Le Prince Ali, candidat à la présidence de la FIFA en février, dénonce mardi l'accord oral «totalement irresponsable» passé entre Joseph Blatter, l'ex-président, et Michel Platini, qui souhaite lui succéder, lors d'un entretien à Londres avec des médias britanniques.

«À notre époque, avoir un accord oral, c'est totalement irresponsable», a expliqué le Jordanien de 40 ans en dévoilant son programme de campagne de 23 pages. «Il faut être ouvert et en mesure de rendre des comptes. C'est juste la façon normale de faire des affaires», a-t-il dit.

Le Suisse et le Français ont été suspendus huit ans le 21 décembre par la Commission d'éthique de la FIFA pour le «paiement déloyal» en 2011 d'un reliquat de salaire de 1,8 M EUR (2,7 millions $) versé par le premier au second, sans contrat écrit, pour un travail de conseiller achevé en 2002.

«Ce serait une catastrophe pour l'organisation si les choses n'étaient pas faites de la bonne façon», a poursuivi le Prince Ali, ancien vice-président de la FIFA battu par Blatter lors de la dernière élection présidentielle au printemps 2015. «Après avoir parlé avec différentes fédérations nationales partout dans le monde, tout le monde reconnaît que le moment est incroyablement important pour l'avenir de l'instance», dit-il encore.

«Tout le monde s'accorde à dire qu'en février, c'est notre dernière chance pour faire bien les choses. On ne tient pas à ce que d'ici un à deux ans d'autres scandales éclatent. Mais je suis déterminé à sauver la FIFA, et à le faire de l'intérieur. Beaucoup de gens dans le monde veulent une bonne, une forte et une solide FIFA et j'en fait partie.»

«Si vous êtes désigné président, il faut être responsable pour l'organisation. Je ne veux pas qu'elle atteigne un nouveau niveau d'irresponsabilité ensuite. Malheureusement, j'ai appris de la FIFA et du monde du football que les promesses faites avant sont rarement tenues. Je veux être le catalyseur pour changer tout ça. Je respecterai mes engagements, le football le mérite», a-t-il poursuivi.

Le Prince Ali s'est notamment engagé à fixer une limite de deux mandats de quatre ans pour le président de la FIFA, à publier dans son intégralité le «rapport Garcia» sur les allégations de corruption au sein de l'instance, à rendre public ses comptes et à réglementer les procédures d'attribution des compétitions, notamment en rendant public les votes des membres du comité exécutif. Selon le Prince Ali, ceux-ci ne devraient pas être autorisés à rendre visite aux candidats avant le choix du pays organisateur d'un tournoi.

L'ancien membre de la FIFA Jérôme Champagne, le secrétaire général de l'UEFA Gianni Infantino, l'homme d'affaires sud-africain Tokyo Sexwale et le président de la Confédération asiatique Sheick Salman Bin Ebrahim Al Khalifa sont également candidats à la présidence de la FIFA le 26 février.