Le président de la Fédération italienne de soccer est devenu la deuxième victime de l'échec des Azzurri à se qualifier pour la Coupe du monde pour la première fois en 60 ans.

Carlo Tavecchio a démissionné faute d'appuis, une semaine après la défaite de l'Italie face à la Suède en barrage de la Coupe du monde et cinq jours après le départ du sélectionneur de l'équipe nationale Gian Piero Ventura.

«J'ai démissionné pour des raisons politiques, pas pour des raisons sportives, a déclaré un Tavecchio fâché en conférence de presse. Nous avons raté la Coupe du monde et c'est devenu une tragédie.»

Cette annonce survient après des appels en faveur d'une réorganisation complète du sport le plus populaire du pays, depuis les ligues amateures jusqu'à la série A et les équipes nationales.

L'Italie, championne du monde à quatre reprises, a terminé deuxième de son groupe de qualification à la Coupe du monde derrière l'Espagne et a ensuite été vaincue par la Suède 1-0 au total des buts en barrage.

Tavecchio semblait vouloir faire porter le blâme de l'échec de l'Italie uniquement au sélectionneur Ventura, congédié. Il a ajouté que c'était la décision de Marcello Lippi d'embaucher Ventura quand Lippi a été pressenti pour le poste de conseiller de l'équipe nationale - un rôle que Lippi n'a jamais officiellement assumé.

«Je paie pour Ventura même si je ne l'ai pas choisi», a déclaré Tavecchio, lors d'une conférence de presse chargée d'émotion.

Carlo Ancelotti est en tête de liste des successeurs possibles de Ventura.

«J'ai parlé avec quatre ou cinq excellents entraîneurs. Ils sont tous occupés», a déclaré Tavecchio.

La semaine dernière, Tavecchio avait résisté aux appels à sa démission, mais il a finalement perdu le soutien du conseil d'administration de la fédération.

«J'ai démissionné immédiatement. Et j'ai demandé à l'ensemble du conseil de démissionner, mais personne ne l'a fait», a déclaré Tavecchio, ajoutant qu'il resterait en poste jusqu'aux élections, qui doivent avoir lieu dans les 90 jours.

Mais il semble probable qu'il sera relevé de ses fonctions plus tôt par le Comité olympique italien (CONI), qui supervise tous les sports du pays.

Le président du CONI, Giovanni Malago, a déclaré qu'il demanderait que la fédération soit placée comme mesure d'urgence sous la direction d'un chef intérimaire.

Outre les mauvaises décisions tactiques de Ventura, l'échec de l'Italie a été attribué à la mauvaise gouvernance et aux stades vétustes qui abritent les clubs de série A.

«Quelqu'un avant moi a planté les graines de cette tragédie», a déclaré Tavecchio.

Le président de l'association des joueurs, Damiano Tommasi, a déclaré qu'il «espère que le prochain président sera quelqu'un qui pourra parler football.»

Tommasi, qui a joué pour l'équipe italienne à la Coupe du monde 2002 et a remporté le titre de série A avec Roma en 2001, a ajouté que «ce n'est pas le bon moment» pour dire s'il se présentera à la présidence.

«Personne ne m'a encore demandé», a-t-il déclaré.

Un sondage de la Gazzetta dello Sport publié lundi a montré que 73 pour cent des adultes en Italie souhaitaient que Tavecchio démissionne.