L'entraîneur-adjoint de l'Albanie assure avoir «eu peur de mourir» lors des incidents qui ont provoqué l'arrêt du match Serbie-Albanie, mardi en qualifications à l'Euro 2016, tout en portant de sérieuses accusations envers les forces de l'ordre, dans une interview jeudi au quotidien Bild.

«J'ai eu peur de mourir. Je suis plutôt un dur mais je n'avais encore jamais vécu une telle haine», affirme Lala, qui a joué 14 ans en Bundesliga avec Hanovre avant de passer cet été sur le banc de la sélection albanaise.

«Même la sécurité, qui devait plutôt s'occuper de faire régner l'ordre, a cogné, poursuit-il. Dans le tunnel menant du vestiaire au terrain, j'ai même vu des policiers qui ont tapé nos joueurs».

«On a été bombardé de cailloux et de bouteilles», affirme pour sa part l'international albanais Edmond Kapllani dans les colonnes du Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ).

«Je n'avais jamais vécu une telle chose. Et j'espère que je n'aurais plus jamais à la vivre», ajoute l'actuel buteur du FSV Francfort (D2 allemande), assurant au passage que lui et ses coéquipiers ne se sont «pas battus avec les joueurs serbes».

Les incidents à l'origine de l'interruption du match ont éclaté lorsque le stade a été survolé par un drone auquel était accroché un drapeau d'une carte de la «Grande Albanie», projet nationaliste visant à regrouper dans un même État les communautés albanaises des Balkans.

L'Union européenne de football (UEFA) a ouvert mercredi des procédures disciplinaires contre les fédérations de football de Serbie et d'Albanie. L'instance disciplinaire de l'UEFA examinera ce cas le 23 octobre.

La Serbie est visée pour jet de fumigènes et projectiles, problème de gestion de spectateurs, envahissement du terrain par des supporters, organisation déficiente et usage de lasers. L'Albanie est visée pour refus de jouer et déploiement d'un drapeau illicite.