Québec et Ottawa se disent prêts à couvrir les deux tiers de la facture pour organiser à Montréal une portion de la Coupe du monde de soccer 2026, confirment des documents obtenus par La Presse en vertu de la Loi sur l'accès à l'information. La métropole devra toutefois faire preuve de patience, la FIFA ne devant pas choisir les villes hôtes avant 2020.

Les gouvernements québécois et canadien ont confirmé par écrit le 13 mars leur soutien à la candidature de Montréal pour la Coupe du monde 2026. « Notre gouvernement appuie cette candidature et vous informe qu'il s'engage [...] à assumer le tiers des coûts relatifs à cet événement sportif d'exception », peut-on lire dans une lettre signée par le ministre des Affaires municipales du Québec, Martin Coiteux. La missive, datée du 13 mars, ajoute que cette participation est conditionnelle à ce que Montréal et le gouvernement du Canada contribuent aussi financièrement.

La lettre ne précise pas le maximum que Québec est prêt à mettre. « Nous pourrons convenir éventuellement de nos engagements respectifs lorsque la nature des besoins et les prévisions de coûts seront précisées en fonction des exigences attendues par la FIFA », poursuit M. Coiteux. Le ministre termine en soulignant que Québec appuie les efforts de la Régie des installations olympiques pour « compléter les travaux de la toiture du stade en 2023 ».

JUSQU'À 35 % POUR OTTAWA

Sport Canada a également écrit à la Ville de Montréal pour confirmer son soutien à la présentation de l'événement. La lettre souligne que la politique fédérale sur les événements sportifs plafonne la contribution du gouvernement à « 35 % du coût total de la manifestation et ne doit pas dépasser la moitié du financement public ».

Ottawa indique toutefois que le montage financier de l'événement s'annonce complexe. 

« Le financement de cet événement est très différent comparé à toutes les autres manifestations sportives internationales que nous pouvons appuyer parce que la FIFA paie la plupart des dépenses opérationnelles pour la tenue de la Coupe du monde et retient tous les revenus. Cela va avoir un impact sur le coût total pour l'événement. »

- Extrait de la lettre de Sport Canada

La Ville de Montréal évalue sommairement à 150 millions la facture pour accueillir la Coupe du monde 2026. Cette estimation est toutefois basée sur l'hypothèse que seulement deux villes canadiennes se partagent les dix parties que le Canada espère décrocher.

Montréal devra faire preuve de patience avant de savoir s'il accueillera des matchs de la Coupe du monde de soccer 2026. Bien que la FIFA doive décider le 13 juin à Moscou si elle tiendra la compétition au Maroc ou en Amérique du Nord, c'est seulement en 2020 que les villes hôtes seront déterminées.

TROIS VILLES CANADIENNES

Dans sa lettre confirmant son soutien, Sport Canada précise que « la FIFA décidera seulement en 2020 combien de matchs seront alloués au Canada et dans quelles villes », prévient le directeur général de Sport Canada, Dan Smith. Bien que le comité nord-américain ait proposé de confier 10 parties au Canada, 10 au Mexique et les 60 autres aux États-Unis, la FIFA se garde le mot final sur le calendrier de la Coupe du monde.

Reste que les chances sont bonnes pour Montréal d'accueillir trois ou quatre parties. Le comité nord-américain a proposé un calendrier prévoyant la présentation de parties dans les trois villes canadiennes sur les rangs. Vancouver s'étant retiré, il ne reste donc que Montréal, Toronto et Edmonton. Une ville qui n'a pas été déterminée accueillerait quatre parties, dont trois de la phase de groupes et une en huitièmes de finale (ronde de 16). Les deux autres villes hôtes accueilleraient chacune trois matchs, dont un de seizièmes de finale (ronde de 32).

À noter, toutes les parties des quarts de finale, des demi-finales ainsi que la finale auraient lieu aux États-Unis. Le Mexique n'aurait également que des matchs de la phase de groupes et des rondes de 32 et de 16.