Il suffit parfois d'un petit coup de pouce du destin pour marquer l'histoire et se lancer dans une épopée inattendue en Ligue des champions. L'Impact accueille Alajuelense, ce soir, en demi-finale aller, porté par le souffle de sa fin de match miraculeuse face à Pachuca.

En regardant dans le rétroviseur un peu plus longtemps, on peut aussi y retrouver une qualification in extremis en demi-finale du Championnat canadien, contre le FC Edmonton, ainsi qu'une série de courtes victoires en phase de groupe.

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Malgré cette succession d'émotions, celles du 3 mars en tête des palmarès, l'Impact a rapidement tourné la page pour se concentrer sur son nouvel adversaire costaricain. Il ne vient pas d'un championnat aussi coté que celui du Mexique, mais il peut tout de même s'appuyer sur une présence en demi-finale de la Ligue des champions, l'an dernier. Le match retour promet aussi d'avoir lieu dans une enceinte bien plus hostile qu'à Pachuca.

«Nous avons éliminé une très bonne équipe, mais cela appartient au passé, a tranché l'entraîneur de l'Impact, Frank Klopas, à propos des dernières semaines et du but de Cameron Porter. Nous affrontons un nouvel adversaire qui, selon moi, est meilleur que Pachuca. C'est un défi différent, même si le dernier match nous donne beaucoup de confiance en nous et nous rend plus forts.»

C'est sans doute vrai sur le plan mental, mais qu'en sera-t-il du jeu proposé? Malgré sa qualification dans le dernier carré, certains doutes collectifs et individuels n'ont pas été dissipés.

Au chapitre offensif, on imagine mal un bon début de saison montréalais, et une présence en finale de la Ligue des champions, sans un apport accru de Nacho Piatti et de Jack McInerney.

«Trois buts en trois matchs, les choses pourraient être pires, a répliqué Dilly Duka sur la performance offensive. Cette équipe est très différente par rapport aux saisons précédentes parce qu'il y a beaucoup de joueurs talentueux dans le tiers offensif. On ne dépend pas d'un seul joueur pour marquer, on va se répartir la tâche, cette saison. C'est ce qui nous rend spéciaux et dangereux, puisque les adversaires ne sauront pas d'où les buts peuvent venir.»

Des changements?

Difficile d'évaluer si Klopas apportera plusieurs changements au onze qui a tenu tête à Pachuca. Si Dominic Oduro devrait prendre la place de Justin Mapp, il reste à voir si l'entraîneur montréalais changera son fusil d'épaule chez les milieux défensifs. Alors que la non-utilisation de Patrice Bernier devient une épine dans le pied de Klopas, le tandem Marco Donadel-Nigel Reo-Coker n'a pas encore donné les résultats escomptés.

«Quand le monde voit le match, c'est normal qu'ils se disent: "Ils ont raté beaucoup de leurs passes." Mais il faut comprendre que dans un match comme à Pachuca, ce sont les deux joueurs qui courent le plus, a défendu Mauro Biello. C'est normal, dans ce cas, de perdre un peu plus de ballons. Mais ils ont toujours été en bonne position de couvrir ou de regagner des ballons. Le rythme va venir, mais on est très contents de leur positionnement et de leur couverture.»

Ce match contre Alajuelense pousse également l'Impact à chercher le bon équilibre entre une attaque plus entreprenante qu'au tour précédent et un bloc défensif étanche. Malgré un secteur de jeu nettement amélioré par rapport à 2014, les premières minutes de la saison ont trop souvent été ponctuées d'erreurs coûteuses.

Laurent Ciman n'a pas oublié le penalty qui aurait pu être synonyme d'élimination contre Pachuca. «On doit être agressifs à chaque match, mais c'est sûr que l'on part dans l'idée de ne pas prendre de but, a résumé le défenseur belge. J'espère que cela va enfin arriver, car on a pris des buts complètement évitables contre Pachuca et D.C. United. On a bien travaillé pendant la semaine et on a hâte de montrer le résultat [ce soir].»

Klopas suspendu

Conséquence de son expulsion en quart de finale, Klopas sera perché dans les hauteurs du Stade olympique plutôt que sur le banc, ce soir. L'entraîneur montréalais ne pourra pas entrer en contact avec les joueurs ou ses adjoints, à partir de 18h30. Pour la deuxième fois de la compétition, la gestion du match sera donc confiée à Biello.

Plus de 30 000 spectateurs sont attendus pour ce match.