Nick De Santis accepte de prendre «toute la responsabilité» des insuccès de l'Impact cette saison, et assure qu'en dépit de la situation, il ne regrette absolument rien de ses quatre années passées à titre de directeur sportif de l'équipe.

Une journée après que le président Joey Saputo eut annoncé qu'il le relevait de ses fonctions, De Santis s'est adressé aux médias, jeudi après-midi. Loin d'être abattu ou amer, il a plutôt tenu à faire acte de contrition.

«Quand les choses vont mal, je ne veux pas me retrouver dans une position qui fera en sorte que j'aurai des regrets. Aujourd'hui, je peux aisément vous dire que je n'ai aucun regret par rapport à quelque décision que nous avons prise. En bout de ligne, nous sommes dans une position où les résultats ne sont pas là. Et aujourd'hui, je paie le prix pour ça», a-t-il martelé.

«C'est sûr que ce sont des émotions mélangées. Oui, je suis déçu. Oui, il y a un peu de soulagement. Oui, je suis content qu'à la fin, les gens qui sont là vont rester. Ça fait quelques jours que je veux que les choses se tranquillisent un peu pour que je puisse tout analyser», a néanmoins confié celui qui est associé à l'Impact depuis 1993.

Précisant qu'il n'avait jamais songé à remettre sa démission, De Santis n'a pas voulu indiquer lesquelles de ses décisions lui avaient coûté son poste, selon lui. Il a plutôt rappelé maintes fois que ces dernières étaient prises de concert avec l'entraîneur-chef Frank Klopas, son adjoint Mauro Biello et le directeur technique Matt Jordan. Trois hommes qui ont toute sa confiance.

«Parfois, vous devez passer à travers une mauvaise saison pour comprendre les erreurs que vous avez commises et pour améliorer les choses. Actuellement, c'est ce qu'on fait, et je sais qu'ils sont confiants et en mesure de le faire.»

Les cas Bernardello et Occéan

Selon la personne à qui vous posez la question, on vous citera différents noms pour vous parler des erreurs commises par De Santis en tant que directeur sportif de l'Impact. La plupart des observateurs s'entendent cependant pour dire qu'il a erré dans sa gestion du dossier de Hernan Bernardello.

Après avoir multiplié les démarches et offert une imposante somme d'argent, De Santis est parvenu à convaincre le joueur argentin de se joindre à l'Impact. Sauf que ce dernier a finalement choisi de quitter Montréal pour s'aligner avec une équipe mexicaine, de sorte qu'on ne l'a presque pas vu dans l'uniforme bleu.

«J'étais un grand fan de Bernardello. De le voir partir, pour moi, ce fut difficile. Mais il fallait reconnaître aussi qu'on était en négociation. Lui, personnellement, m'avait dit qu'il voulait rester ici. Mais il m'a dit qu'il ne pouvait refuser l'offre venue du Mexique, À la fin, on était incapables de compétitionner avec ça», a expliqué De Santis.

Plus récemment, c'est l'affaire du Québécois Olivier Occéan qui a fait jaser les partisans du onze montréalais. Occéan, qui évolue présentement en Allemagne, a dit souhaiter rejoindre les rangs de l'Impact. Mais le club lui a dit non.

«Avec Marco Di Vaio, Jack McInerney et (Ignacio) Piatti qui s'en vient, est-ce qu'on va placer Olivier dans les meilleures conditions? Est-ce que l'entraîneur va se placer dans une situation plus difficile à gérer? Ce sont tous des détails auxquels il fallait penser. Collectivement, on a pris la décision de dire merci, et les négociations étaient finies», a souligné De Santis.

Comme Joey Saputo l'expliquait la veille, De Santis demeurera avec l'Impact dans un rôle administratif, alors que l'équipe revoit sa structure organisationnelle de fond en comble. Si ses fonctions restent à définir, il affirme avoir hâte de se mettre à la tâche.

«Je dois donner toutes mes énergies envers le club, car on a beaucoup de travail à faire, a-t-il fait valoir. Si on veut se dire qu'on veut être un club désiré par des joueurs, des agents et d'autres clubs, il faut grandir.»