Si les séries commençaient, le week-end prochain, on ne connaît pas beaucoup d'équipes qui seraient ravies de croiser le chemin de l'Impact.

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Encore et toujours propulsé par les fulgurances de Didier Drogba, auteur d'un doublé, le onze montréalais a tranquillement défait DC United par la marque de 2 à 0, samedi après-midi, au stade Saputo. En bonne partie grâce aux belles représentations du numéro 11, l'Impact a donc traversé le mois de septembre avec six matchs sans défaite, soit son record dans la MLS.

Sous le regard admiratif de 20 801 spectateurs, Drogba a été fidèle à ses bonnes habitudes montréalaises. Sa technique, sa puissance, son intelligence dans les courses, et bien plus encore, ont coulé DC United dès les premières minutes du match. Pour être précis, 11 minutes lui ont suffi pour inscrire un doublé par le biais d'un magistral coup franc, puis d'une chevauchée au cours de laquelle il s'est froidement débarrassé de Steve Birnbaum. Il a désormais inscrit sept buts en seulement 480 minutes de jeu.

«Il a fait deux buts extraordinaires. C'est un gars qui veut gagner et qui veut tout donner pour l'équipe, a résumé Mauro Biello. On a vu ça avec sa qualité sur les deux buts, puis à la 80e minute, il retourne en défense pour aider son équipe. Ça en dit beaucoup sur un joueur et ça donne beaucoup à l'équipe.» 

Dans le vestiaire où il n'est pas le dernier à faire des blagues, notamment à Patrice Bernier, l'histoire de Drogba est celle d'une intégration rapide et réussie. Sur les terrains de MLS, il n'a pas mis de temps à se mettre en valeur même s'il reconnaît ne pas avoir eu une préparation estivale adéquate.

Sa côte d'amour est énorme auprès du public et il sait l'entretenir par des petits gestes ou déclarations. «Je suis content de mes performances et surtout de mes choix de ville et de club, a lancé l'attaquant après le match tout en vantant les performances d'Evan Bush et de Dilly Duka. [...] On prend du plaisir à progresser ensemble. On a vu que la performance (d'hier) était bien plus solide que celle de mercredi, car on était plus compact et plus agressif. On est content de progresser et de donner du plaisir au public.»

La sortie de Drogba, dans le temps additionnel, s'est accompagnée d'un tonnerre d'applaudissements. L'Impact n'avait plus rien à craindre de son adversaire à ce moment-là. Considérant les difficultés de DC United à trouver un second souffle dans sa saison, on voyait mal, à la base, comment il allait récupérer des deux éclairs de génie de Drogba. Après une énorme occasion de Fabian Espindola, dans la foulée du second but, DC United s'est contenté de frappes lointaines. Le 3-0 a même paru une hypothèse plus probable que le 2-1 puisque les occasions les plus nettes ont été obtenues par Johan Venegas et par Drogba.

«C'est vrai, mais il fallait quand même faire attention. À 2-0, ça donne une soupape de sécurité, mais on aurait aimé le faire le 3-0, a souligné Wandrille Lefèvre. On ne sait jamais ce qui peut arriver sur un ballon dévié ou quelque chose comme ça. Ils en ont eu la possibilité même si ce n'était pas des actions très franches.»

Changement de système

En l'absence de Nacho Piatti - dont le père se porte mieux-, l'Impact s'est tourné vers un schéma tactique déjà entrevu à San Jose. Cette modification permet non seulement à l'Impact d'être moins prévisible, mais aussi de libérer Bernier et Nigel Reo-Coker, tous deux très bons. «Le 4-1-4-1, on l'a déjà utilisé en 2013 et on a eu du succès, a commenté le capitaine. Marco (Donadel) et Nigel sont des gars de qualité et d'expérience. Même si on n'a jamais vraiment joué ensemble, on a trouvé la chimie qu'il fallait. Moi, ça me permet de ne pas trop défendre et d'attaquer un peu plus. Ça a bien été et peut-être que ça peut aider quand Nacho n'est pas là.»

L'Impact amorcera son mois d'octobre, samedi prochain, à Orlando. Face à un adversaire qui s'accroche au mince espoir de participer aux séries, l'Impact espère, quant à lui, poursuivre sur le même rythme. «Il faut toujours regarder vers l'avant et c'est ce qu'on est en train de faire. J'aime la confiance du groupe, son énergie et il faut continuer», a martelé Biello. Avec Drogba, il a un argument solide pour y arriver...