en temps, parce que plusieurs d'entre eux dans le groupe sont assez jeunes, un peu inexpérimentés aussi, et c'est important de recadrer un peu.»

«Il a le droit, c'est son club, a pour sa part jugé Samuel Piette. Il avait un message à passer, c'était correct. On n'a pas fait les efforts nécessaires, je crois que c'était une performance embarrassante, surtout pour les amateurs.»

Manque d'énergie

Les joueurs de l'Impact ont amorcé le match de samedi, leur troisième en huit jours, sans l'énergie nécessaire, estime Piette.

«Il manquait beaucoup d'énergie. On a manqué beaucoup de trucs en début de match et ça nous a suivis tout le long. Il y a eu beaucoup d'erreurs techniques alors que quand t'es fatigué, c'est là que tu dois garder plus longtemps le ballon, et c'est ce qu'on n'a pas fait.

«Offensivement, on était un peu amorphes, on cherchait des solutions qui n'étaient pas nécessairement là. Beaucoup de pertes de balles, je pense qu'on a perdu trois ou quatre ballons dans notre surface après dix minutes, ce n'est pas censé arriver.»

Lui-même, qui n'a pas encore manqué une seule minute de jeu du club cette saison, admet qu'il s'est présenté sur le terrain les jambes un peu plus lourdes qu'à l'habitude.

«Je pense qu'au dernier match, j'étais plus fatigué que contre Chicago ou la Nouvelle-Angleterre, ça s'est vu un peu. C'est normal, avec beaucoup de matchs en si peu de jours, c'est difficile.»

Garde, lui, n'était pas prêt à accepter la fatigue comme excuse. «On n'est pas fatigués après deux mois de compétition et 14 matchs. Si un joueur est fatigué, c'est qu'il n'a rien à faire dans ce sport.»

Même son de cloche du côté du défenseur Jukka Raitala, qui a lui aussi participé aux trois matchs et a lui-même reconnu que le match de samedi n'avait pas été son meilleur.

«À ce niveau, il faut que tu sois capable de jouer trois matchs dans la même semaine, ce n'est pas une excuse du tout.»

Pas que du négatif

Même si le début de saison est pénible pour l'Impact, il n'est pas tout noir, a rappelé Garde.

«Quand on a bien joué, on a vraiment bien joué. Notre structure défensive et nos combinaisons à l'attaque étaient intéressantes. Malheureusement, nous n'avons pas été capables de répéter cela souvent.»

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Un de perdu

Absent de la formation samedi, le défenseur Víctor Cabrera ratera au moins les six prochains matchs, a indiqué le club hier. Meneur de la ligue pour les dégagements et les interceptions par match, Cabrera a été touché à un mollet lors de l'entraînement de vendredi.

Un de retrouvé

En plaçant Cabrera sur la liste des blessés, l'Impact a pu libérer une place de joueur international, ce qui permettra au milieu de terrain Marco Donadel de réintégrer l'effectif. Celui-ci se remet d'une blessure à une cheville et s'entraînait en marge du groupe, hier.

Salaires

Le dévoilement de la liste des salaires, la semaine dernière, fait toujours jaser parmi les joueurs de la MLS, a admis Samuel Piette, mais cela ne cause pas de frictions même si la liste révèle certaines incongruités, notamment entre les salaires des joueurs locaux et internationaux. «Moi, jamais je ne regarde un joueur, par exemple Marco Donadel qui fait trois fois plus que moi, en me disant: "Lui, il ne mérite pas ce salaire-là. Ça me passe 10 pieds par-dessus la tête."»

Photo Jean-Yves Ahern, archives USA TODAY Sports

Víctor Cabrera (2)