En arrivant devant les médias montréalais, hier après-midi, Marco Di Vaio a d'abord pris le temps de s'excuser pour son très léger retard. Puis, d'une voix assurée et sans la moindre nostalgie, le joueur désigné a fait un tour complet de ce qu'il allait vivre au cours des prochaines heures.

Après une longue carrière entreprise au milieu des années 90 à la Lazio Rome, c'est ici, au stade Saputo, qu'il va effectuer ses adieux au monde professionnel. Dans un match Impact-D.C. United, sans conséquence au classement, Di Vaio sera l'objet de toutes les attentions de la part de ses coéquipiers, de l'organisation, du public et même de vieux compagnons de route. Le scénario parfait pour la sortie du joueur de 38 ans? «Que l'on gagne avec mon but», a lancé, après quelques secondes d'hésitation, celui qui ne vit que par et pour cet instant magique.

Il jure ne pas avoir modifié sa préparation hebdomadaire, même si sa suspension en Ligue des champions l'a obligé à ne pas suivre l'équipe à New York. À côté de ce travail physique habituel, Di Vaio reste très serein mentalement. «Arriver au stade aujourd'hui [hier] en sachant que cela va être la dernière fois, c'est différent. Mais on va chercher à gérer ces émotions», a-t-il toutefois convenu.

Hormis quelques exceptions, la disposition des joueurs, dans le vestiaire montréalais, suit l'ordre croissant des numéros. Ainsi, Patrice Bernier (numéro 8) a côtoyé l'Italien pendant les 30 mois qu'aura duré l'aventure. Di Vaio, le joueur - professionnel de A à Z - tout comme la personne - toujours respectueuse -, va grandement lui manquer. «Lors des dernières semaines, il se préparait encore impeccablement pour les matchs ou les entraînements. Vous ne le saviez pas, mais il y a des fois où il était limite pour jouer, mais il a trouvé des façons d'être apte et de contribuer à l'équipe. Il aurait pu être hautain, comme certains autres, mais il a aidé sur le terrain comme en dehors», a énuméré le capitaine.

D'énormes pancartes «Merci Marco» ont été installées dans les tribunes du stade Saputo. Parmi la foule, Di Vaio reverra le visage d'Alessandro Nesta qui, lui aussi, avait disputé son dernier match à Montréal l'an dernier. Les deux hommes ont pris le temps de manger ensemble, hier soir, avant cet autre clap de fin. «L'an dernier, je me rappelle que son dernier match était très émouvant pour moi, a souligné l'attaquant. Je me suis rappelé tout ce que nous avions vécu, ensemble, depuis notre plus jeune âge. Demain [aujourd'hui], ce sera peut-être pareil.»

«Des années importantes»

Au moment de déterminer ses meilleurs moments à Montréal, Di Vaio sort une longue liste, qui comprend les succès en championnat canadien, l'aventure en Ligue des champions, mais aussi la première participation en séries éliminatoires.

Globalement, sa satisfaction est reliée au fait d'avoir fait avancer l'Impact et d'avoir répondu aux attentes accompagnant le statut de premier joueur désigné de l'équipe. Il a inscrit 33 buts en 75 rencontres de saison.

«Je ne m'attendais à rien à mon arrivée. Je voulais seulement vivre cette nouvelle expérience avec ma famille. Surtout que c'était la dernière. Ce que j'ai reçu durant ces deux ans et demi, c'est plus que ce que je pouvais imaginer. Je dois remercier tout le monde pour ça parce que j'ai passé deux ans et demi très importants», a-t-il glissé sur un ton plus personnel.