Il n'est jamais trop tard pour revoir une formule qui ne donne pas entière satisfaction. Avec neuf rencontres à disputer, l'Impact a, par exemple, encore des choix à faire parmi les milieux extérieurs du 4-2-3-1. En défense centrale, par contre, le verdict nul contre D.C. United (1 à 1) a fourni de bonnes réponses après quelques matchs plus difficiles.

Le but égalisateur d'Hassoun Camara sort évidemment du lot, mais son retour aux côtés de Laurent Ciman a soulagé l'ensemble du secteur défensif. Suffisamment, en tout cas, pour que Mauro Biello revoie la hiérarchie qui comprend aussi Wandrille Lefèvre et Victor Cabrera, en décalage par rapport aux promesses de 2015.

«Ils ont très bien fait contre D.C. United. C'est le binôme qui m'intéresse le plus au niveau de la complémentarité, assure l'entraîneur montréalais. Hassoun a une qualité de leadership qui lui permet d'organiser les choses. Il est aussi très calme avec le ballon, et ça nous aide quand les autres équipes cherchent à empêcher Laurent de relancer. Il ne faut pas oublier que sa position naturelle est en défense centrale.»

Dans ce mariage qui dure depuis la saison 2011, le poste de Camara a souvent été un sujet de discussion. On l'a aperçu en tant que milieu défensif lors de ses premiers mois en sol québécois, avant qu'il recule d'un cran. Depuis, il fait la navette entre le couloir droit et l'axe au gré des matchs et des contextes.

«Je m'éclate à droite et je suis content quand le coach me donne la liberté de monter. Mais c'est aussi le cas dans l'axe, répète-t-il. Ces temps-ci, on avait pas mal besoin de leadership et de retrouver un peu de cohésion. Cela a entraîné des discussions avec mes coéquipiers et l'entraîneur, puis je devais prendre mes responsabilités de leader.»

«Cette année, je me sens vraiment bien. J'ai la confiance et j'ai travaillé fort dans les moments où les choses étaient plus difficiles.»

Chez l'Impact, il n'y a pas de plus beau retour que celui de Camara en 2016. Le Parisien avait collectionné les blessures la saison dernière, étant limité à 478 minutes en 9 matchs. Au cours de l'hiver, et avant de retrouver le personnel de l'Impact, il a pris les grands moyens pour s'élever à des hauteurs plus grandes.

«Didier [Drogba] m'a mis en relation avec son physiothérapeute, Stéphane Renaud. Il travaille sur plein d'aspects, que ce soit physiologique, mais aussi mental. Il m'a fait comprendre qu'il fallait que je réalise quel joueur je pouvais être. Je devais arrêter de m'enfermer dans un registre alors que j'avais tout pour m'exprimer et être l'un des meilleurs joueurs de la ligue. Je suis prêt à le montrer tous les samedis, à m'émanciper et à assumer le fait de vouloir être le meilleur. Ça se passe très bien même si ça peut être encore mieux.»

Renseignement pris auprès de Biello, son numéro 6 a effectivement pris du volume au sein d'un groupe qui compte aussi sur une belle brochette de vétérans.

«Dans le vestiaire, on l'entend beaucoup. C'est le gars qui a peut-être la plus grande voix. Cela amène de la confiance dans son jeu. Tout le monde le respecte car c'est quelqu'un qui veut tout donner pour l'équipe. Ça se transmet aux autres.»



Crépeau avec la sélection canadienne

Maxime Crépeau rejoindra dimanche la sélection canadienne en vue des deux matchs cruciaux contre le Honduras et le Salvador dans le cadre des qualifications pour la Coupe du monde 2018. Le jeune gardien de l'Impact ne détesterait pas avoir quelques minutes de jeu, même si Milan Borjan et Kenny Stamatopoulos sont des habitués de ce type de matchs. 

«C'est mon objectif même si, selon moi, ils vont surtout y aller avec l'expérience, convient-il. Une fois là-bas, je vais tout faire pour gagner ma place à travers les entraînements. Pendant ces séances, je veux être le meilleur pour envoyer un message au personnel d'entraîneurs.»

Le Canada espère terminer à la deuxième place de son groupe et ainsi se qualifier pour le dernière tour. Malgré un match difficile au Honduras, Crépeau croit que les Rouges peuvent finalement franchir ce pas. 

«On veut tous aller en Russie, c'est l'objectif ultime. On sait très bien qu'on est capables d'aller plus loin que cette phase de groupe. C'est ce qu'on veut montrer au pays entier et au monde entier.

«On a un bon groupe. Même si on n'a pas l'occasion de beaucoup s'entraîner ensemble, on a beaucoup de rencontres, là-bas, pour être sur la même longueur d'onde. On reçoit aussi des courriels sur ce que l'entraîneur national veut. Je sais déjà quel sera mon rôle, ce qu'il veut sur les coups de pied arrêtés, dans le jeu ou comment je dois gérer la défense.»

Photo Olivier Jean, La Presse

Maxime Crépeau