Alors que se profilait une première grève dans la MLS et que la participation de l'Impact aux demi-finales de la Ligue des champions était donc compromise, les inquiétudes se sont dissipées, mercredi soir. Les représentants de la ligue et l'Association des joueurs (MLSPU) se sont finalement entendus sur les principes d'une nouvelle convention collective de cinq ans.

Les longues négociations ont notamment débouché sur l'octroi d'une certaine forme d'autonomie. Selon différentes sources, les joueurs de plus 28 ans ayant disputé au moins huit saisons dans la MLS seront libres de choisir leur club. La hausse de salaire à laquelle ils auront droit en changeant de maillot sera toutefois plafonnée.

En outre, le salaire minimum passe à 60 000 $, alors que certains athlètes ne touchaient que 36 500 $, en 2014. En conséquence, la MLS a également accepté de rehausser le plafond salarial, qui était fixé à 3,1 millions par équipe, l'an dernier.

Du point de vue des Montréalais, cette entente signifie que les hommes de Frank Klopas affronteront bel et bien DC United, samedi après-midi, lors du premier match de la saison régulière. Surtout, elle permettra à l'Impact de disputer la demi-finale de la Ligue des champions, fort probablement le 18 mars, face à Alajuelense ou D.C. United.

Une grève aurait aussi freiné le bel élan populaire qu'a imprimé sa qualification aux dépens de Pachuca, mardi soir. Mais les différents intervenants consultés, mercredi après-midi, ne semblaient pas particulièrement préoccupés par la menace d'un conflit. Ils n'avaient même pas envisagé la possibilité de déroger à leur routine sportive et administrative, au cours des prochains jours. Ainsi, on a planifié comme si de rien n'était le déplacement, demain après-midi, vers Washington, et les démarches en prévision de la demi-finale en Ligue des champions. «On est déjà dans un mode préparation pour que les gens puissent se procurer des billets le plus rapidement possible. On n'a pas ralenti jusqu'à maintenant», a précisé le vice-président exécutif aux opérations soccer, Richard Legendre.

Autonomie accrue

En négociant cette convention collective, l'Association des joueurs espérait obtenir pour ses membres le droit à une autonomie accrue. La semaine dernière, Patrice Bernier évoquait, en entrevue avec La Presse, un statut de joueur autonome passé un «certain âge» et un «certain nombre d'années de service». C'est de fait le chemin qu'a emprunté la MLS pour éviter le premier arrêt de travail de son histoire. Auparavant, un joueur, quel que soit son âge, n'était pas libre de choisir sa prochaine destination au terme de son contrat ou si l'option n'est pas levée.

Ce gain tranche avec la position historique de la MLS, qui a toujours refusé d'envisager un tel scénario. En 2010, le commissaire Don Garber expliquait que la structure unique de la ligue, qui gère elle-même les contrats, empêchait toute lutte entre les clubs et, donc, la création d'un marché autonome. Il y a cinq ans, lors du dernier renouvellement de la convention collective, la MLS n'avait pas plié, mais avait fait quelques concessions en matière de salaires ou de contrats garantis. Elle avait aussi créé le repêchage des joueurs disponibles, qui se déroule à la fin de chaque saison.

Rappelons qu'en 2010, les deux parties s'étaient entendues cinq jours avant le début de la saison. Cette fois, ce n'est qu'à 48 heures d'un premier duel, celui entre le Galaxy de Los Angeles et le Fire de Chicago, que les différents protagonistes ont pu pousser un soupir de soulagement. La 20e saison de la MLS sera placée sous le signe de la nouveauté puisque deux équipes, à Orlando et New York, feront leurs débuts dans le circuit, ce week-end.