Le «roi» Pelé et l'ex-«galactique» du Real Madrid Raul ont vanté lundi le futur prometteur du soccer à Cuba, où ils sont venus avec le Cosmos de New-York pour célébrer les nouveaux liens entre l'île et les États-Unis.

«Cuba aura très prochainement une équipe en Coupe du monde», a assuré à la presse Pelé, alors que Cuba, 109e au classement FIFA, a disputé sa seule Coupe du monde en France, en 1938... en tant qu'invité.

L'île peut «faire la même chose» que le Venezuela ou même les États-Unis, qui ont su élever leur niveau de compétitivité ces dernières années, a encore affirmé la légende du soccer, qui accompagne son ancien club du Cosmos pour un match amical historique mardi contre la sélection cubaine à La Havane.

La star incontesté du Cosmos est l'Espagnol Raul, meilleur buteur de l'histoire du grand Real Madrid qui a pu mesurer sa popularité lundi matin lors d'une promenade en ville.

«Cela a été pour moi une grande surprise de voir la quantité de gens qui m'ont reconnu, qui m'ont arrêté, qui voulaient faire des photos», a-t-il confié aux journalistes.

De même, il s'est dit étonné de constater que le ballon rond devient très populaire dans un pays surtout réputé pour sa passion pour le baseball, la boxe ou le volley-ball.

Ici «il y a beaucoup de gens qui supportent le Real Madrid, beaucoup aussi qui supportent Barcelone (...) C'est un pays qui vit le soccer avec passion, qui suit surtout la Liga espagnole avec grand intérêt», a déclaré l'attaquant de 37 ans venu du club qatari de al-Sadd l'an dernier.

Des places à 6 cents 

L'équipe du Cosmos, qui évolue en championnat NASL, l'équivalent américain de la 2e division, est arrivée dimanche à La Havane avec un autre joueur phare, le milieu de terrain hispano-brésilien Marcos Senna.

Après l'entraînement, ce dernier était visiblement très heureux de jouer le rôle d'ambassadeur sportif de l'autre côté du détroit de Floride.

«Peu ont ce privilège. Je crois que beaucoup aimeraient être là pour jouer ce match», a confié l'ancien international espagnol (28 sélections).

Il s'agit du premier déplacement d'une équipe professionnelle américaine sur l'île depuis l'annonce déjà historique, en décembre, du rapprochement entre les États-Unis et Cuba après plus de 50 ans d'antagonisme.

Le dernier voyage d'une équipe de soccer américaine à Cuba remonte à 1978. Le Chicago Sting avait alors profité d'une légère détente entre Fidel Castro et l'administration du démocrate Jimmy Carter.

La rencontre de mardi doit se tenir vers 17h00 au stade Pedro Marrero, la principale enceinte de soccer du pays, qui peut accueillir jusqu'à 30 000 spectateurs.

Pour l'occasion, une poignée de panneaux publicitaires ont été disposés autour de la pelouse, du jamais vu depuis la révolution castriste et l'abolition de la publicité et du sport professionnel.

Le prix très «socialiste» des places a été fixé à 1 peso (MN), soit environ 6 cents, dans un pays où le salaire moyen ne dépasse pas 27$ mensuels