Un Mondial alternatif hors FIFA pourrait être organisé en cas d'«accord fort» entre des pays «alliés en Europe», a assuré lundi le secrétaire d'État au Sport du Royaume-Uni John Whittingdale.

«S'il y a bien un moyen sérieux d'organiser une alternative au Mondial existant, ce serait par un accord fort à travers l'Europe», a expliqué le secrétaire d'État, interrogé lundi lors d'une séance de questions au parlement. «Il y a un accord dans ce pays sur le besoin de changement. La chose importante, c'est d'essayer de trouver des alliés en Europe pour se joindre à nous sur ce dossier».

À la tête de l'instance depuis 1998, Sepp Blatter a été réélu président vendredi, deux jours après l'inculpation par la justice américaine de 14 personnes, dont neuf membres ou anciens membres de la FIFA, dans un vaste scandale de corruption.

Les membres de l'UEFA, l'instance européenne, doivent se retrouver samedi à Berlin, en marge de la finale de la Ligue des champions, lors d'une réunion extraordinaire afin de décider de leurs relations futures avec la FIFA.

Même si les plus radicaux de ses membres, comme le Danois Allan Hansen, veulent carrément que l'UEFA quitte la FIFA, son président Michel Platini n'y est pas favorable et le souhait britannique a peu de chance de se réaliser.

M. Whittingdale a également appelé les commanditaires et partenaires financiers de la FIFA à lui mettre la pression pour accélérer les réformes et précipiter le changement de gouvernance.

«Les commanditaires de la FIFA doivent bien réfléchir pour savoir s'ils veulent être associés avec une organisation si scandaleuse et discréditée. Visa a déjà pris fortement position. D'autres partenaires ont manifesté leur mécontentement et nous aimerions qu'ils aillent plus loin. Ils doivent considérer les dégâts potentiels qu'ils peuvent se faire à eux-mêmes», a ainsi souligné M. Whittingdale en rappelant encore que son pays allait «coopérer avec les enquêtes des autorités suisses et américaines».

«L'exemple de Salt Lake City nous fournit un très bon précédent qui nous montre comment ces choses peuvent être réglées», a-t-il conclu en faisait référence aux JO-2002.

Une enquête a posteriori a révélé que le processus d'attribution des Jeux olympiques à Salt Lake City avait été entaché de nombreuses irrégularités, sur fond de corruption de membres votants du CIO.