Lors de sa première visite en Amérique du sud comme président de la FIFA, Gianni Infantino a loué les efforts de transparence entrepris dans cette région dont les instances ont été décimées par les affaires de corruption.

«Il est nécessaire que les réformes menées à la FIFA s'appliquent à la CONMEBOL (...). La CONMEBOL a fait jusqu'ici ce qu'elle devait faire. Je crois que très bientôt on va applaudir la gestion d'Alejandro Dominguez à la tête» de la Confédération sud-américaine de soccer (CONMEBOL), a déclaré lors d'une conférence de presse le nouveau patron du soccer mondial.

En promettant une rupture avec les méthodes corrompues de ses prédécesseurs, le Paraguayen Alejandro Dominguez a été élu il y a deux mois président de la CONMEBOL, qui fête cette année ses 100 ans.

M. Dominguez a pour sa part répété lundi que «toutes les mesures nécessaires seraient prises pour que les pratiques du passé n'aient plus cours».

«Nous sommes sous forte pression, a-t-il reconnu, mais c'est une pression saine que nous nous imposons, pour montrer les fruits du changement.»

La CONMEBOL et la CONCACAF (Amérique du nord, centrale et Caraïbes) sont les deux confédérations les plus touchées par le vaste scandale de corruption qui ébranle les instances du soccer, depuis la vague d'arrestation de mai 2015 à Zurich.

1,4 milliard pour le développement 

Les trois derniers présidents de la CONMEBOL - Nicolas Leoz (1986-2013), Eugenio Figueredo (2013-2014) et Juan Angel Napout (2014-2015) - sont mis en cause dans l'enquête pour corruption de la justice américaine.

Gianni Infantino a également annoncé que la FIFA allait investir 1,4 milliard de dollars dans le développement du soccer.

Lundi, M. Infantino a été reçu par le président du Paraguay, Horacio Cartes, ancien dirigeant de la fédération paraguayenne et président de 2001 à 2012 du club Libertad d'Asuncion, un des plus importants du pays.

Durant sa présidence, il a rebaptisé le stade de Libertad «Estadio Nicolas Leoz», du nom du dirigeant actuellement en résidence surveillée à Asuncion, dont les États-Unis réclament l'extradition.

Figueredo se trouve en prison depuis mai 2015 et son interpellation en Suisse. Il a depuis été extradé en Uruguay, où il est actuellement détenu. Napout est lui en résidence surveillée aux États-Unis, après avoir accepté son extradition.

Ils sont soupçonnés d'avoir perçu des pots-de-vin de la part d'entreprises ayant acheté à la CONMEBOL les droits de diffusion des grandes compétitions sud-américaines.

Après le Paraguay, le nouveau patron du soccer mondial s'envolera pour l'Uruguay, la Bolivie et la Colombie.

Lors du scrutin du 26 février pour prendre le contrôle de la FIFA, Infantino, proche de Michel Platini, a rallié les suffrages des dix présidents des fédérations sud-américaines. Un soutien symbolique, car l'Amérique du Sud pèse cinq fois moins que l'Afrique ou l'Asie en termes de voix.

En mai, Infantino retournera en Amérique latine pour participer au congrès de la FIFA, des 12 et 13 mai à Mexico.

L'Uruguay et l'Argentine sont candidats à l'organisation du Mondial-2030, 100 ans après la première Coupe du monde de soccer, organisée et remportée par l'Uruguay en 1930.

Interrogé sur les chances de cette candidature, le président de la FIFA a répondu que ce sont «les 209 fédérations qui voteront pour que le Mondial 2030 retourne ou pas en Amérique du sud».

La CONMEBOL et la CONCACAF organisent conjointement en juin aux États-Unis une Copa America du centenaire rassemblant 16 équipes, dont le Mexique, les États-Unis et le Costa Rica en plus des 10 pays sud-américains habituels.