Avant chaque déplacement sur les rives du lac Ontario, les joueurs de l'Impact se sont fait rappeler leur incapacité à avoir le dessus sur le Toronto FC au BMO Field. Ce constat n'est plus d'actualité depuis la victoire du Bleu-blanc-noir, samedi soir, grâce à un but de Nacho Piatti en deuxième mi-temps.

La portée de ce succès (1 à 0) est non négligeable, tant le TFC était devenu l'équipe en forme de l'été. Surtout, il a été obtenu malgré l'expulsion de Calum Mallace (43e) et au terme d'une courageuse et solide performance défensive. Au sein d'un Impact visiblement soulagé, le coup de sifflet final a d'ailleurs été accompagné de cris rageurs, de poings serrés et de longues étreintes. Il s'agit de sa première victoire en quatre matchs et d'un résultat capital, puisque l'Union de Philadelphie et D.C. United l'ont aussi emporté, samedi.

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« Ç'a été une grande performance de notre part, d'être un homme en moins, de nous battre tout au long du match, puis de résister contre la meilleure équipe de la ligue après trois matchs en une semaine. C'est la plus grosse victoire de la saison pour nous », a jugé Biello.

Battre un rival acharné est déjà un résultat satisfaisant, mais la tournure des évènements ajoute une couche de fierté dans le camp de l'Impact. L'arbitrage, thème souvent abordé dans les derniers jours, a de nouveau suscité l'ire de Biello après un carton rouge à Mallace pour un contact avec Steven Beitashour. « C'était une collision. J'ai levé mes bras et nous nous sommes rentrés dedans avec force. Je ne suis pas tombé et lui est tombé, a décrit le principal intéressé. J'ai revu la séquence plusieurs fois, et selon moi, ça ne mérite pas un carton rouge. J'espère que la ligue reverra le jeu et sera d'accord. »

À la mi-temps, l'entraîneur de l'Impact n'a pas hésité à qualifier la décision de « disgrâce ». Après le match, le vocabulaire était moins tranchant, mais l'idée était la même (« L'arbitre aurait pu facilement donner deux cartons jaunes, calmer tout le monde et repartir »).

Organisé en 4-4-1 en deuxième mi-temps, avec Kyle Bekker reculant d'un cran, l'Impact a affiché une solidarité défensive rarement vue au cours de la saison. Dominic Oduro, qui a encore gagné des points, samedi, a par exemple multiplié les replis défensifs. Laurent Ciman et Hassoun Camara ont été précieux dans le jeu aérien et la gestion des centres. « Les défenseurs ont fait un excellent travail, mais Hernán Bernardello a aussi joué un grand match. Même chose pour Bekker », a commenté Biello.

« On a mis en application tout ce qu'on avait dit au cours de la semaine, a déclaré à son tour Ambroise Oyongo, lui-même auteur d'une performance inspirée. On a grandi [samedi] avec ce carton rouge qu'on a reçu. On est restés forts, on a continué jusqu'à la fin et on a su saisir notre chance pour marquer. Je salue les efforts de tout le monde. »

Dans le contexte, l'Impact s'est surtout attelé à bien défendre en mettant de la densité dans l'axe. Dans les circonstances, un point aurait été un bon résultat, mais Piatti a le don de faire pencher la balance quand la situation semble compliquée. Combien de matchs a-t-il fait basculer par ses exploits individuels ? Cette fois, c'est une frappe croisée du pied gauche qui a enflammé le banc de l'Impact (73e).

Moins d'une heure pour Drogba

Après cette séquence de trois matchs en huit jours, l'Impact profitera maintenant d'une pause de match jusqu'au 7 septembre. Pour certains joueurs, comme Didier Drogba, cette parenthèse ne sera pas un luxe. L'Ivoirien de 38 ans semblait particulièrement diminué, samedi, et a, en plusieurs occasions, dû recevoir des soins sur le terrain. Il a cédé sa place à Matteo Mancosu (52e). « Avant de sortir, il y a eu un coup franc de Laurent [Ciman] qui était un peu long. Didier a essayé de le prendre et il a peut-être un peu étiré sa cuisse, a révélé Biello. On l'évaluera et on verra l'étendue de la blessure. »

Photo USA Today Sports