À ce rythme-là, la saison de l'Impact sera divisée en deux grands temps: l'avant et l'après Nacho Piatti. Moribond durant les cinq premiers mois de l'année, le onze montréalais traverse son meilleur passage depuis les débuts de l'Argentin, le 16 août.

À domicile, l'Impact a dominé deux rivaux de l'Est - le Fire de Chicago et le Crew de Columbus - avant de freiner l'équipe de l'été, le Galaxy de Los Angeles. Sur les terrains adverses, il a remporté une première victoire au Salvador avant d'inscrire deux buts à New York, puis à Houston. Ce n'était pas arrivé depuis le match d'ouverture, à Dallas, au mois de mars... Au cours de ces six rencontres, Piatti a inscrit quatre buts et offert deux passes décisives.

Le jeu consiste maintenant à deviner la tangente qu'aurait pris le début d'été si Piatti était arrivé plus tôt de San Lorenzo. Malgré ses nombreuses étourderies défensives, l'Impact n'aurait sans doute pas encaissé sept défaites d'affilée entre le 5 juillet et le 9 août.

«Je ne le cache pas, s'il était arrivé il y a deux mois, je suis pas mal sûr qu'on aurait facilement trois ou quatre victoires de plus, a analysé Patrice Bernier. C'est quelqu'un qui apporte une autre dynamique, qui fait la différence, et on voit déjà la cohésion avec les autres joueurs offensifs.»

Surpris par l'adaptation de son nouveau compagnon, Marco Di Vaio s'est, quant à lui, fait l'avocat du diable dans cet exercice. «On sait que l'on a commencé à mieux jouer, que l'on peut marquer et que l'on a donc plus de confiance. Mais peut-être que s'il était arrivé avant, il n'aurait pas été prêt au niveau mental parce qu'il voulait jouer (la Copa Libertadores) avec son ancien club.»

Quoi qu'il en soit, la réputation de Piatti grossit rapidement dans les bureaux et les vestiaires de la MLS. Si l'entraîneur-chef du Galaxy, Bruce Arena, l'a maladroitement rebaptisé «Pinetti» lors d'une entrevue accordée à une chaîne de télévision montréalaise, Piatti est déjà entré dans la sphère des Diego Valeri (Portland) ou Federico Higuain (Columbus).

Des trois joueurs, Piatti est facilement celui qui a laissé une plus grande empreinte dans le championnat argentin et dans l'ensemble du continent sud-américain. Cela donne ainsi l'impression qu'il peut rayonner encore davantage, surtout qu'une tendinite à un genou le tracasse depuis quelque temps.

En soutien de Di Vaio - sans les tâches défensives d'un joueur de couloir -, Piatti a montré qu'il était aussi efficace dans la distribution que dans la finition.

«Il est intelligent parce qu'il comprend mon mouvement et celui dont on a besoin dans l'équipe, a ajouté Di Vaio qui a largement profité de l'arrivée de Piatti. Contre le Galaxy, on a souffert un peu plus en deuxième mi-temps, et il est revenu plus souvent en milieu de terrain. En première mi-temps, il a pu trouver d'espace pour aller vers le but. Il comprend bien la situation de jeu.»

La tête à mercredi

Tout porte à croire que Piatti bénéficiera d'un repos bien mérité, demain en Nouvelle-Angleterre. Avec le rendez-vous de la Ligue des champions en tête, les entraîneurs montréalais aligneront une équipe bien différente.

Jack McInerney devrait être titularisé pour la première fois depuis le 23 août, alors que la défense sera privée de deux gros morceaux en Matteo Ferrari et Hassoun Camara. L'Impact n'a pas fait de mises à jour sur leur état, hier. «On va tourner l'effectif pour le match de samedi, mais les deux joueurs tombaient dans la catégorie des joueurs que l'on voulait reposer, a assuré Mauro Biello.

Justin (Mapp) et Gorka (Larrea) ne seront également pas prêts pour la fin de semaine.»