Une semaine que cela dure: le silence de Neymar autour de son possible transfert du FC Barcelone au Paris SG agace le monde blaugrana qui ne sait pas s'il pourra compter sur son attaquant brésilien la saison prochaine.

Barcelone avait cru dimanche à la fin du feuilleton qui dure depuis des jours, quand le leader du vestiaire Gerard Piqué avait tweeté une photo avec le Brésilien de 25 ans légendée d'un catégorique «Se queda» («Il reste») devenue instantanément virale, partagée plus de 127 000 fois.

Mais Piqué, coutumier des déclarations désinvoltes, a largement relativisé ses propos mardi en conférence de presse à Landover (États-Unis).

«C'est un avis personnel tiré de la conversation que j'ai eue avec lui et de mon intuition», a-t-il expliqué à la veille d'un match amical contre Manchester United, soulignant que ses paroles, tout comme sa prophétie sur le réseau social, n'étaient «pas officielles».

Neymar est convoité par le PSG qui doit, pour s'attacher ses services, lever la clause libératoire astronomique de 222 millions d'euros et faire du transfert, s'il était conclu, le plus élevé de l'histoire du soccer.

Mercredi, le quotidien barcelonais Sport titrait avec désespoir «des doutes, des doutes et encore des doutes» en Une à propos de l'attaquant, ajoutant que «Piqué recule et alimente l'incertitude».

Neymar, auteur d'une excellente prestation avec deux buts lors du match de préparation aux États-Unis contre la Juventus Turin (2-1), reste pourtant désespérément muet.

Seule entorse à son mutisme, une photo publiée la semaine dernière le montrant allongé sur l'herbe, visiblement en pleine réflexion.

Selon L'Équipe de ce mercredi, Neymar aurait répété ces dernières heures, par le biais de son entourage, sa volonté de venir dès cette année au PSG, et le club «espère aboutir cette semaine, au plus tard la suivante» alors que le club cherche toujours à entrer dans les clous du fair-play financier.

La veille, le quotidien indiquait que le père du joueur s'était montré à New York en zone mixte... «avant de monter dans le bus des dirigeants catalans pour s'entretenir avec eux».

Toute l'équipe mobilisée

Du côté des supporters catalans, les doutes semblent avoir laissé place au ras-le-bol.

«Nous sommes nombreux à penser la même chose: le joueur qui ne veut pas être là, c'est mieux qu'il parte. Même si on pense que dans quelques années, ce sera peut-être le meilleur», affirme Salvador Pons, président de la peña (association de supporters) Blaugrana Castellers de Barcelone.

«Si on t'offre le double dans une autre entreprise, tu y vas. Même si tes collègues te disent "non, ne pars pas!"», dit-il aussi, lâchant toutefois que «c'est le championnat de France, qui n'a pas le niveau de la Liga espagnole».

Plus catégorique, Salvador Balsells, président d'une autre fédération de peñas à l'ouest de Barcelone, pense que le seul irremplaçable au Barça, «c'est Messi. Pour les autres... de nouveaux joueurs viendront».

L'affaire empoisonne la tournée américaine de l'équipe catalane: l'Argentin Javier Mascherano, présent au côté de Piqué en conférence de presse, a confirmé que toute l'équipe avait parlé à Neymar pour le convaincre de rester.

«Ce que Piqué a dit, c'est le sentiment que nous avons tous: nous voulons tous qu'il reste», a dit Mascherano, conseillant à «Ney» de bien peser le pour et le contre.

Au PSG, Dani Alves, qui avait pris Neymar sous son aile en Seleçao, avait posté samedi sur Instagram un message semblant destiné à son ancien coéquipier au Barça, et traduisant aussi une certaine impatience: «Que veux-tu être? Où veux-tu aller? Toutes ces questions dépendent du fait que tu oublies ou pas d'où tu viens et qui était à tes côtés quand tu étais quelqu'un mais que le monde ne savait pas qui tu étais!»

«La situation commence à ronger le Barça», écrit le journaliste Tomas Andreu dans les pages de Sport. «Ils ne s'attendaient pas à ce que les négociations avec le PSG soient si avancées», ajoute-t-il.

Si la clause est payée, le Barça n'aura pas le choix et devra se séparer du joueur.

«Ce qui fait le plus mal, c'est le silence du joueur, qui en dit finalement beaucoup», estime Tomas Andreu.