La Juventus empile les titres. Quatre jours après avoir gagné sa quatrième Coupe d'Italie consécutive, le club turinois a ajouté un septième « scudetto » d'affilée à son impressionnante collection de titres de champion d'Italie, qui en compte désormais 34.

La Juve a décidément vécu une belle semaine romaine avec ces deux nouveaux trophées décrochés sur la pelouse du stade olympique, mercredi en battant l'AC Milan 4-0 en finale de la Coupe et dimanche en prenant face à l'AS Rome (0-0) le point qui lui manquait pour officialiser son sacre en Serie A. Quatre doublés d'affilée, donc, comme illustration de la domination actuelle des Turinois sur le soccer italien.

Dans une semaine, les bianconeri recevront le Hellas Vérone, déjà relégué, pour fêter ces nouveaux triomphes avec leur public et, sans doute, pour dire au revoir à Buffon. À 40 ans passés, le gardien italien devrait en effet mettre un terme à son immense carrière avec la Juventus.

Le plus fort a gagné et comme cela fait sept fois de suite, l'issue manque un peu de sel. Mais le championnat a été cette saison ouvert et serré jusqu'à bout et il le doit aussi au très beau dauphin qu'est le Naples de Maurizio Sarri.

La saison dernière, l'écart final n'avait été que de quatre points entre la Juventus et la Roma, mais les Turinois avaient fini sans forcer, sûrs de leur marge et concentrés sur la finale de la Ligue des champions.

Cette année, la Juve n'a jamais été sereine et est restée tout du long sous la menace de Naples. La Vieille Dame reste la plus coriace, mais l'écart semble s'être un peu resserré.

Naples, qui s'est encore imposé 2-0 dimanche sur la pelouse de la Sampdoria Gênes, a ainsi montré qu'il n'était pas si loin.

L'effet Allegri

En fin de saison, les Napolitains ont beaucoup pesté contre l'arbitrage, leur président Aurelio De Laurentiis en tête. Mais ils ont surtout payé un fléchissement très net dans le dernier tiers de la saison, quand leurs principaux atouts offensifs sont apparus très émoussés.

C'est une des réserves au formidable travail de Sarri, architecte d'un jeu de passes merveilleux mais qui laisse à la marge les remplaçants au risque d'épuiser les titulaires.

La Roma de son côté n'est pas encore assurée de la troisième place mais sait déjà qu'elle retrouvera la saison prochaine la Ligue des Champions, dont elle a été demi-finaliste surprise cette année.

Le club de la capitale grandit. Il a su garder Dzeko cet hiver quand Chelsea voulait le recruter. Il a enfin trouvé un commanditaire maillot et a gagné près de 100 millions d'euros avec son parcours en C1, ce qui devrait lui permettre de se libérer des sanctions du fair-play financier.

Mais en attendant, la Juve reste devant et elle le doit aussi et peut-être surtout à son entraîneur Massimiliano Allegri, qui rejoint Marcello Lippi et Fabio Capello avec cinq titres de champion. Au-dessus, il ne reste que Giovanni Trappatoni et ses sept titres.

« C'est un grand entraîneur. Tactiquement il est exceptionnel et c'est un meneur d'hommes. Il m'a beaucoup apporté. Grâce à lui j'ai encore passé un cap dans la science tactique », a expliqué mercredi Blaise Matuidi à l'AFP.

En fin de saison, Allegri s'est plusieurs fois énervé face aux questions sur le « beau jeu » de Naples et sur le primat de la tactique sur la technique individuelle. Lui plaide pour le talent et la liberté des joueurs offensifs, mais il est aussi un maître de l'organisation.

Surtout, depuis quatre ans, il gagne, ce qui en fait l'homme qu'il faut pour la Juventus, véritable machine à remporter des titres. La question de son éventuel départ, en Angleterre ou ailleurs, va désormais rythmer la fin de saison et l'intersaison.