Sitôt revenu à Montréal, Didier Drogba serait-il déjà sur le point de quitter temporairement l'Impact afin de s'entraîner avec le Miami FC (NASL) d'Alessandro Nesta, au cours du prochain mois?

C'est ce qu'a avancé RDS, mercredi soir, en précisant que le joueur désigné songerait à s'entraîner sur la pelouse naturelle floridienne plutôt que sur la surface artificielle du Stade olympique. En milieu de soirée, le dénouement ne semblait pas définitif, a-t-on précisé à La Presse+, mais la situation pourrait évoluer au cours des prochaines heures. Le principal intéressé devrait donner davantage de détails lors d'un point de presse, jeudi midi, après l'entraînement.

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L'hypothèse de voir Drogba sous des cieux plus cléments ne ferait en tout cas que confirmer la tendance qui se dégage du discours de l'Impact. Parce que quatre des cinq premiers matchs se joueront sur du synthétique et que l'Impact fera trois longs déplacements, il était déjà certain que le numéro 11 allait jouer un rôle mineur en début de saison. Si l'on pousse la logique jusqu'au bout, Drogba ne devrait pas revêtir le maillot bleu avant le 16 avril, à Chicago, ou le 23 avril, date du match d'ouverture au stade Saputo, contre le Toronto FC.

«Le synthétique, ce n'est pas quelque chose avec lequel il est à l'aise. On veut faire attention, surtout qu'il n'est pas encore à 100%. On ne veut pas le mettre tout de suite sur du synthétique et risquer de le perdre pour un mois», avait expliqué Mauro Biello, mardi.

«Avec le synthétique, on doit gérer son cas et celui des autres joueurs plus âgés, mais il y a 34 matchs dans une saison. Un championnat ne se gagne pas au mois de mars», avait ajouté Adam Braz un peu plus tard, en entrevue. En d'autres termes, l'Impact estime qu'il vaut mieux se passer de Drogba, bientôt âgé de 38 ans, durant les premières semaines afin qu'il monte ensuite en puissance au fil de la saison. Mais au-delà de ce régime minceur que le club était prêt à accepter, comment a-t-il accueilli l'idée de voir sa vedette s'entraîner à plus de 2500 kilomètres de distance?

Rappelons que l'Impact et Drogba ont joué au chat et à la souris durant une bonne partie de la saison morte. Muré dans le silence pendant de longues semaines, l'attaquant, à qui il reste une année de contrat en MLS, penchait pour la retraite et un retour à Chelsea dans un rôle d'entraîneur. Après une préparation au Qatar, il a rejoint ses coéquipiers en Floride, trois semaines après le début du camp.

Pour son retour au Québec, l'Ivoirien n'a pas participé aux deux premiers entraînements de la semaine, sur les pelouses synthétiques du Stade olympique et du stade Hébert. Tout en consultant son téléphone à l'occasion, il a subi de longs traitements sur les lignes de touche, mercredi. Officiellement, Drogba soigne une blessure à un genou, conséquence du travail de ses deux premières semaines avec l'équipe, ainsi que du vol retour de Tampa.

Drogba n'est pas le premier joueur à fuir les terrains synthétiques comme la peste ou à démarrer une saison en retard. En un peu plus de quatre saisons «régulières» de MLS, Thierry Henry n'a disputé qu'un seul match sur une telle surface, soit en mars 2013, à Portland. De son côté, David Beckham, alors prêté à l'AC Milan, n'avait rejoint le Galaxy de Los Angeles qu'au mois de juillet lors de la saison 2009.