S'il est vrai que certains joueurs de l'Impact auraient souhaité jouer, ce week-end, afin de continuer à peaufiner leurs automatismes, Nacho Piatti est plutôt satisfait d'avoir un peu de repos. Opéré au genou gauche en novembre dernier, le numéro 10 argentin profite d'un menu allégé avant le match aller de la demi-finale de Ligue des champions face à Alajuelense. «On a un peu de temps avant le match et il faut toujours composer avec la blessure avec laquelle il a démarré le camp, a expliqué Mauro Biello. Il a aussi encaissé quelques coups durant les matchs contre Pachuca et on voulait lui donner du repos pour qu'il se rétablisse. C'est le moment idéal.»

Piatti a répété qu'il n'était plus gêné par la blessure qui avait mis un terme à sa dernière campagne, après seulement six matchs de championnat. Ce petit échantillon lui avait tout de même permis de s'affirmer instantanément comme le leader technique tant recherché.

En ce tout début de saison 2015, non seulement Piatti cherche son rythme, mais aussi il doit composer avec une surveillance accrue des adversaires. «Les équipes savent quels adversaires peuvent les mettre à mal. Particulièrement, contre D.C. United, j'avais toujours un adversaire devant moi. Cela a contribué à ce que j'aie une partie un peu plus calme que d'habitude», a raconté Piatti par le truchement d'un interprète.

En d'autres termes, il ne bénéficie plus des largesses auxquelles il a eu droit après son arrivée dans la ligue. Son nom figure aujourd'hui en gros sur le tableau de l'équipe adverse, illustre Biello. «Comme tous les grands joueurs, il doit s'adapter, car les équipes adverses ne vont pas te donner cet espace, ajoute l'adjoint de Frank Klopas. C'est un excellent joueur et je suis persuadé qu'il va s'en sortir. Ce n'est pas la première fois qu'une équipe va essayer de le priver d'espace.»

L'autre défi de Piatti sera de tisser une bonne entente avec Jack McInerney, ce qui n'a pas encore été apparent depuis l'été dernier. D'un point de vue collectif, il n'est pas vraiment inquiet de la perte, à long terme, de Justin Mapp. «C'est certain que Justin était un élément important. Mais il y a d'autres joueurs qui vont réussir à prendre sa place. C'est déjà positif de voir qu'[Andrés] Romero va bientôt revenir.»

Un capitaine patient

Patrice Bernier, quant à lui, disputera-t-il ses premières minutes de la saison, la semaine prochaine, contre Alajuelense? La séance d'entraînement, hier matin, n'a pas été de nature à dissiper les doutes. Lors d'une opposition à 11 contre 11, Klopas a fait jouer les titulaires aux côtés des remplaçants au sein des deux alignements. «J'ai toujours hâte de jouer. J'ai 35 ans, mais je vis comme si j'en avais 20 et que je commençais [ma carrière], a déclaré Bernier. Je me sens très bien, je suis à l'aise et très zen. J'essaie juste de m'amuser pour les deux ou trois prochaines années. Je ne me laisse pas atteindre.» Jack McInerney, légèrement blessé au talon, n'a pas participé à la séance. Eric Miller, quant à lui, a mis un terme à sa séance après avoir ressenti une douleur en arrière de la cuisse droite. Romero s'est encore contenté de petits exercices en marge du groupe.

Pas de changement tactique

Si l'Impact planche encore sur son animation offensive, il est déjà certain que le cadre tactique, lui, n'évoluera pas contre Alajuelense. La perte de Mapp et la difficulté dans les derniers mètres, à Washington, n'ont pas poussé les entraîneurs à envisager un schéma à deux attaquants. «Nos ailiers, l'attaquant et même Piatti sont plus habiles dans un système comme celui-là, a estimé Biello. En 4-4-2, en milieu de terrain, tu as aussi besoin de joueurs qui peuvent couvrir beaucoup de terrain. Quand on change de système, on ne doit pas seulement penser aux joueurs offensifs.» Il reste tout de même à voir si McInerney peut réellement s'épanouir, à long terme, sans un autre attaquant à ses côtés.

Douloureux souvenir

La luxation et la fracture du coude subies par Justin Mapp, samedi, ont éveillé de douloureux souvenirs chez Biello. L'entraîneur adjoint de l'Impact avait été victime d'une blessure quasi identique, en août 2007, à Vancouver. «Les mêmes réactions se sont produites avec des joueurs qui grimaçaient, le thérapeute qui fait «Oh, my God!» et le docteur qui dit: «Je ne touche pas à ça»», a-t-il expliqué. Dans son malheur, Biello a eu plus de chance que Mapp, puisqu'une chirurgie n'a pas été nécessaire. Son absence n'a duré qu'un mois. «Cela m'a pris au moins deux mois pour me remettre, a-t-il précisé. Ce n'était pas mental, mais quand on joue, on se sert de son bras, et ce n'était pas facile avec une attelle. Tu ne peux pas aller au contact.»