Le FC Barcelone soutient les institutions de Catalogne face à la volonté du gouvernement espagnol de destituer l'exécutif régional, a déclaré samedi le président du club Josep Maria Bartomeu devant l'assemblée générale des «socios» (supporters-actionnaires), très divisés sur la crise catalane.

«Le Barça a toujours été aux côtés du peuple de Catalogne et de ses institutions. Aujourd'hui, face à l'application de l'article 155 (de la Constitution, NDLR), nous devons réaffirmer notre soutien absolu aux institutions démocratiques de Catalogne choisies par ses citoyens», a déclaré le président blaugrana devant les membres du club.

«Nous voulons exprimer notre soutien et notre solidarité à l'égard de tous les secteurs affectés», a-t-il fait valoir, prônant un «dialogue» entre Madrid et Barcelone.

«Plus que jamais, il faut de la sérénité. Toute réaction doit être civique et pacifique. Y compris au Camp Nou», a-t-il ajouté, alors qu'une grande manifestation était prévue à 17H00 (15H00 GMT) à Barcelone. En soirée, le Barça recevait Malaga (18h45 GMT) au Camp Nou pour la 9e journée du Championnat d'Espagne.

Cette prise de position intervient alors que le FC Barcelone, club emblème de l'identité catalane, est pris entre deux feux dans la crise politique actuelle: une partie des «socios» ont réclamé que le club s'investisse davantage dans la cause séparatiste, quand d'autres à l'inverse rejettent la politisation du club.

Engagement

Bartomeu a notamment été critiqué pour sa décision de jouer à huis clos le match contre Las Palmas (3-0) en Liga le 1er octobre, jour du référendum d'autodétermination interdit et contesté qui a été émaillé de violences policières.

En ce sens, le président blaugrana a demandé samedi matin que le Barça ne soit pas exploité à des fins politiques.

«Nous demandons et nous exigeons du respect pour le Barça et la pluralité de ses «socios». Nous ne serons pas un instrument manipulable par des intérêts politiques, d'où qu'ils viennent», a déclaré le dirigeant.

Bien qu'il bénéficie d'une aura mondiale et de supporteurs un peu partout sur la planète, le Barça est étroitement lié au sentiment nationaliste catalan, dont il a longtemps été un porte-drapeau sous la dictature franquiste (1939-1975).

«Personne ne peut douter de l'engagement du Barça avec la communauté catalane. Nous défendons les principes de démocratie, de droit à décider et de libre expression, toujours dans le respect», a ajouté Bartomeu, jugeant «inadmissible» la mise en détention de deux responsables d'associations indépendantistes.

«Nous voulons jouer la Liga»

Au passage, le dirigeant a réaffirmé que le Barça n'envisageait pas de disputer un autre championnat malgré la menace que la poussée indépendantiste fait peser sur son avenir sportif.

«Nous voulons jouer la Liga et aujourd'hui notre participation est garantie. La viabilité de la Liga et du Barça passent par un maintien de ce lien», a-t-il souligné.

Les socios du club ont adopté samedi le budget du club, avec un chiffre d'affaire record attendu pour la saison 2017-2018, à 897 millions d'euros.

Ces revenus pourraient augmenter davantage dans les prochaines années alors que le club prévoit un accord de «naming» visant à accoler le nom d'une marque au Camp Nou pour en financer la rénovation. Le vaste projet de réaménagement des installations du club est chiffré à 600 M EUR.

Bartomeu a précisé que les négociations pour trouver un sponsor «étaient en bonne voie» et qu'une assemblée générale extraordinaire se tiendrait au premier semestre 2018 pour valider l'accord de «naming».

Enfin, le club a laissé entendre que la star de l'effectif, l'attaquant argentin Lionel Messi (30 ans), pourrait se voir proposer un contrat «à vie», comme celui que vient de signer le capitaine Andres Iniesta (33 ans). Messi doit signer prochainement un nouveau contrat jusqu'en 2021 négocié par son père et agent et officialisé en juillet.

«Messi vient de prolonger pour quatre saisons mais le club lui offrira un contrat à vie», a déclaré le directeur général du Barça, Oscar Grau.