Le Bayern Munich passera à l'heure italienne cet été: Carlo Ancelotti, l'homme aux trois triomphes en C1, succèdera sur le banc à l'Espagnol Pep Guardiola, en quête d'un troisième sacre européen personnel pour sa dernière saison en Bavière, a confirmé dimanche le club.

Devenu un « secret de polichinelle » pour la presse allemande, la double annonce a été confirmée par le patron Karl-Heinz Rummenigge d'abord au quotidien Bild avant l'officialisation par le club.

Cette annonce intervient dans un contexte tendu pour les entraîneurs de renom: Jose Mourinho limogé jeudi par Chelsea, Louis van Gaal sur un siège éjectable à Manchester United et Rafael Benitez en situation délicate au Real Madrid.

« Nous sommes reconnaissants envers Guardiola pour tout ce qu'il a donné à notre club depuis 2013. Je suis convaincu que Pep et notre équipe travailleront encore plus intensivement pour atteindre les objectifs sportifs majeurs, simplement parce qu'il est clair maintenant que Pep quittera le Bayern », a commenté Rummenigge.

Avec Carlo Ancelotti, « on a trouvé ce que l'on cherchait », a souligné Rummenigge, se réjouissant de cette « future collaboration » avec un entraineur qui « a connu beaucoup de succès, remportant trois fois la Ligue des champions », « un homme calme, un professionnel qui sait gérer les vedettes et produire un jeu très varié ».

Dans le communiqué, l'Italien de 56 ans s'est déclaré « très honoré d'être l'entraîneur du grand FC Bayern la saison prochaine », six mois après avoir été remercié par le Real Madrid auquel il avait pourtant offert « la Decima » en 2014, son troisième triomphe personnel en C1 après les deux avec l'AC Milan (2003 et 2007).

L'ancien coach du Paris Saint-Germain, dont les talents de diplomate sont réputés sur la planète soccer, viendra donc en Bavière après une année sabbatique, comme Guardiola parti à New York en 2012 après ses quatre glorieuses années à Barcelone.

Rummenigge, comme tous les joueurs du Bayern, ont longtemps espéré et poussé pour une prolongation du contrat initial de trois ans annoncé dans l'allégresse générale à l'été 2013.

Suspense autour de l'avenir de Guardiola

Mais les indices favorables au départ se sont multipliés les dernières semaines. Rummenigge lui-même a fait remarquer que « personne n'est irremplaçable » tandis que le capitaine Philipp Lahm a assuré que « le Bayern aura toujours un grand entraîneur » quoiqu'il arrive.

« Nous voulons tout gagner cette saison, peu importe la durée du contrat de notre entraîneur », a lancé Thomas Müller au micro de Sky, samedi, après la victoire à Hanovre confortant le titre de champion d'Automne.

En termes de résultats, Guardiola a complété d'abord le triplé historique de son prédécesseur Jupp Heynckes avec deux titres nationaux de rang (2014, 2015) et une Coupe d'Allemagne (2014).

Mais les deux aventures en Ligue des champions se sont arrêtées en demi-finales contre le Real d'Ancelotti justement puis Barcelone.

Au-delà des résultats, ce sont les relations avec la direction qui se sont tendues au fil notamment des affaires avec le corps médical, qui ont abouti au renvoi du médecin historique du club.

Certains lui ont aussi reproché une « hispanisation » de l'effectif (Martinez, Alonso, Thiago, Bernat), de fortes dépenses pour un club très conservateur, alors que le Catalan était habitué à une grande indépendance à Barcelone.

À 44 ans, Guardiola peut encore rêver de terminer sur un triplé son aventure bavaroise.

Après, il pourrait prendre la direction de l'Angleterre où il est particulièrement convoité par Manchester City.

« Pep Guardiola travaillera ici [en Angleterre]. Je ne sais pas si ce sera la saison prochaine ou s'il sera quelque part ailleurs, mais un jour il viendra ici. J'espère qu'il aura cette occasion de travailler à Manchester City », a déclaré dimanche Manuel Pellegrini, sous contrat avec le champion d'Angleterre en titre jusqu'en 2017.

Chelsea, où Guus Hiddink va assurer l'intérim jusqu'à l'été depuis l'éviction de Mourinho, et Manchester United, ou van Gaal est sur la sellette, sont aussi des candidats potentiels.

Certains spécialistes en Allemagne n'écartent pas la possibilité d'une nouvelle pause pour le Catalan après celle qu'il s'était octroyée en 2012 après quatre saisons glorieuses à Barcelone.

Cette semaine, le quotidien Bild n'écartait pas non plus la piste de l'équipe nationale du Qatar, pays hôte du Mondial-2022.