Il était écrit dans le ciel qu'Enzo Concina reviendrait un jour à Montréal. Malgré les années, il n'a jamais oublié son premier séjour, en 1994, dans le rôle d'un défenseur central expérimenté. Cette fois, c'est en se retrouvant de l'autre côté du miroir que le nouvel entraîneur adjoint tentera d'aider la défense du club.

Loyauté

Concina n'a passé que 5 mois sous les couleurs de l'Impact, mais il n'a jamais rompu le lien qui l'unissait avec certains de ses membres. «Enzo, c'était mon coloc, dit en souriant Mauro Biello. J'ai beaucoup appris avec lui.» Depuis l'Italie, où il est devenu vendeur avant de retrouver l'ambiance des stades, en 2010, Concina n'a donc pas oublié les Biello, De Santis ou Saputo.

Voilà pourquoi il a trouvé un peu étrange de se joindre à D.C. United, l'an dernier. Après son départ de Naples pour l'Inter Milan, les circonstances l'y ont un peu contraint, reconnaît-il. «Dans ma tête, je me disais que si je devais rejoindre un jour la MLS, ce serait l'Impact que j'appellerais en premier. Mais j'ai abouti à Washington parce que le président de l'Inter est aussi impliqué avec D.C. United.»

Une fois son contrat avec D.C. United terminé, en décembre, le retour de Concina à Montréal était une évidence. «Il n'y a pas eu de grandes discussions, confirme-t-il. C'était tout naturel.»

Expérience

Avant de devenir dépisteur avec l'Inter Milan et de prendre le chemin de Washington, Concina a été l'adjoint de Walter Mazzarri pendant 3 saisons à Naples (2010-2013). Il a alors pu goûter aux soirées européennes et aux premières places de la Serie A. Avec un intérêt tout particulier pour la défense. «Peu importe le club où je suis allé, on s'est toujours distingué par notre bonne défense. À Naples, on avait l'une des meilleures équipes, et c'était la même chose avec D.C., l'an dernier. Si tu travailles sur quelque chose, que tu sais ce que tu fais et que tu mets en place le bon système défensif, cela marche. Et j'ai vu les résultats depuis 5 ans. C'est ce que je vais faire ici.»

La situation montréalaise se rapproche surtout de celle de D.C. United, l'an dernier. En l'espace de quelques mois, le club de Washington a changé son quatuor et revu sa méthode défensive sous l'impulsion de Concina. Avec un dénouement intéressant: le nombre de buts encaissés est passé de 59 en 2013 à 37 en 2014. «Je vois du potentiel ici, assure celui qui a grandi en Ontario. Cela ne fait que quelques jours que je suis ici, mais j'aime ce que je vois. Je suis sûr que nous avons les joueurs pour améliorer cette phase de jeu.»

Respect

Concina n'entre pas dans les détails sur les nombreuses limites défensives affichées par l'Impact en 2014. En privé, il a pointé, à Biello, les relâchements individuels et les problèmes d'équilibre à la perte du ballon. Son jugement collectif, plus positif, est basé sur les 3 affrontements entre l'Impact et D.C. United. «J'ai été impressionné. Quand ils nous ont affrontés à Washington [le 17 mai], ils avaient l'initiative du jeu. Cela allait mal en termes de résultats, mais ils jouaient avec confiance. Dans les mois suivants, je me disais: Comment cette équipe peut-elle faire si mal [au classement]?»

L'arrivée de Concina pourrait être l'un des plus beaux coups de l'Impact cet hiver. Lors des séances d'entraînement, il est bien plus impliqué et généreux en conseils que son prédécesseur Nikos Kounenakis. La plus grande variété des exercices, dans ce camp d'entraînement, n'est également pas une coïncidence. Quant à la relation avec Frank Klopas, elle se met en place à partir d'un grand respect. «On est en train de se connaître, mais évidemment, je respecte l'homme. C'est quelqu'un de super, ce qui est un élément fondamental. Puis, il connaît vraiment le soccer, juge Concina. Je sens que l'on va bien s'entendre, car tout le monde sait ce qu'il a à faire.»