L'opposition apparaît complètement déséquilibrée. D'un côté, une équipe montréalaise qui est au fond du classement. De l'autre, un champion en titre qui possède à la fois la meilleure défense du championnat et l'un des meilleurs buteurs. Le match de samedi soir entre l'Impact et Kansas City pourrait cependant offrir un tout autre scénario que celui vu il y a deux mois.

La défaite à domicile (0-3) infligée par le Sporting en mai dernier est déjà loin dans les têtes des joueurs montréalais. Lorsqu'on l'interroge sur le sujet, Heath Pearce se souvient vaguement que l'Impact avait débuté de la plus mauvaise des manières ce match en se retrouvant à 10 contre 11 dès la 15e minute - en raison de l'expulsion de Collen Warner - et en concédant par la même occasion un penalty réussi par l'inévitable Dom Dwyer.

Le match de samedi soir, «c'est l'occasion de prendre notre revanche par rapport à des résultats qui n'ont pas été en notre faveur contre Kansas City», admet le défenseur central.

Les motifs d'espoir de décrocher un bon résultat contre le deuxième de la Conférence de l'Est sont plus nombreux deux mois après cette claque. Le onze mont-réalais d'aujourd'hui n'a plus grand-chose à voir avec celui qui avait commencé la rencontre le 10 mai dernier. Trois joueurs sont partis depuis (Brovsky, Warner et Bernardello), Tissot a retrouvé une place qui lui convient mieux au milieu du terrain, Lefèvre est passé sur le banc de touche et Nyassi est indisponible.

«Je pense qu'on a fait de bons changements»

À l'image de la défense composée depuis quelques matchs de Camara, Ferrari, Pearce, Miller ou Ouimette, le visage de l'Impact a beaucoup changé. En qualité et en efficacité. Au milieu du terrain, Bernier et Larrea semblent s'imposer. Ces deux joueurs n'étaient pas non plus sur le terrain au coup d'envoi du dernier match contre le Sporting.

«Nous sommes une équipe différente, je pense que l'on a fait de bons changements. On a des joueurs de qualité. Cela a pris du temps pour certains d'être au niveau, mais nous avons une bonne équipe», a reconnu cette semaine l'entraîneur Frank Klopas.

Avec les retours récents de Mapp et de Di Vaio, l'Impact semble donc mieux armé pour faire face à l'armada américaine. Sur le papier, Kansas City fait figure de favori. Grâce à sa défense (15 buts encaissés en 17 matchs), la meilleure de la ligue, composée des expérimentés Matt Besler - de retour de la Coupe du monde - et d'Aurélien Collin.

Dans le secteur offensif, le Sporting a de gros atouts: Graham Zusi, qui revient du Brésil lui aussi, Jacob Peterson et Paulo Nagamura. Mais le plus grand danger qui guette la défense montréalaise se nomme évidemment Dom Dwyer. Actuellement deuxième buteur de la ligue, l'avant-centre affiche une statistique impressionnante: 12 buts en 17 matchs.

«Avec lui, vous ne pouvez pas vous permettre de perdre votre concentration le moindre instant, car il bouge beaucoup, il fait la différence dans la surface, il se bat sur tous les ballons. C'est le genre de joueur qu'il faut surveiller durant 90 minutes et plus. Et il est en pleine confiance actuellement», dit de lui Klopas.

De la capacité de l'Impact à maîtriser son adversaire défensivement dépendra sans doute l'issue de cette rencontre. «Nous devons continuer à bien nous défendre, dit Klopas. [...] C'est un effort d'équipe, on doit rester compacts, être bons avec le ballon et ne pas le perdre là où on ne doit pas. Il va falloir être attentif dans la surface de réparation.»

Pour Pearce, ce sera aussi un combat physique: «Nous devons répondre à leur intensité, nous devons répondre à leur capacité à presser l'adversaire. Et être capables de nous créer des occasions.»

Des occasions concrétisées permettraient de se rapprocher du peloton de tête. Ce qui viendrait récompenser les efforts de ces dernières semaines. «Notre classement ne reflète pas ce que l'on est aujourd'hui», juge Hassoun Camara.