Arrêté par la police floridienne, dans la nuit de mercredi à jeudi, et accusé de conduite avec les facultés affaiblies, l'international canadien Cyle Larin est contraint de s'absenter des terrains de MLS pendant quelques semaines.

Au-delà de l'épreuve personnelle que traversera le joueur de 22 ans, le coup est dur pour son club, Orlando City SC, qui dépend grandement de ses performances offensives. L'Impact, qui affrontera les Lions demain soir en Floride, doit également s'ajuster à cette absence de dernière minute.

«Ça change un peu les choses, pour nous, au niveau de ses qualités. C'est un attaquant qui est fort, grand et très mobile, a énuméré Mauro Biello, hier. C'est certain qu'il apporte quelque chose à cette équipe et il a déjà compté beaucoup de buts dans cette ligue.»

Premier choix du repêchage de 2015, l'Ontarien a déjà connu des saisons de 17 et de 14 buts. Cette saison, il a inscrit la moitié des buts d'Orlando en faisant trembler les filets à huit reprises. Convoité par quelques formations européennes, il est aussi l'un des facteurs d'optimisme au sein de la sélection canadienne avec qui il a marqué cinq fois en 20 apparitions. Il était titulaire, mardi, lors de la courte victoire des Rouges contre Curaçao (2 à 1).

«De nos jours, c'est difficile de trouver de vrais numéros 9 puisque la mode est aux attaquants hybrides. Cyle a un seul rôle et c'est de jouer comme un numéro 9, de tenir le ballon, d'être physique, d'être puissant, d'être à la réception des centres et de marquer des buts», a précisé Will Johnson, son coéquipier à Orlando ainsi qu'avec l'équipe canadienne.

«Il est jeune et, même s'il a bien fait dans les trois dernières saisons, il a le potentiel pour faire deux fois mieux.»

«Il peut être encore meilleur sur le plan de la finition dans le cours du jeu, dans sa conservation du ballon et dans sa ténacité», poursuit Will Johnson.

Sans Larin, Orlando pourra cependant compter sur Kaka, qui est revenu au jeu, il y a deux semaines, après un printemps miné par des blessures aux ischio-jambiers, puis au mollet. «On sait que Kaka est quelqu'un qui apporte une autre qualité dans le un contre un, a commenté Biello. Il faudra le surveiller dans le dernier tiers et avoir une bonne couverture autour de lui. On ne se prépare à affronter un joueur comme Kaka de la bonne façon que lorsqu'on croise [Sebastian] Giovinco ou [David] Villa.»

Les partisans de l'Impact reconnaîtront l'arrière gauche Donny Toia, qui a disputé 12 matchs jusqu'ici. Inconstant lors des deux dernières campagnes, le milieu Carlos Rivas connaît un début de saison en net progrès avec deux buts et cinq passes décisives.

Un nouveau stade

Entre l'arrestation de Larin et l'élimination face au Miami FC (NASL), lors de l'US Open Cup mercredi, Orlando City n'a pas connu la meilleure semaine de sa jeune histoire. Cela tranche cependant avec la trajectoire des derniers mois.

Depuis le début de la saison, les Lions ont délaissé le terrain synthétique du Camping World Stadium pour une enceinte dernier cri de 25 000 places, située en plein centre-ville. «Ils ont fait un grand travail sur le plan du design pour que l'expérience soit aussi bonne pour les joueurs que pour les partisans, a assuré Johnson. En peu de temps, les gens d'Orlando ont réussi à créer une ambiance qui, chaque semaine, est discutée sur la scène nationale; 99% des spectateurs qui sont venus à nos matchs, cette année, n'ont que de bonnes choses à dire sur leur expérience.»

En moyenne, 25 252 spectateurs ont assisté aux matchs locaux, cette saison. Même s'il s'agit d'une baisse de 6000 personnes par rapport à l'an dernier, Orlando évolue maintenant dans son propre stade avec ses propres particularités. Par exemple, l'angle d'inclinaison des tribunes atteint le chiffre maximum, soit 33%, ce qui assure une bonne visibilité pour tous les spectateurs. Une tribune debout de 3811 places a également été érigée du côté nord.

Depuis l'ouverture de son stade, Orlando présente une fiche de 6-1-2 avec une seule défaite face à New York City FC, le 21 mai. «J'ai regardé plusieurs de leurs matchs et c'est un environnement très fort, a reconnu Biello. Même quand ils étaient dans leur ancien stade, il y avait toujours une atmosphère incroyable avec ces fans et on voyait la manière dont ils sont capables de pousser leur équipe. On s'attend à ça, [demain].»

Ce bon bilan à domicile permet à Orlando de pointer au quatrième rang de l'Association de l'Est avec 24 points. Largement en avance sur ses temps de passage, l'équipe n'est plus qu'à deux victoires de son total de 2016. Il reste cependant à bien gérer les prochaines sans Larin.

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Mancosu de retour dans le onze partant

Selon ce qu'il a été permis de voir à l'entraînement, Matteo Mancosu devrait être titularisé face à Orlando City SC, demain soir. Entré en jeu et buteur le week-end dernier à Kansas City, l'Italien retrouverait sa place pour la première fois depuis le 29 avril.

«Au niveau physique, il n'est peut-être pas à 100%, mais il a besoin d'avoir des minutes, a mentionné Biello à propos de son joueur, blessé à une cuisse. Il a eu deux semaines de travail, 15 minutes de jeu à Kansas City, et maintenant il est prêt à en donner beaucoup plus contre Orlando.»

Bien des choses ont changé lors du passage de Mancosu à l'infirmerie. Anthony Jackson-Hamel a bien assuré l'intérim. Blerim Dzemaili est rapidement devenu une arme importante dans l'animation offensive de l'Impact. Ce sera la première fois que l'on verra Nacho Piatti, Dzemaili et Mancosu sur un même terrain.

«On voit qu'il a de la présence. Il fait de bons mouvements, ce qui est important pour l'équipe. Tu sais quand et où tu dois jouer le ballon, a indiqué Dzemaili, au sujet de l'Italien. Mais un mois et demi, c'est long. Il ne sera pas tout de suite le même joueur.»

Ballou Jean-Yves Tabla, blessé à une cheville, n'a pas fait le voyage, hier.

Photo Graham Hughes, archives La Presse canadienne

Matteo Mancosu