Au coeur d'un calendrier chargé qui le fait zigzaguer entre des matchs de championnat sans importance au classement et des rendez-vous décisifs en Ligue des champions, l'Impact reçoit de la visite rare, mercredi soir, au stade Saputo. Quasiment 28 mois se sont en effet écoulés entre l'unique visite du Galaxy de Los Angeles, exagérément centrée sur David Beckham, et cette 27e rencontre de la saison.

Le déséquilibre, sur papier, est tout aussi grand qu'il ne l'était en 2012 lorsque l'équipe d'expansion accueillait le champion en titre. Tandis que l'Impact squatte la dernière place depuis le match inaugural, le Galaxy possède l'étiquette de meilleure équipe de la deuxième moitié de saison. Avec seulement deux défaites depuis la fin du mois de mai et une série de cinq victoires, les Californiens sont revenus à deux points des Sounders de Seattle, au sommet du classement général. Comme un rouleau compresseur, ils ont aussi fait voler en éclat les défenses des meilleures équipes de la MLS au cours de l'été. Preuves de sa bonne saison, le Galaxy possède l'attaque la plus prolifique, mais aussi la défense la plus imperméable de la MLS.

«C'est toujours difficile d'expliquer ce type de situation. Nous formons une bonne équipe et c'était une question de temps avant que nous trouvions notre rythme et soyons plus constants, a expliqué l'entraîneur Bruce Arena à La Presse. C'est ce que l'on parvient à faire depuis 12 à 15 matchs, maintenant».

Pense-t-il déjà aux séries éliminatoires et à la grande finale? «Nous avons potentiellement une équipe qui peut remporter la MLS Cup, mais nous devons encore nous améliorer dans certains domaines, et il y a encore un certain nombre de matchs difficiles devant nous.»

Parce que l'Impact n'a plus grand-chose à perdre - et peut-être aussi par diplomatie -, Arena a classé le duel de mercredi soir dans cette catégorie-là. Vrai que l'Impact reste sur deux victoires consécutives au stade Saputo, mais la perspective de recevoir le Galaxy n'est pas tranquillisante pour une défense qui, en deux ou trois flottements, peut totalement gâcher une performance intéressante. Surtout que le danger peut venir de Robbie Keane, de Gyasi Zardes et, bien entendu, de Landon Donovan. Sur coups de pied arrêtés, le grand défenseur central Omar Gonzalez peut aussi causer des dégâts.

«En ce moment, ils n'ont pas de faiblesses. C'est une équipe qui joue avec beaucoup de confiance, a convenu Mauro Biello, entraîneur adjoint de l'Impact. Elle a une attaque dynamique et deux milieux de terrain axiaux qui ont beaucoup de mouvements et qui savent jouer avec le ballon. C'est un gros défi pour nous, mais cela peut aussi nous aider à terminer cette saison d'une bonne façon.»

Moins glamour, mais...

La première visite du Galaxy s'est quasiment résumée à celle de Beckham, le 12 mai 2012, au Stade olympique. À chacun de ses corners, la foule s'amassait le long du terrain pour tenter de prendre une bonne photo de l'icône anglaise.

On peut aisément parier que ce scénario ne se reproduira pas, mercredi soir, pour la dernière visite montréalaise de Donovan, moins glamour, mais tout aussi important pour le soccer d'ici. Considéré comme le meilleur joueur américain de tous les temps, «LD» prendra sa retraite à la fin de la saison avec un C.V. incluant 143 buts et 131 passes décisives en 327 matchs en saison. Et même si cela fait quelques années qu'il se pose des questions existentielles sur son avenir, il évolue toujours à un très haut niveau.

Pour autant, Arena n'a pas tenté de le convaincre de continuer. «Sa décision ne m'a pas surpris. Je connais Landon depuis un long moment et il aura 33 ans la saison prochaine. Je pense que c'est le bon moment pour lui d'arrêter. Il est prêt à aller de l'avant et je soutiens sa décision», a-t-il souligné. En guise d'hommage, l'Impact diffusera une vidéo sur l'écran géant durant l'échauffement.

«Un bon gars»

Depuis son absence de la liste américaine pour la Coupe du monde, le 22 mai, Donovan a inscrit 9 buts et fait 12 passes décisives en l'espace de 17 matchs. Entre le choix de Jürgen Klinsmann et l'annonce de sa retraite, Donovan traverse les matchs comme un joueur libéré et enthousiaste. « Les choses sont très plaisantes depuis notre deuxième mi-temps au Colorado (le 20 août), a-t-il avoué sur le site du Galaxy. Je ne me souviens pas d'une séquence où nous avions été si bons. Nous avons déjà enchaîné les victoires, mais pas de cette façon.»

Chez l'Impact, aucun joueur ne connaît mieux Donovan que Heath Pearce. Le défenseur central montréalais, qui l'a côtoyé avec l'équipe nationale américaine, croit que sa proche retraite est l'un des éléments du très bel été californien. «Landon peut être timide parfois, mais c'est un bon gars et, évidemment, un grand compétiteur. Son absence se fera sentir, mais on voit que cela a aussi motivé toute son équipe pour les quelques mois qu'il lui reste à jouer. Cela montre le type de respect qu'ils ont pour leur organisation et pour lui.»

À l'Impact de contenir cette motivation, Donovan et les autres vedettes du Galaxy...

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Un hommage pour Julie W. Ouimette

Une minute de silence sera observée mercredi soir en hommage à Julie W. Ouimette, morte la semaine dernière après une longue bataille contre le cancer. L'Impact invite également les partisans à applaudir à la 34e minute, en signe de soutien envers toute sa famille et envers Karl, qui arbore le numéro 34. «On était au courant de la situation avec sa soeur, a expliqué Wandrille Lefèvre, lundi. La nouvelle, on l'a apprise comme un choc le matin en venant à l'entraînement la semaine dernière.»

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Pas que l'argent

Le Galaxy est l'une des équipes les mieux nanties de la MLS et n'a aucun problème à se payer des joueurs de grande stature. L'ingrédient financier est toutefois très loin d'expliquer entièrement son succès, croit Heath Pearce, défenseur de l'Impact. «Ils ont de bons joueurs, mais ils ont eu des choix de repêchage qui sont devenus des éléments importants dans l'équipe. Leur Académie a aussi produit de bons joueurs comme Gyasi Zardes.»