Ça réchauffe au moins le coeur des « Gunners » : Arsène Wenger et Arsenal ont remporté la Coupe d'Angeterre, samedi à Wembley, privant Chelsea du doublé et sauvant un peu les restes d'une saison en enfer.

Le triomphe dans le Temple du soccer n'efface sans doute la non qualification pour la Ligue des champions, mais pour Wenger, c'est presque un pied de nez aux détracteurs. L'Alsacien a décroché à Wembley sa septième FA Cup, le plus vieux trophée du monde, un record absolu.

L'entraîneur français (67 ans), en fin de contrat en juin et qui n'a toujours pas annoncé de quoi sera fait son futur, avait réclamé du respect avant le match et fustigé le comportement « blessant » de certains supporters et anciens joueurs. Le voilà un peu vengé après la « pire période » qu'il ait jamais traversée à la tête d'Arsenal.

Et contre Chelsea, les « Gunners » ont donné tort aux nombreuses critiques les accusant d'être trop gentils et effacés.

Sous le soleil de Londres, ils ont surpris tout le monde par leur détermination. À commencer par les « Blues », un peu lents après avoir fêté leur titre de champion, derrière au score après seulement cinq minutes.

Sanchez malin

Deux joueurs ont symbolisé l'envie retrouvée des « Gunners ».

D'abord Alexis Sanchez. C'est le Chilien qui a marqué le premier but, sur une action entachée de deux fautes.

Sanchez contrait de la main un dégagement de Gary Cahill et les « Blues » regardaient le ballon filer vers Aaron Ramsey en position de hors-jeu. Le milieu faisait mine de jouer le ballon, puis s'écartait pour laisser le Chilien tromper Thibaut Courtois.

Après un long conciliabule, le but était accordé au feu-follet sud-américain, sous les sifflets de la moitié bleue du stade.

L'autre homme du match, c'est Per Mertesacker. Blessé à un genou toute la saison, le capitaine allemand avait foulé les terrains pour la première fois le week-end dernier, lors de la dernière journée de Premier League.

Avec seulement 37 minutes de jeu dans les jambes, le grand défenseur a été jeté dans le bain pour combler les absences du suspendu Laurent Koscielny et des blessés Gabriel et Shkodran Mustafi. Les craintes étaient grandes de le voir s'effondrer face aux Hazard et compagnie. Mais l'Allemand s'en est bien sorti à l'image de ce tacle glissé plein d'autorité sur Diego Costa lors d'une des seules actions dangereuses de Chelsea.

Ramsey décisif

Car en effet, les « Blues » ont déchanté. Jamais tranchants ou presque, ils sont passés plusieurs fois à côté de la catastrophe, Cahill sauvant deux fois le ballon sur sa ligne.

À la 16e minute, le capitaine anglais renvoyait une pichenette de Mesut Özil, puis recommençait à la 30e, cette fois sur un ballon piqué de Danny Welbeck.

Et quand Cahill n'était pas là pour écoper, c'est le poteau qui sortait la tête de Welbeck (16) ou le tir d'Özil (88).

Si les nouveaux champions d'Angleterre ont repris du poil de la bête dans le deuxième acte, ils se sont tiré une balle dans le pied peu après l'heure de jeu, quand Victor Moses a récolté son deuxième carton jaune pour simulation (68).

Les « Gunners » pensaient sans doute avoir fait le  plus dur, mais Chelsea ne lâchait pas et Costa parvenait à égaliser en reprenant un centre de Willian à la barbe de Rob Holding (1-1, 76).

Wenger profitait de l'engagement pour faire entrer Olivier Giroud.

Les « Gunners » montrait alors qu'ils avaient de la ressource.

Le Français, immédiatement servi dans la surface, protégeait son ballon et centrait pour Ramsey qui remettait les siens devant d'une superbe tête plongeante (2-1, 79).

Wenger pouvait dire ouf, il entrait définitivement dans l'histoire. Mais sera-t-il encore à la tête d'Arsenal pour continuer à l'écrire la saison prochaine ? Il pourrait alors décrocher une huitième Cup.

PHOTO Adrian DENNIS, AGENCE FRANCE-PRESSE

Arsene Wenger a soulevé la Coupe d'Angleterre pour la huitième fois, un record.