Les contrecoups du désir de la FIFA de disputer la Coupe du monde 2022 au Qatar en fin d'année ont été ressentis de l'Europe jusqu'à l'Afrique, mercredi.

Le secrétaire général de la FIFA, Jérôme Valcke, a rejeté les demandes des riches clubs européens, qui exigeaient compensations pour les dérangements causés à leur calendrier et il a refusé de s'excuser pour les nouvelles dates du tournoi, qui a été déplacé en novembre et décembre afin d'éviter le très chaud été qatari.

Mais d'éviter l'été du Qatar signifie également un report de la Coupe d'Afrique des nations 2023, déplacée de janvier à juin, tout près de la mousson en Guinée, le pays hôte.

«Ce n'est pas parfait, nous en sommes conscients, a déclaré Valcke au sujet du déplacement du Mondial. Nous faisons tous des concessions.»

Valcke a insisté que les clubs européens jouant dans les meilleures ligues d'Europe, qui devront suspendre leurs activités pendant plusieurs semaines, ne seront pas compensés.

«Il n'y aura pas de compensation, a déclaré Valcke 24 heures après que le groupe de travail de la FIFA eut recommandé le changement de dates. Nous ne faisons rien qui détruise le soccer. Le soccer mondial a sept ans pour se réorganiser en vue de cette Coupe du monde.»

Cette compensation avait été exigée mardi, par Karl-Heinz Rummenigge, président de l'Association des clubs européens (ECA) et du Bayern Munich, qui a déclaré que ses membres n'avaient pas à défrayer le coût de ces dérangements.

«Je ne crois absolument pas avoir à m'excuser», a signalé Valcke, qui fait partie des négociations - interrompues - avec l'ECA en vue d'un nouveau contrat de travail, expiré depuis la conclusion de la Coupe du monde 2014.

L'un des points de ces négociations est le montant que doivent recevoir les clubs afin de libérer leurs joueurs pour les Coupes du monde de 2018 et 2022. L'an dernier, la FIFA a distribué 70 millions US pour le tournoi brésilien.

La seule concession faite aux clubs a été de réduire le calendrier du Mondial de 32 à 28 jours.

L'UEFA approuve

Qui plus est, Valcke a noté au passage l'appui de l'UEFA à ce que la finale de cette Coupe du monde soit disputée le vendredi, 23 décembre. Cet appui de l'UEFA ne fera qu'accentuer les tensions entre la fédération européenne et ses membres britanniques, fâchés de voir leur traditionnel calendrier des Fêtes de fin d'année menacé par le Mondial.

Depuis 1970, toutes les finales des Coupes du monde ont été jouées un dimanche. Le dimanche 18 décembre représente encore une option pour le Mondial 2022. Les dates officielles du tournoi seront dévoilées le mois prochain.

L'UEFA a admis avoir appuyé la proposition d'une finale le vendredi une fois que sa proposition initiale - de jouer le Mondial en janvier - avait été rejetée.

Une poursuite évitée

Il semble bien qu'une éventuelle poursuite en raison de ce changement de dates ait été évitée.

Valcke a admis que l'octroi des droits de télévision pour le Mondial 2026 au réseau américain Fox a évité une possible poursuite de la part de la chaîne, qui est engagée envers la NFL et la NCAA en novembre et décembre.

L'entente inattendue avec Fox lui a permis de prolonger son entente, qui couvrait les tournois de 2018 et 2022, paraphée pour 425 millions il y a trois ans, alors que la FIFA vendait encore un Mondial en juin et juillet pour le Qatar.

«Nous avons fait ce que nous devions afin de protéger la FIFA et la Coupe du monde sans enfreindre aucune loi internationale», a indiqué Valcke.

Quant à la Coupe d'Afrique des nations 2023, la Confédération africaine a accepté de déplacer le tournoi en juin. Valcke a admis que ce dernier changement de dates se veut une concession aux clubs - surtout européens -, qui ne souhaitaient pas perdre leurs meilleurs joueurs pour deux tournois consécutifs.