Avouons-le, ce n'est pas dans la joie collective et l'hystérie populaire qu'Andrés Romero avait effectué son retour à Montréal, cet hiver, en plein coeur du camp d'entraînement.

Avec l'Impact, le milieu offensif sortait d'une saison délicate où les promesses du printemps avaient été éclipsées par une longue période sans éclat. Le point culminant avait même été son expulsion, en séries éliminatoires, sur le terrain du Dynamo de Houston...

Quelques mois plus tard, le changement de scénario est total. L'Argentin a gagné de nombreux partisans, avec ses six buts, ses passements de jambes et ses petits ponts dans les couloirs gauche ou droit. Depuis la fin du mois de mai, il est difficile de trouver un joueur aussi constant sur la durée et aussi influent dans le jeu de l'Impact.

«À travers quelques moments et flashs, l'an dernier, on voyait qu'il pouvait être un joueur spécial. Après, tout est une question de constance, a exposé Frank Klopas. Je crois que c'était important de lui témoigner de la confiance et de lui montrer que l'on croyait en lui. Depuis deux ou trois mois, il est probablement l'un de nos meilleurs joueurs sur le terrain. (...) Ses performances ne sont pas une surprise, mais je suis étonné par son état d'esprit et sa capacité à vouloir faire la différence match après match»

L'hiver dernier, Romero n'a jamais craint d'être abandonné par l'Impact malgré sa saison plus que moyenne. Il jouissait du soutien indéfectible de Nick De Santis qui, en privé, prêchait la patience à l'égard du joueur de 24 ans, ainsi que le regroupement familial. Selon le numéro 15, l'arrivée de sa famille, de sa femme et de leurs jeunes jumeaux expliquerait d'ailleurs ses bonnes performances.

«Cela passe beaucoup par ma famille. Dès que le match commence, cela m'aide à avoir plus confiance en moi, a commencé par dire le discret ailier par le truchement d'un interprète. Avoir des enfants est la plus belle chose au monde et cela m'aide à pouvoir me concentrer davantage sur le soccer.»

Un autre aspect que l'Argentin a largement amélioré, cette saison, concerne son replacement défensif. L'an dernier, son faible rendement avait été sanctionné par Marco Schällibaum avec une sortie dès la 36e minute lors d'un match à New York. En 2014, Romero est précieux, à la perte du ballon, en venant appuyer son défenseur latéral.

«S'il n'a pas changé dans le vestiaire en ne parlant pas tant que ça, on voit des différences dans son jeu. Il est partout sur le terrain, et même, parfois, il en fait un peu trop défensivement, a confirmé Patrice Bernier. Il apporte de l'énergie, ce qu'on voyait à l'entraînement, l'an dernier, mais rarement en match. Cette année, il est une coche au-dessus.»

Heureux à Montréal

La suite des choses semble claire pour Romero, dont le prêt - il appartient toujours au Tombense Futebol Club et à une agence - se termine à la fin de l'année. Il reste évidemment à satisfaire toutes les parties dans le jeu des négociations, mais il a déjà clamé son affection pour le club, la ville et le staff technique. Klopas le lui rend bien et pense déjà à lui en vue de la saison prochaine. «J'aimerais le garder ici à long terme et on va travailler très fort afin que ce soit le cas. On planifie déjà les choses (pour l'an prochain) parce qu'il le faut, mais, en attendant, on veut atteindre notre objectif en Ligue des champions et finir le mieux possible en championnat.»

À l'extérieur du terrain, Romero joue un autre rôle capital, celui de montrer la voie et de guider Ignacio Piatti pour qu'il s'intègre dans le portrait montréalais. «J'essaie de l'aider le plus possible comme je l'avais fait avec Hernán (Bernardello). L'intégration avait été rapide pour Hernán et j'espère que ce sera la même chose pour Ignacio. C'est un joueur important pour l'équipe.»