L'attaquant du Paris SG Zlatan Ibrahimovic a présenté ses excuses dans un communiqué transmis à l'AFP après avoir dérapé à la fin du match perdu à Bordeaux (3-2) et avoir parlé d'«un pays de merde», dimanche.

«Je tiens à m'excuser si des personnes se sont senties offensées», a notamment écrit le Suédois.

«Je tenais à préciser que mes propos ne visaient ni la France ni les Français, a-t-il ajouté. J'ai parlé de football et non d'autre chose. J'ai perdu le match et je l'accepte, mais je n'accepte pas quand l'arbitre ne suit pas les règles. Ce n'est pas la première fois que cela se produit. Je me suis exprimé sous le coup de l'énervement et tout le monde sait qu'à ce moment-là, les mots peuvent dépasser la pensée.»

«La déception d'Ibrahimovic ne justifie pas ses propos insultants vis-à-vis de l'arbitre et du pays qui l'accueille. Il devra s'en excuser», a ainsi écrit sur Twitter le ministre des Sports Patrick Kanner.

Les excuses d'Ibrahimovic interviennent après une séquence filmée diffusée par Infosport+ où l'on voit le Suédois se diriger très énervé vers les vestiaires à l'issue du revers des Parisiens. Torse nu et un maillot à la main, Ibra affirme en anglais: «En 15 ans, je n'ai jamais vu un tel arbitre. Dans ce pays de merde. Ce pays ne mérite pas le PSG. Nous sommes trop bons pour ce pays».

Quatre jours après son exploit à Chelsea, le PSG a très mal négocié son retour à l'ordinaire de la L1 en s'inclinant à Bordeaux. Méconnaissables par rapport à leur prestation en 8e de finale retour de Ligue des champions (2-2 a.p. à Londres) et visiblement fatigués par les efforts fournis jusqu'au bout de la prolongation, les Parisiens laissent ainsi la main au leader lyonnais et à Marseille (3e), opposés en soirée dans le choc de la 29e journée au stade Vélodrome.

Ibrahimovic a lui réussi un doublé à Bordeaux, insuffisant pour éviter la défaite, mais s'est quelque peu racheté sur le plan personnel après son exclusion rapide à Stamford Bridge face à Chelsea.

Mégalo

La sortie d'Ibra à Bordeaux traduit en tout cas un gros malaise alors que son rendement est beaucoup moins important par rapport à ses deux premiers exercices parisiens conclus avec le titre de meilleur buteur de D1.

Absent des terrains pendant sept semaines à cause d'une talalgie, il a repris la compétition début novembre et affiche un bilan contrasté de 14 buts en championnat, loin des 23 réalisations du Lyonnais Alexandre Lacazette.

Le dérapage de dimanche s'inscrit dans une longue liste de déclarations tapageuses, à tendance mégalomaniaques, qui ont fait la légende du joueur le mieux rémunéré de Ligue 1 (près de 14 millions d'euros annuels) depuis son arrivée en 2012 à Paris.

Lors de sa première conférence de presse juste après la signature de son contrat, il avait affirmé en forme de défi: «Je ne connais pas la Ligue 1, mais la Ligue 1 me connaît».

En mars 2013 après une victoire face à Nancy accueillie par les sifflets du Parc des Princes, il avait eu des mots durs à l'encontre du public de la capitale: «Ils en demandent beaucoup. C'est étrange au regard de ce qu'ils avaient par le passé. Parce qu'avant, ils n'avaient rien.»

En décembre 2014, il s'était senti vexé de ne pas être désigné meilleur sportif de l'histoire en Suède à la place de l'ancien joueur de tennis Bjorn Borg. «Deuxième, c'est comme être dernier. Sans manquer de respect aux autres, je devrais occuper à moi seul les cinq premières places de ce classement», avait-il regretté.