Passé le choc de la blessure de Cameron Porter, l'Impact devra rapidement trouver une solution afin d'améliorer son groupe offensif. Malgré la profondeur tant louée par Frank Klopas, la position d'attaquant est encore le talon d'Achille de l'équipe montréalaise. «On a d'autres joueurs dans notre groupe qui peuvent être dangereux et marquer des buts, a répliqué le directeur technique Adam Braz, en entrevue. C'est sûr que l'on peut aussi regarder ailleurs pour voir s'il y a des options intéressantes sur le marché. La chose la plus importante est de ne pas paniquer et de ne pas prendre de décision trop rapide après une blessure.»

En attendant, tous les regards se tournent vers Jack McInerney, qui a déjà confessé quelques torts, hier.

Une transaction

La voie de la transaction est la plus probable, tant les options internes sont trop tendres derrière McInerney qui, lui-même, tarde à convaincre. «Avant même la blessure, je répétais que nous avions besoin d'un autre attaquant », a rappelé Klopas.

« Même s'il a entrepris sa carrière à l'âge de 16-17 ans, Jack est encore un jeune joueur. Nous avons besoin de quelqu'un de plus expérimenté qui peut marquer des buts. Il faut quelqu'un qui nous aide tout de suite, mais aussi à long terme. On ne veut pas nuire à la cohésion du groupe.» Où trouver cet attaquant efficace dans les airs et puissant dont le profil se rapprocherait davantage de celui de Porter que de McInerney?

«Dans la MLS, c'est toujours plus difficile puisque les équipes ne veulent pas perdre leurs meilleurs attaquants, a souligné Braz. C'est également plus compliqué de faire un échange qui est bon pour les deux équipes.»

À cette période de l'année, le marché international ne regorge pas davantage de perles rares, libres de tout contrat et capables d'avoir un réel impact. «Si on ne trouve pas quelque chose avant la fin de la première fenêtre, le 12 mai, on peut attendre l'été», a ajouté Braz.

L'émergence montréalaise de McInerney

De prime abord, McInerney est l'antithèse de Porter avec, en guise de reproche largement répandu, cette impression de ne jamais pousser au maximum. Alors qu'il évolue dans un registre plus individuel, Porter a immédiatement compris qu'il devait travailler en fonction des forces de l'équipe, en milieu de terrain. Mais il ne faut pas oublier que McInerney a déjà connu une saison de 12 buts à l'âge de 21 ans. Pour tenter de retrouver ce niveau et regagner la confiance de ses entraîneurs, il a déjà démarré par un mea-culpa sur ses efforts déployés.

«L'an dernier, il était évident qu'un joueur comme Marco [Di Vaio] allait être titularisé. De mon côté, je devais travailler fort lors des entraînements pour essayer de gagner le plus de minutes de jeu. Cela rejaillissait lors des matchs. Les choses sont différentes actuellement. J'ai abordé la saison en pensant peut-être que j'étais le titulaire. Il est possible que j'aie tenu mon poste pour acquis», a-t-il reconnu.

Dans la foulée, McInerney n'a pas caché sa frustration d'avoir passé autant de temps sur le banc, depuis un mois. «C'est ce qui arrive chaque fois que tu n'es pas sur le terrain, mais j'ai déjà traversé ce type de situation.»

Un changement de système

Il n'est pas question pour l'Impact de modifier son schéma actuel pour associer McInerney à un autre attaquant. La question du profil entre dans le débat: interrogé, vendredi, sur le partenaire idéal dans une telle formation, le numéro 99 avait pointé Porter. Collectivement, l'Impact ne veut également pas se priver d'un milieu de terrain. En d'autres termes, c'est McInerney qui doit s'adapter à l'équipe, et non l'inverse.

«Cela fait un an qu'il est là, qu'il connaît le système et qu'il a appris les tâches de l'attaquant, a jugé Braz. Il est assez intelligent pour faire des bons mouvements et il a eu la chance d'apprendre beaucoup avec Marco. [...] On a bon espoir que, sur le terrain, il va tout faire pour l'équipe et travailler fort.»

Coup dur pour Porter

Porter n'était évidemment pas présent au Stade olympique, hier. Malgré une intervention chirurgicale prévue la semaine prochaine, et une longue convalescence devant lui, le jeune homme conserve une attitude positive, selon Braz.

«C'est dur pour lui. Ce n'est jamais une sensation agréable d'être blessé comme ça, mais son moral est bon. Il comprend que des moments difficiles l'attendent, mais c'est quelqu'un avec une force mentale. Il va tout faire pour revenir à 100%.»

Et ce ne sera pas avant 2016...