Rémi Garde a été prévenu trois fois plutôt qu'une. Au-delà des retrouvailles du mois de mars qui ont toujours une saveur particulière pour les joueurs et les partisans, un match local contre le Toronto FC n'a jamais rien d'ordinaire.

Pour lui parler de cette rivalité bien fertile en émotions au cours de la dernière décennie, il a pu compter sur la transmission de trois protagonistes bien placés.

«J'hésiterais entre Joey Saputo et Adam Braz ou peut-être Nick De Santis, a-t-il énuméré lorsqu'il a été interrogé sur la façon dont il a pris connaissance de l'opposition Impact-TFC. En tout cas, je sais que j'ai été très vite mis au courant.

«Mais quand on vient de Lyon, on joue aussi des derbys très chauds contre nos amis de Saint-Étienne. Ce sont des situations que l'on connaît et que l'on aime bien. Cela fait partie de la saine rivalité dans le sport.»

Voilà, le contexte a bien été assimilé par Garde. Il reste à savoir si le rapport de force, favorable aux Ontariens dans les dernières années, peut s'inverser malgré les apparences. Le TFC, rappelons-le, est champion en titre de la MLS et fraîchement qualifié pour les demi-finales de la Ligue des champions après avoir éliminé Tigres (Mexique).

Habitués aux matchs importants

Et si l'Impact a largement changé de visage, au cours de l'hiver, les Torontois s'appuient sur la même ossature. «C'est une équipe et un club qui est habitué aux matchs importants», a convenu Garde qui connaît déjà quelques-unes de ses plus grandes menaces.

Sebastian Giovinco - dont on connaît l'explosivité, la qualité sur phases arrêtées et la roublardise - figure en tête de liste. L'Italien n'a guère besoin de présentation. «Je l'avais vu lors d'un quart de finale de Ligue Europa quand nous avions affronté la Juventus. Il était sur le banc, à Gerland [l'ancien domicile de l'Olympique Lyonnais]. Le score était de 0-0 à un quart d'heure de la fin et on a perdu 1-0, se remémore Garde. Il nous avait rendu la fin de match impossible par des dribles et des passes. Je l'avais vu à ce moment-là et, par la suite, j'ai suivi ce qu'il a fait ici.»

Une question demeure: quelle formation Greg Vanney pourra-t-il proposer après le match du milieu de semaine, au Mexique, marqué par les blessures des défenseurs Chris Mavinga et Justin Morrow? Une rotation sera peut-être de mise, mais le TFC se caractérise par une profondeur qui lui permet de justement jouer sur plusieurs tableaux.

Le voyage aura-t-il aussi usé les jambes torontoises? «On a fait ça aussi il y a trois ans. Avec le voyage et tout le reste, c'est difficile, a souligné Nacho Piatti. Mais on a un match et on ne pense qu'à nous. On a beaucoup travaillé pour corriger les choses que l'on n'a pas bien faites et on va être prêts pour [demain]. Si on fait un bon travail, on sait qu'on va gagner. On ne se demande pas qui est blessé, qui vient ou bien qui joue.»

À ce chapitre, le plus grand chantier reste l'inconstance entre des premières mi-temps trop timides offensivement et des deuxièmes mi-temps nettement mieux maîtrisées.

Fanni disponible, Jackson-Hamel en avance

Hier matin, la majorité des titulaires n'ont pas participé à l'entraînement au Stade olympique, restant plutôt au Centre Nutrilait afin de réaliser une séance en gymnase et de subir des traitements.

Comme il l'avait déjà été à Columbus, Rod Fanni sera disponible pour le match de demain. Matteo Mancosu ne s'était pas entraîné, au milieu de la semaine, mais sa participation n'est pas en cause, a assuré Garde.

«On s'adapte aux conditions d'entraînement, mais c'est vrai que le synthétique est un petit peu plus demandant et traumatisant pour les joueurs. Il [Mancosu] s'est arrêté davantage par précaution que par blessure.»

Finalement, l'arrivée du milieu uruguayen Alejandro Silva n'a pas encore été confirmée même si elle ne fait plus de doute. «C'est un grand joueur. Je l'ai regardé, là-bas en Argentine, c'est un joueur technique, a raconté Piatti. Il est comme Saphir Taïder, mais de l'autre côté. S'il vient, c'est très important.»