Contrairement aux craintes initiales, la Coupe du monde brésilienne se déroule sans accroc majeur. Les problèmes extra-sportifs des derniers mois ont largement été supplantés par les prouesses des 32 équipes sur le terrain.

Les aéroports

Il y a bien eu quelques couacs dans les aéroports du pays, mais rien n'a atteint les proportions chaotiques annoncées. Le coup le plus dur a finalement été la grève de l'intersyndicale du personnel au sol à Rio de Janeiro, en début de tournoi. Certains partisans, qui ont manqué leur correspondance, ont été contraints de changer d'itinéraire. Des annulations ont également été recensées. Les compagnies brésiliennes sont, par ailleurs, les championnes du changement de porte d'embarquement à la dernière minute. Sur le plan des infrastructures, par contre, certains aéroports peinent à satisfaire la demande ou n'ont pas terminé leurs travaux. À São Paulo ou à Salvador, notamment, le manque de places assises forçait des voyageurs à rester debout dans l'attente de leur vol. À Natal, où l'aéroport - entièrement privé - São Gonçalo do Amarante a été inauguré le 31 mai, La Presse a constaté que les alentours avaient des allures d'énormes chantiers. « Nous ne construisons pas des aéroports seulement pour la Coupe du monde et la FIFA. Nous le faisons pour les Brésiliens », s'est défendue la présidente Dilma Rousseff.

Les stades

Jusqu'à la dernière minute, les stades ont été une énorme source d'inquiétude. Les nombreuses mises en garde de la FIFA, les accidents sur les chantiers et les retards accumulés ont rythmé les derniers mois. Parmi les 12 enceintes, on peut cependant remarquer une certaine disparité. L'Arena Fonte Nova (Salvador) ou l'Arena Pernambuco (Recife), inaugurés depuis plus d'un an, font figure de modèles, alors que d'autres manquent cruellement de finition. À Natal, l'intérieur moderne tranche avec les travaux en cours aux alentours. Les fortes pluies des derniers jours n'ont rien fait pour améliorer cette apparence de désordre.

À Manaus, la pelouse, en très mauvais état, aurait retrouvé toute sa beauté grâce à un coup de spray. Celle de Curitiba ressemblait davantage à un champ de patates, hier, lors du match entre l'Espagne et l'Australie. Moins grave, un problème de son a empêché la diffusion des hymnes nationaux lors du match entre la France et le Honduras, à Porto Alegre. Si les problèmes sont finalement très rares à l'intérieur des stades, la vidéo d'un escalier instable au mythique Maracana a été jugée plus inquiétante par les autorités.

La sécurité dans des stades

« Embarrassant. » Voilà comment la FIFA a qualifié cette scène de partisans chiliens qui ont réussi à entrer dans le Maracana, la semaine dernière, et à vandaliser une partie du centre de presse. Puisque cette entrée de « sans-billets » n'était pas la première à Rio de Janeiro, les autorités brésiliennes ont renforcé la sécurité depuis. Lors du match entre la Belgique et la Russie, dimanche, 600 policiers supplémentaires ont ainsi été dépêchés. Parmi les 3000 policiers, une cinquantaine étaient postés à l'endroit où les Argentins et les Chiliens étaient parvenus à entrer. De nouvelles clôtures ont aussi été installées. Quelques heures avant chaque match, un vaste périmètre est également érigé et empêche tout véhicule non autorisé de s'approcher du stade. Bénévoles, policiers et membres de l'armée surveillent alors la foule avec, parfois, la présence d'hélicoptère.

L'ambiance dans les villes

Les médias et les ministères alarmistes prédisaient le pire aux partisans du monde entier en ce qui concerne la sécurité dans les villes. Or, depuis le début, les incidents ont été mineurs et isolés. En début de tournoi, quelques partisans néerlandais se sont fait voler portefeuille, téléphone ou appareil photo à Salvador. Des ressortissants japonais ont subi le même sort à São Paulo et Recife, lors d'attaques à la pointe d'un couteau. Le personnel d'entraîneurs de la Croatie a également été sauvé in extremis d'une tentative de vol, lors d'une promenade à l'extérieur de leur camp de base. Des coups de feu ont finalement été entendus près de l'hôtel du Honduras. Il s'agissait en fait de jeunes gens tirant dans les airs, « pour le plaisir ». Si quelques parties des villes brésiliennes sont à éviter, comme partout dans le monde, la cohabitation entre les partisans et les locaux se passe donc plutôt bien.

Les manifestations anti-Coupe du monde ont également été d'une ampleur moindre par rapport à la Coupe des confédérations. Reprendront-elles de plus belle si le parcours du Brésil s'arrête en huitièmes ou en quarts de finale ? Le temps se chargera de nous donner une réponse. En attendant, le larcin le plus important a été commis par le gardien mexicain Memo Ochoa aux dépens de la Seleçao...